Histoirede la science - La science (latin scientia, « connaissance ») est, d'aprÚs le dictionnaire Le Robert, « Ce que l'on sait pour l'avoir appris, ce que l'on tient pour vrai au sens large. L'ensemble de connaissances, d'études d'une valeur universelle, caractérisées par un objet (domaine) et une méthode déterminés, et fondées sur des relations objectives vérifiables [sens
Six façons de rĂ©veiller et d’ouvrir le troisiĂšme Ɠil Par la dĂ©calcification et l’activation, reprenez votre chemin vers le bonheur extatique et l’union avec la source Évitez le fluor Portez une attention particuliĂšre Ă  l’eau dans votre vie l’eau du robinet est une source de fluorure qui contribue Ă  la calcification de la glande pinĂ©ale. Le dentifrice fluorĂ© est une autre source importante de fluorure dans les rĂ©gimes modernes, de mĂȘme que les produits minĂ©raux et les boissons artificielles Ă  base d’eau impure. Envisagez d’ajouter des filtres Ă  eau Ă  votre robinet d’évier et Ă  votre douche. ComplĂ©tez votre rĂ©gime La liste des supplĂ©ments qui soutiennent et dĂ©toxifient le troisiĂšme Ɠil est longue et comprend le cacao brut, les baies de goji, l’ail, les citrons, la pastĂšque, les bananes, le miel, l’huile de noix de coco, les graines de chanvre, la coriandre, les algues, le miel, la chlorella, la spiruline et les algues bleu-vertes, le vinaigre de cidre de pomme brut, la zĂ©olite, le ginseng, le borax, la vitamine D3, l’argile bentonite et la chlorophylle sont autant d’ingrĂ©dients qui facilitent la purification de la glande pinĂ©ale. Utiliser des huiles essentielles De nombreuses huiles essentielles stimulent la glande pinĂ©ale et facilitent les Ă©tats de conscience spirituelle, notamment la lavande, le bois de santal, l’encens, le persil et le pin. Les huiles essentielles peuvent ĂȘtre inhalĂ©es directement, ajoutĂ©es Ă  l’huile corporelle, brĂ»lĂ©es dans un diffuseur et ajoutĂ©es Ă  l’eau du bain. Sungazing observation du Soleil Le soleil est une grande source d’énergie. Contemplez doucement le soleil pendant les premiĂšres minutes du lever du soleil et les derniĂšres minutes du coucher du soleil pour stimuler votre glande pinĂ©ale. MĂ©diter et chanter La mĂ©ditation active la glande pinĂ©ale par intention envisagez de visualiser la dĂ©calcification de la glande pinĂ©ale, car sa nature sacrĂ©e est illuminĂ©e et directement reliĂ©e Ă  la source. Le chant provoque la rĂ©sonance du tĂ©traĂšdre dans le nez, ce qui provoque une stimulation de la glande pinĂ©ale. ConsidĂ©rant chanter OM », Ă©galement connu comme le son de l’univers, 108 fois par jour. Travaillez avec des cristaux Les cristaux sont des alliĂ©s influents dans la quĂȘte du troisiĂšme oeil. Utilisez des cristaux et des pierres prĂ©cieuses dans la palette de couleurs violet, indigo et violet. Cette palette de couleurs sert Ă  rĂ©veiller, Ă©quilibrer, aligner et nourrir le troisiĂšme Ɠil. Essayez l’amĂ©thyste, le saphir violet, la tourmaline violette, la rhodonite et la sodalite. Placez le cristal ou la pierre prĂ©cieuse entre et lĂ©gĂšrement au-dessus du sourcil pendant la mĂ©ditation. Laissez briller votre intuition Une fois que vous aurez commencĂ© Ă  travailler avec votre troisiĂšme Ɠil, vous recevrez des messages d’orientation et des visions. Efforcez-vous d’avoir le courage de donner suite Ă  ce que votre intuition offre et la force de votre troisiĂšme Ɠil ne fera que grandir. Source PartagĂ© par Partage libre en incluant la source et le lien. Notre discernement doit prĂ©valoir Ă  tout moment; les opinions exprimĂ©es dans cet article sont les opinions de leurs auteurs et ne reflĂštent Ă©ventuellement pas totalement celles d’Eveilhomme. Si l’article vous a plu, n’hĂ©sitez pas Ă  vous abonner Ă  nos RĂ©seaux Sociaux / NewsLetter et Ă  partager l’article. Et si vous vous en sentez inspirĂ©, soutenir le site par un don en cliquant sur l’image ci-dessous, votre soutien est vital pour la survie du site. Merci infiniment et trĂšs belle journĂ©e lumineuse Ă  vous. CLIQUEZ ICI POUR FAIRE UN DON MENSUEL DE 5 EUROS Annulable Ă  tout moment GRATITUDE A TOUS FAIRE UN DON PONCTUEL Nous avons grand besoin de votre soutien! Si le cƓur vous en dit, renseignez le montant de votre don qui permettra de financer les frais liĂ©s au site, de le maintenir actif et en Vie. Renseignez le montant que vous dĂ©sirez par tranche de 5€. Milles merci Ă  tous. Plein de belles choses Ă  tous ! Amour et LumiĂšre €5,00
\n \n\n\nl oeil d horus résumé par chapitre
Bannide son chapitre par Maneus Calgar, le capitaine Urile Ventris doit s'enfoncer dans les profondeurs de l'effroyable Oeil de la Terreur pour faire pĂ©nitence et Dans la mythologie Ă©gyptienne, dieu du Ciel, de la LumiĂšre et de la BontĂ©. Horus Ă©tait le fils d’Isis, dĂ©esse de la Nature et d’Osiris, dieu du Monde souterrain. Sommaire PrĂ©sentation Iconographie Un dieu complexe Mythe archaĂŻque Origines de l’État pharaonique Dieu dynastique Horus dans le mythe osirien Horus contre Seth Bibliographie Horus de l’égyptien Hor / Horou est l’une des plus anciennes divinitĂ©s Ă©gyptiennes. Les reprĂ©sentations les plus communes le dĂ©peignent comme un faucon couronnĂ© du pschent ou comme un homme hiĂ©racocĂ©phale. Son nom signifie le Lointain » en rĂ©fĂ©rence au vol majestueux du rapace. Son culte remonte Ă  la prĂ©histoire Ă©gyptienne. La plus ancienne citĂ© Ă  s’ĂȘtre placĂ©e sous son patronage semble ĂȘtre Nekhen, la Ville du Faucon » HiĂ©rakonpolis. DĂšs les origines, Horus se trouve Ă©troitement associĂ© Ă  la monarchie pharaonique en tant que dieu protecteur et dynastique. Les Suivants d’Horus sont ainsi les premiers souverains Ă  s’ĂȘtre placĂ©s sous son obĂ©dience. Aux dĂ©buts de l’époque historique, le faucon sacrĂ© figure sur la palette du roi Narmer et, dĂšs lors, sera constamment associĂ© au pouvoir royal. Dans le mythe le plus archaĂŻque, Horus forme avec Seth un binĂŽme divin caractĂ©risĂ© par la rivalitĂ©, chacun blessant l’autre. De cet affrontement est issu Thot, le dieu lunaire, considĂ©rĂ© comme leur fils commun. Vers la fin de l’Ancien Empire, ce mythe est rĂ©interprĂ©tĂ© par les prĂȘtres d’HĂ©liopolis en intĂ©grant le personnage d’Osiris, l’archĂ©type du pharaon dĂ©funt divinisĂ©. Cette nouvelle thĂ©ologie marque l’apparition du mythe osirien oĂč Horus est prĂ©sentĂ© comme le fils posthume d’Osiris nĂ© des Ɠuvres magiques d’Isis, sa mĂšre. Dans ce cadre, Horus joue un rĂŽle majeur. En tant que fils attentionnĂ©, il combat son oncle Seth, le meurtrier de son pĂšre, le dĂ©fait et le capture. Seth humiliĂ©, Horus est couronnĂ© pharaon d’Égypte et son pĂšre intronisĂ© roi de l’au-delĂ . Cependant, avant de pouvoir combattre vigoureusement son oncle, Horus n’est qu’un ĂȘtre chĂ©tif. En tant que dieu-enfant Harpocrate, Horus est l’archĂ©type du bambin soumis Ă  tous les dangers de la vie. FrĂŽlant la mort Ă  plusieurs reprises, il est aussi l’enfant qui, toujours, surmonte les difficultĂ©s de l’existence. À ce titre, il est un dieu guĂ©risseur et sauveur trĂšs efficace contre les forces hostiles. Outre ses traits dynastiques et royaux, Horus est une divinitĂ© cosmique, un ĂȘtre fabuleux dont les deux yeux sont le Soleil et la Lune. L’Ɠil gauche d’Horus, ou ƒil oudjat, est un puissant symbole associĂ© aux offrandes funĂ©raires, Ă  Thot, Ă  la Lune et Ă  ses phases. Cet Ɠil, blessĂ© par Seth et guĂ©ri par Thot, est l’astre nocturne qui constamment disparaĂźt et rĂ©apparaĂźt dans le ciel. Sans cesse rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e, la lune est l’espoir pour tous les dĂ©funts Ă©gyptiens d’une possible renaissance. Sous ses multiples aspects, Horus est vĂ©nĂ©rĂ© dans toutes les rĂ©gions Ă©gyptiennes. À Edfou, un des plus beaux temples ptolĂ©maĂŻques, le dieu reçoit la visite annuelle de la statue de la dĂ©esse Hathor de DendĂ©rah et forme, avec Harsomtous, une triade divine. À KĂŽm Ombo, Horus l’Ancien est associĂ© Ă  Sobek, le dieu crocodile. Fort de cette renommĂ©e, le culte d’Horus s’est exportĂ© hors d’Égypte, plus particuliĂšrement en Nubie. À partir de la Basse Ă©poque, grĂące aux cultes isiaques, la figure d’Harpocrate s’est largement popularisĂ©e Ă  travers tout le bassin mĂ©diterranĂ©en sous influence hellĂ©nistique puis romaine. PrĂ©sentationDieu faucon Horus est l’une des plus anciennes divinitĂ©s Ă©gyptiennes. Ses origines se perdent dans les brumes de la prĂ©histoire africaine. À l’instar des autres principales dĂ©itĂ©s du panthĂ©on Ă©gyptien, il est prĂ©sent dans l’iconographie dĂšs le quatriĂšme millĂ©naire avant notre Ăšre. La dĂ©nomination contemporaine d’Horus est issue du thĂ©onyme grec áœŻÏÎż Hƍros Ă©laborĂ© au cours du premier millĂ©naire avant notre Ăšre au moment de la rencontre des cultures Ă©gyptienne et grecque. Ce thĂ©onyme est lui-mĂȘme issu de l’égyptien ancien Hor qui Ă©tymologiquement signifie le lointain », le supĂ©rieur ». L’écriture hiĂ©roglyphique ne restituant pas les voyelles, l’exacte prononciation Ă©gyptienne n’est plus connue, probablement Horou ou HĂąrou. Dans la langue proto-Ă©gyptienne, Horus devait dĂ©signer le faucon d’oĂč son idĂ©ogramme. DĂšs la pĂ©riode protodynastique aux alentours de 3300 avant notre Ăšre, le hiĂ©roglyphe du faucon Hor dĂ©signe aussi le souverain, qu’il soit en exercice ou dĂ©funt, et peut mĂȘme Ă©quivaloir au mot netjer, dieu », avec toutefois une connotation de souverainetĂ©. Dans les Textes des pyramides, l’expression Hor em iakhou, Horus dans le rayonnement », dĂ©signe ainsi le roi dĂ©funt, devenu un dieu parmi les dieux Ă  son entrĂ©e dans l’au-delĂ . En Égypte antique, plusieurs espĂšces de faucons ont coexistĂ©. Les reprĂ©sentations de l’oiseau d’Horus Ă©tant le plus souvent trĂšs stylisĂ©es, il est assez difficile de l’identifier formellement Ă  une espĂšce en particulier. Il semble toutefois que l’on puisse y voir une image du faucon pĂšlerin Falco peregrinus. Ce rapace de taille moyenne et au cri perçant est rĂ©putĂ© pour sa rapiditĂ© en piquĂ© lorsque, du haut du ciel, il fond sur ses petites proies terrestres. Ce faucon prĂ©sente aussi la particularitĂ© d’avoir des plumes sombres sous les yeux la moustache » selon les ornithologues qui dessinent une sorte de croissant. Cette marque distinctive n’est pas sans rappeler le graphisme de l’Ɠil oudjat associĂ© Ă  Horus et aux autres dieux HiĂ©racocĂ©phales. Iconographie La divinitĂ© d’Horus se manifeste dans l’iconographie de multiples façons. Dans la plupart des cas, il est reprĂ©sentĂ© comme un faucon, comme un homme Ă  tĂȘte de faucon ou, pour Ă©voquer sa jeunesse, comme un jeune enfant nu et chauve. La forme animale est la plus ancienne. Jusqu’à la fin de la pĂ©riode protodynastique, les animaux, dont le faucon, apparaissent comme Ă©tant bien plus efficaces et bien supĂ©rieurs aux hommes. De ce fait, les puissances divines sont alors exclusivement figurĂ©es sous une forme animale. Le faucon et son majestueux vol planant dans le ciel ont Ă©tĂ© manifestement interprĂ©tĂ©s comme la marque ou le symbole du Soleil, son nom le Lointain » faisant rĂ©fĂ©rence Ă  l’astre diurne. Vers la fin de la Ire dynastie, aux alentours de -2800, en parallĂšle au dĂ©veloppement de la civilisation Ă©gyptienne diffusion de l’agriculture, de l’irrigation et de l’urbanisme, la mentalitĂ© religieuse s’inflĂ©chit et les forces divines commencent Ă  s’humaniser. À cette Ă©poque apparaissent les premiers dieux entiĂšrement anthropomorphes et momiformes Min et Ptah. Concernant Horus, durant les deux premiĂšres dynasties, la forme animale reste la rĂšgle. Les premiĂšres formes composites hommes Ă  tĂȘte animale font leur apparition Ă  la fin de la IIe dynastie et, en l’état des connaissances, la plus ancienne reprĂ©sentation connue d’Horus en homme hiĂ©racocĂ©phale date de la IIIe dynastie. Elle figure sur une stĂšle Ă  prĂ©sent conservĂ©e au MusĂ©e du Louvren oĂč le dieu est montrĂ© en compagnie du roi Houni-Qahedjet.. Parmi les plus cĂ©lĂšbres reprĂ©sentations figure un fragment d’une statue conservĂ©e au MusĂ©e Ă©gyptien du Caire et montrant KhĂ©phren assis sur son trĂŽne IVe dynastie. Le faucon est debout sur le dossier du siĂšge et ses deux ailes ouvertes enveloppent la nuque royale afin de signifier sa protection. Dans le mĂȘme musĂ©e est conservĂ©e la statue en or de l’Horus de Nekhen. Sa datation est discutĂ©e VIe ou XIIe dynastie . Il ne subsiste plus que la tĂȘte du falconidĂ© coiffĂ©e d’une couronne constituĂ©e de deux hautes plumes stylisĂ©es. Ses yeux en pierre d’obsidienne imitent le regard perçant de l’oiseau vivant. Le MusĂ©e du Louvre prĂ©sente Ă  l’entrĂ©e de ses collections Ă©gyptiennes une statue d’Horus d’environ un mĂštre de haut, datĂ©e de la TroisiĂšme PĂ©riode intermĂ©diaire. Le Metropolitan Museum of Art de New York possĂšde quant Ă  lui une statuette oĂč le roi NectanĂ©bo II de la XXXe dynastie, dernier pharaon de l’Égypte indĂ©pendante, est montrĂ© petit et debout entre les pattes d’un majestueux faucon couronnĂ© du pschent. Un dieu complexe Le panthĂ©on Ă©gyptien compte un grand nombre de dieux faucons ; Sokar, Sopdou, Hemen, Houroun, DĂ©doun, Hormerty. Horus et ses multiples formes occupent toutefois la premiĂšre place. Dieu Ă  multiples facettes, les mythes qui le concernent s’enchevĂȘtrent. Il est toutefois possible de distinguer deux aspects principaux une forme juvĂ©nile et une forme adulte. Dans sa pleine puissance guerriĂšre et sa maturitĂ© sexuelle, Horus est Horakhty, le soleil au zĂ©nith. À HĂ©liopolis, en tant que tel, il est vĂ©nĂ©rĂ© concurremment avec RĂȘ. Dans les Textes des pyramides, le pharaon dĂ©funt ressuscite sous cette apparence de faucon solaire. Par un syncrĂ©tisme frĂ©quent dans la religion Ă©gyptienne, Horakhty fusionne avec le dĂ©miurge hĂ©liopolitain, sous la forme de RĂȘ-Horakhty. À Edfou, il est Horbehedety, le soleil ailĂ© des temps primordiaux. À KĂŽm Ombo, il est Horus l’Ancien HaroĂ«ris, un dieu cĂ©leste imaginĂ© comme un immense faucon dont les yeux sont le Soleil et la Lune. Quand ces astres sont absents du ciel, cet Horus est dit aveugle. À Nekhen HiĂ©rakonpolis, la capitale des tout premiers pharaons, ce faucon cĂ©leste est Hor-Nekheny, dont les aspects guerriers et royaux sont trĂšs prononcĂ©s. Le jeune Horus apparaĂźt lui aussi sous de multiples formes. Dans le mythe osirien, Horus est le fils d’Osiris et d’Isis. Osiris, assassinĂ© par son frĂšre Seth, est ramenĂ© Ă  la vie, le temps d’une union charnelle, grĂące aux efforts conjuguĂ©s d’Isis et de Nephtys. C’est de cette union miraculeuse que naĂźt Horus l’Enfant, Harpocrate, aussi dĂ©nommĂ© Harsiesis, Horus fils d’Isis et Hornedjitef Horus qui prend soin de son pĂšre. Sous ce dernier aspect, pour venger la mort de son pĂšre, Horus affronte son oncle Seth. AprĂšs moult pĂ©ripĂ©ties, il gagne le combat et reçoit le trĂŽne d’Égypte en hĂ©ritage. La vaillance et la fidĂ©litĂ© familiale d’Horus font de ce dieu l’archĂ©type du pharaon. Cependant, sa lĂ©gitimitĂ© est sans cesse contestĂ©e par Seth. Lors d’un combat qui l’oppose Ă  son rival, Horus perd son Ɠil gauche, qui est reconstituĂ© par Thot. AppelĂ© Oudjat ou Ɠil d’Horus, cet Ɠil, que les Égyptiens ont portĂ© sur eux sous forme d’amulette, possĂšde des vertus magiques et prophylactiques. Cet Ɠil gauche reconstituĂ© morceau par morceau par Thot reprĂ©sente la lune qui jour aprĂšs jour s’accroĂźt. À l’opposĂ© de Seth, qui reprĂ©sente la violence et le chaos, Horus pour sa part incarne l’ordre et, tout comme pharaon, il est l’un des garants de l’harmonie universelle ; cependant, il ne faut pas rĂ©duire la thĂ©ologie complexe des Égyptiens Ă  une conception manichĂ©enne du Bien et du Mal, car, dans un autre mythe, Seth est l’auxiliaire indispensable de RĂȘ dans son combat nocturne contre le serpent Apophis. Bien et mal sont des aspects complĂ©mentaires de la crĂ©ation, tous deux prĂ©sents en toute divinitĂ©. Mythe archaĂŻque DĂšs les origines de l’État pharaonique, Horus est la divinitĂ© protectrice de la monarchie. Le dieu faucon, plus particuliĂšrement celui adorĂ© Ă  Nekhen, est la puissance Ă  laquelle Pharaon s’identifie en se voyant comme son successeur et son hĂ©ritier. Avant mĂȘme la crĂ©ation du mythe osirien, le combat d’Horus et Seth est Ă  la base de l’idĂ©ologie royale. La rĂ©conciliation des deux divinitĂ©s rivales en la personne du roi en exercice est lourde de signification et transparaĂźt notamment lors des cĂ©rĂ©monies d’investiture. Origines de l’État pharaoniquePouvoir pharaonique Le pouvoir pharaonique apparaĂźt vers 3300 avant notre Ăšre, ce qui fait de l’Égypte antique le premier État connu au monde. Sa durĂ©e couvre plus de trente-cinq siĂšcles et, durant toute cette pĂ©riode, le faucon Horus est le dieu protecteur des pharaons. Depuis l’historien ManĂ©thon, un Égyptien hellĂ©nisĂ© au service de PtolĂ©mĂ©e II, la chronologie des rĂšgnes est dĂ©coupĂ©e en trente dynasties, des origines jusqu’à la conquĂȘte du pays par Alexandre le Grand en -322. Le premier nom de cette liste royale est celui du pharaon MĂ©nĂšs, Celui qui fonde » ou Celui qui Ă©tablit l’État ». L’identitĂ© de ce personnage reste problĂ©matique ; il s’agit soit d’un personnage mythique, soit d’un souverain rĂ©el, Narmer ou Aha selon les propositions communĂ©ment avancĂ©es. L’émergence d’une autoritĂ© unique sur le territoire Ă©gyptien rĂ©sulte de multiples facteurs gĂ©ographie, Ă©conomie, politique, etc.. Les dĂ©tails de ce processus d’unification restent encore nĂ©buleux. Il s’est peut-ĂȘtre d’abord produit une agrĂ©gation des populations dans le sud de la vallĂ©e du Nil, en Haute-Égypte autour de deux ou plusieurs chefs puis d’un seul victoire de la ville de Nekhen sur Noubt. Puis, soumission de la Basse-Égypte par MĂ©nĂšs et ses successeurs. DĂšs les origines, le mythe de la victoire d’Horus le faucon sur Seth, la crĂ©ature du dĂ©sert, sert Ă  symboliser le pouvoir du pharaon. Les actions royales, qu’elles soient guerriĂšres ou pacifiques, s’inscrivent dans des rituels politico-religieux oĂč le roi, considĂ©rĂ© comme le successeur d’Horus, est capable d’influer sur les cycles naturels crue du Nil, courses du soleil et de la lune afin de satisfaire aux besoins matĂ©riels de ses sujets. La Palette de Narmer inaugure une scĂšne rituelle qui perdure jusqu’à la fin de la civilisation Ă©gyptienne le massacre des ennemis, dont la tĂȘte est fracassĂ©e par une massue vigoureusement brandie par Pharaon. Sur la palette, Narmer debout et coiffĂ© de la couronne blanche assomme un ennemi agenouillĂ© qu’il maintient immobile en l’empoignant par les cheveux. Au-dessus de la victime, la prĂ©sence et l’approbation d’Horus se manifestent sous la forme d’un faucon qui maintient enchaĂźnĂ© un fourrĂ© de papyrus muni d’une tĂȘte, symbole probable de la victoire du Sud sur le Nord. Suivants d’Horus D’aprĂšs les fouilles archĂ©ologiques menĂ©es dans la haute vallĂ©e du Nil, il semble qu’aux alentours de -3500, les deux villes dominantes aient Ă©tĂ© Nekhen et Noubt, respectivement patronnĂ©es par Horus et Seth. AprĂšs la victoire de la premiĂšre sur la seconde, les rois de Nekhen ont rĂ©alisĂ© l’unification politique de l’Égypte. Avant le rĂšgne du pharaon Narmer-MĂ©nĂšs vers -3100, le premier reprĂ©sentant de la Ire dynastie, une douzaine de roitelets se sont succĂ©dĂ© Ă  Nekhen dynastie 0. Ces dynastes se sont tous placĂ©s sous la protection du dieu faucon en adoptant un Nom d’Horus » Hor, Ny-Hor, Hat-Hor, Pe-Hor, etc.. À des degrĂ©s divers, tous ont jouĂ© un rĂŽle Ă©minent dans la formation du pays. Dans la pensĂ©e religieuse Ă©gyptienne, le souvenir de ces roitelets a perdurĂ© sous l’expression des Suivants d’Horus ». Dans le Papyrus de Turin, ces Suivants sont magnifiĂ©s et idĂ©alisĂ©s en voyant placĂ©e leur lignĂ©e entre la dynastie de dieux de l’EnnĂ©ade et celles des pharaons humains historiques. Les Textes des pyramides, les plus anciens textes religieux Ă©gyptiens, accordent trĂšs naturellement une place importante au dieu faucon de Nekhen adorĂ© par les Suivants d’Horus. On le trouve dĂ©signĂ© sous diffĂ©rentes expressions Horus de Nekhen », Taureau de Nekhen », Horus du Sud », Horus, seigneur de l’élite », Horus qui rĂ©side dans la Grande Cour », Horus qui est dans la Grande Cour », etc. Nekhen HiĂ©rakonpolis Connue des Grecs sous le toponyme de HiĂ©rakonpolis, la Ville des Faucons », Nekhen est une trĂšs antique citĂ© aujourd’hui identifiĂ©e aux ruines arasĂ©es du KĂŽm el-Ahmar, la Butte Rouge ». FondĂ©e Ă  la PrĂ©histoire, vers la fin du quatriĂšme millĂ©naire, Nekhen est durant la pĂ©riode prĂ©dynastique la capitale de la Haute-Égypte. Par la suite, durant la pĂ©riode pharaonique, Nekhen sur la rive gauche du Nil et Nekheb sur la rive droite forment la capitale du IIIe nome de Haute-Égypte. DĂšs sa fondation, Nekhen dispose d’une forte enceinte en briques crues large de dix mĂštres qui enserre un espace de sept hectares. D’aprĂšs les secteurs fouillĂ©s, la ville s’organise en des rues quasi-rectilignes se coupant Ă  angle droit. Le centre est occupĂ© par un bĂątiment officiel, sans doute un palais rĂ©sidentiel muni de sa propre enceinte afin de l’isoler du reste de la ville. Le temple d’Horus, souvent remaniĂ©, occupait l’angle sud-ouest mais ses vestiges ne se signalent plus que par une butte artificielle vaguement circulaire. En 1897, deux fouilleurs anglais, James Edward Quibell et Frederick William Green, explorent le site du temple de Nekhen et dĂ©couvrent un trĂ©sor » de piĂšces archĂ©ologiques une tĂȘte de faucon d’or, des objets en ivoire, des vases, des palettes, des Ă©tiquettes commĂ©moratives, des statuettes humaines et animales. Ces reliques de la pĂ©riode prĂ©dynastique, conservĂ©es par les premiers pharaons memphites, ont probablement Ă©tĂ© confiĂ©es, pour prĂ©servation, aux prĂȘtres de l’Horus de Nekhen. Il est tentant d’imaginer que ce don pieux soit l’Ɠuvre de PĂ©py Ier VIe dynastie, une statue en cuivre grandeur nature le reprĂ©sentant avec son fils MĂ©renrĂȘ ayant Ă©tĂ© dĂ©couverte prĂšs du dĂ©pĂŽt principal. Dieu dynastiqueLes Deux Combattants Dans la mythologie Ă©gyptienne, Horus est surtout connu pour ĂȘtre le fils d’Osiris et le neveu de Seth ainsi que l’assassin de ce dernier. Si les dĂ©itĂ©s Horus et Seth sont trĂšs anciennement attestĂ©es — dĂšs la pĂ©riode prĂ©dynastique —, la figure d’Osiris est apparue bien plus tardivement, au tournant des IVe et Ve dynasties. L’intĂ©gration d’Osiris, au cours du XXVe siĂšcle, dans le mythe d’Horus et Seth est par consĂ©quent le rĂ©sultat d’une reformulation thĂ©ologique qualifiĂ©e par l’égyptologue français Bernard Mathieu de RĂ©forme osirienne ». Les Textes des pyramides sont les plus anciens Ă©crits religieux disponibles. Ces formules magiques et religieuses apparaissent gravĂ©es sur les murs des chambres funĂ©raires Ă  la fin de l’Ancien Empire. Leur Ă©laboration est cependant bien plus primitive et certaines strates rĂ©dactionnelles semblent remonter Ă  la pĂ©riode thinite Ire et IIe dynasties. LĂ , certains passages mentionnent un conflit entre Horus et Seth sans que n’intervienne la personne d’Osiris. Ces donnĂ©es peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©es comme les traces tĂ©nues d’un mythe archaĂŻque prĂ©-osirien. Plusieurs expressions lient Horus et Seth en un binĂŽme en les appelant les Deux Dieux », les Deux Seigneurs », les Deux Hommes », les Deux Rivaux » ou les Deux Combattants ». Leur mythe n’est pas exposĂ© en un rĂ©cit suivi mais seulement Ă©voquĂ©, çà et lĂ , au moyen d’allusions Ă©parses qui mentionnent qu’Horus et Seth se chamaillent et se blessent l’un l’autre ; le premier perdant son Ɠil, le second ses testicules15 Horus est tombĂ© Ă  cause de son Ɠil, Seth a souffert Ă  cause de ses testicules. § 594a » Horus est tombĂ© Ă  cause de son Ɠil, le Taureau a filĂ© Ă  cause de ses testicules. § 418a » pour qu’Horus se purifie de ce que lui a fait son frĂšre Seth, pour que Seth se purifie de ce que lui a fait son frĂšre Horus § *1944d-*1945a » — Textes des pyramides extraits. Traduction de Bernard Mathieu. Horus ou la victoire sur la confusion En son temps, l’égyptologue allemand Kurt Sethe a postulĂ© que le mythe du conflit d’Horus et Seth trouve son Ă©laboration dans la rivalitĂ© entre les deux royaumes primitifs rivaux de la Basse et de la Haute-Égypte. Cette hypothĂšse est maintenant rejetĂ©e et le consensus se porte sur la rivalitĂ© archaĂŻque entre les villes de Nekhen et Noubt. Cette idĂ©e a Ă©tĂ© avancĂ©e en 1960 par John Gwyn Griffiths dans son ouvrage The Conlict of Horus and Seth. DĂšs les plus anciennes attestations Ă©crites, le faucon Horus est liĂ© Ă  la ville de Nekhen HiĂ©rakonpolis et son rival Seth Ă  la ville de Noubt Ombos. À la fin de la pĂ©riode protohistorique, ces deux citĂ©s de Haute-Égypte jouent un rĂŽle politico-Ă©conomique essentiel et des tensions tribales existent alors entre les deux villes concurrentes. La lutte des Deux Combattants » pourrait symboliser les guerres menĂ©es par les fidĂšles d’Horus contre ceux de Seth. Sous le roi Narmer, probablement le lĂ©gendaire MĂ©nĂšs, ce conflit s’est soldĂ© par la victoire de Nekhen. D’autres universitaires comme Henri Frankfort et Adriaan de Buck ont minorĂ© cette thĂ©orie en considĂ©rant que les Égyptiens, Ă  l’instar d’autres peuplades antiques ou primitives, apprĂ©hendent l’univers selon des termes dualistes fondĂ©s sur des paires contraires mais complĂ©mentaires homme / femme ; rouge / blanc ; ciel / terre ; ordre / dĂ©sordre ; Sud / Nord, etc. Dans ce cadre, Horus et Seth sont les parfaits antagonistes. Leur lutte symbolise tous les conflits et toutes les disputes oĂč finalement l’ordre incarnĂ© par Horus doit soumettre le dĂ©sordre personnifiĂ© par Seth. En 1967, Herman te Velde abonde dans ce sens dans Seth, God of Confusion, une monographie consacrĂ©e au turbulent Seth. Il estime que le mythe archaĂŻque de l’affrontement d’Horus et Seth ne peut avoir Ă©tĂ© entiĂšrement inspirĂ© d’évĂ©nements guerriers survenus Ă  l’aube de la civilisation pharaonique. Les origines du mythe se perdent dans les brumes des traditions religieuses de la prĂ©histoire. Les mythes ne sont jamais inventĂ©s de toutes piĂšces mais rĂ©sultent de reformulations successives professĂ©es des croyants inspirĂ©s. Les maigres donnĂ©es archĂ©ologiques qui nous sont parvenues de cette lointaine Ă©poque sont d’interprĂ©tation dĂ©licate et ne peuvent guĂšre aider Ă  reconstituer la genĂšse de ce mythe. Contrairement Ă  Horus qui incarne l’ordre pharaonique, Seth est un dieu sans limites, irrĂ©gulier et confus qui veut avoir des relations tantĂŽt hĂ©tĂ©rosexuelles, tantĂŽt homosexuelles. Les testicules de Seth symbolisent tant les aspects dĂ©chaĂźnĂ©s du cosmos tempĂȘte, bourrasques, tonnerre que ceux de la vie sociale cruautĂ©, colĂšre, crise, violence. D’un point de vue rituel, l’ƒil d’Horus symbolise les offrandes offertes aux dieux et a pour contrepartie les testicules de Seth. Pour que l’harmonie puisse advenir, Horus et Seth doivent ĂȘtre en paix et dĂ©partagĂ©s. Une fois vaincu, Seth forme avec Horus un couple pacifiĂ©, symbole de la bonne marche du monde. Lorsque le pharaon est identifiĂ© Ă  ces deux divinitĂ©s, il les incarne donc comme un couple de contraires en Ă©quilibre. Investiture pharaonique Le couronnement de pharaon est un enchaĂźnement complexe de rituels variĂ©s dont l’ordonnancement exact n’est pas encore bien reconstituĂ©. Le papyrus dramatique du RamessĂ©um, trĂšs fragmentaire, semble ĂȘtre un guide ou un commentaire illustrĂ© du rituel mis en place pour l’avĂšnement de SĂ©sostris Ier XIIe dynastie. L’interprĂ©tation de ce document difficile Ă  comprendre est encore dĂ©battue. Selon l’Allemand Kurt Sethe et le Français Étienne Drioton, l’investiture pharaonique est une sorte de spectacle sacrĂ© avec le nouveau souverain pour principal acteur. L’action est centrĂ©e sur les dieux Osiris et Horus et son dĂ©roulement s’inspire du mythe archaĂŻque de l’affrontement d’Horus et Seth augmentĂ© de l’épisode plus rĂ©cent d’Horus condamnant Seth Ă  porter la momie d’Osiris. L’Égypte antique a fondĂ© sa civilisation sur le concept de la dualitĂ©. Le pays est ainsi perçu comme l’union des Deux Terres ». Principal symbole de la royautĂ©, la couronne Pschent, les Deux Puissances », est la fusion de la couronne rouge de Basse-Égypte avec la couronne blanche de Haute-Égypte. Le pharaon incarne dans sa personne les Deux Combattants », Ă  savoir Horus de Nekhen et Seth de Noubt. Le second est toutefois subordonnĂ© au premier et, dans les textes, la prĂ©sĂ©ance est toujours accordĂ©e Ă  Horus. EmblĂšme de l’unification rituelle du pays, Horus et Seth dĂ©signent l’autoritĂ© monarchique. DĂšs la Ire dynastie, le roi en exercice est un Horus-Seth » comme l’indique une stĂšle datĂ©e du roi Djer oĂč la reine est Celle qui voit Horus, sceptre hĂ©tes d’Horus, celle qui Ă©paule Seth ». Plus tard, sous KhĂ©ops, ce titre est simplifiĂ© et la reine est Celle qui voit Horus-Seth ». Sous la IIe dynastie, le faucon d’Horus et le canidĂ© de Seth surmontent conjointement le Serekh du roi KhĂąsekhemoui. DĂšs l’Ancien Empire, l’iconographie royale montre le binĂŽme Horus et Seth en train de couronner le pharaon ou sous le Moyen Empire en train d’unir le papyrus et le lotus, les plantes hĂ©raldiques des deux royaumes, dans les scĂšnes du Sema-taouy ou rite de la RĂ©union des Deux-Terres ». Horus et la titulature royale La titulature du pharaon avait une grande importance et Ă©tait chargĂ©e d’une puissance magique considĂ©rable. Elle s’enrichit et se dĂ©veloppe Ă  partir de la Ire dynastie et parvient Ă  son aboutissement — cinq noms diffĂ©rents mis ensemble — sous la Ve dynastie. L’assemblage des cinq composantes constitue le ren-maĂą ou nom authentique » par lequel pharaon dĂ©finit sa nature divine. La titulature est Ă©tablie lors du couronnement mais est susceptible d’évoluer au cours du rĂšgne selon les circonstances politiques et les Ă©volutions religieuses du moment. Toute modification signale ainsi des inflexions dans les intentions royales ou des dĂ©sirs divins nouveaux imposĂ©s au souverain. Quels que soient son aspect et son rĂŽle — faucon cĂ©leste, dieu crĂ©ateur ou fils d’Osiris — Horus est le dieu dynastique par excellence. Aussi la premiĂšre composante de la titulature royale est-elle le Nom d’Horus, dĂ©jĂ  portĂ© par les souverains de la Dynastie 0, Ă  savoir les prĂ©dĂ©cesseurs de Narmer, considĂ©rĂ© dans l’historiographie comme le premier des pharaons. DĂšs les origines, le nom d’Horus s’est inscrit dans le Serekh, un rectangle toujours surmontĂ© du faucon sacrĂ©. Le registre infĂ©rieur reprĂ©sente la façade stylisĂ©e du palais royal vue de face tandis que l’espace oĂč est inscrit le nom est le palais vu en plan. La signification du Serekh est Ă©vidente le roi dans son palais est l’Horus terrestre, Ă  la fois l’incarnation du dieu faucon et son successeur lĂ©gitime sur le trĂŽne d’Égypte. Sous la Ire dynastie, se mettent en place le Nom de Nesout-bity, symbole de l’union des Deux-Terres, et le Nom de Nebty patronnĂ© par les dĂ©esses Ouadjet et Nekhbet. Plus tard, sous la IVe dynastie s’ajoute le Hor Noubt ou Nom de l’Horus d’Or », dont l’interprĂ©tation est incertaine ; sous l’Ancien Empire, il semble qu’il ait Ă©tĂ© perçu comme l’union des dieux Horus et Seth rĂ©conciliĂ©s en la personne royale. Finalement, sous le rĂšgne de DjĂ©defrĂȘ apparaĂźt le cinquiĂšme nom, le Nom de Sa-RĂȘ ou Fils de RĂȘ » qui place le pharaon sous la filiation spirituelle de RĂȘ, autre dieu faucon aux aspects cĂ©leste et solaire. Horus dans le mythe osirien En tant que fils d’Osiris, Horus occupe une grande place dans le mythe osirien. Adulte, le dieu faucon est le dĂ©fenseur acharnĂ© des droits rĂ©galiens de son pĂšre dĂ©funt. Encore enfant, ses annĂ©es de jeunesse sont troublĂ©es par de nombreux alĂ©as. Constamment proche de la mort en raison des attaques de scorpions et de serpents, le jeune Horus, toujours sauvĂ© par Isis, est devenu dans la croyance populaire un dieu sauveur et guĂ©risseur. Horus, protecteur d’OsirisHorus, fils d’Osiris Selon l’égyptologue français Bernard Mathieu, l’apparition d’Osiris au tournant des IVe et Ve dynasties est le rĂ©sultat d’une rĂ©forme religieuse de grande ampleur menĂ©e par les thĂ©ologiens d’HĂ©liopolis. Le mythe osirien provient d’un processus de reformulation oĂč le trĂšs archaĂŻque Horus, archĂ©type du dieu-souverain, a d’abord Ă©tĂ© assimilĂ© aux dieux Atoum-RĂȘ et Geb puis s’est vu dotĂ© d’un aspect purement funĂ©raire sous les traits d’Osiris, chef des esprits dĂ©funts. La rĂ©forme conduit Ă  la crĂ©ation d’une lignĂ©e de neuf divinitĂ©s, l’EnnĂ©ade d’HĂ©liopolis composĂ©e d’Atoum, Shou, Tefnout, Geb, Nout, Osiris, Isis, Seth et Nephtys. Dans ce mythe renouvelĂ©, Horus devient le fils du couple Osiris-Isis et le neveu de Seth. Ce dernier tue Osiris qui ressuscite grĂące Ă  l’intervention d’Isis. Les Textes des pyramides attestent des nouveaux liens familiaux attribuĂ©s Ă  Horus. L’expression Hor sa Ousir Horus fils d’Osiris » apparaĂźt dans de nombreux passages. Dans une moindre mesure, on rencontre les appellations Hor renpi Horus le jeune » et Hor khered nechen Horus l’enfant nourrisson », prĂ©figurations du thĂ©onyme tardif de Hor pa khered Horus l’enfant » Harpocrate seulement forgĂ© aprĂšs la fin du Nouvel Empire. L’expression Hor sa Aset Horus fils d’Isis » HorsaĂŻsĂ© n’apparaĂźt qu’au sortir de la PremiĂšre PĂ©riode intermĂ©diaire. Les Textes des pyramides n’ignorent toutefois la filiation par la mĂšre, dont tĂ©moignent les expressions son Horus Ă  elle », son Horus » en parlant d’Isis. Osiris, le dieu assassinĂ© Osiris est le plus cĂ©lĂšbre des dieux funĂ©raires Ă©gyptiens. Avec Isis, son Ă©pouse, sa popularitĂ© ira croissante durant toute l’histoire religieuse Ă©gyptienne. À la Basse Ă©poque puis durant la pĂ©riode grĂ©co-romaine, le dieu bĂ©nĂ©ficie d’une ou plusieurs chapelles dans les principaux temples du pays. LĂ , durant le mois de Khoiak, s’exercent les cĂ©rĂ©moniels des MystĂšres d’Osiris qui sont la rĂ©actualisation du mythe par la grĂące du rite. L’histoire de son assassinat et de son accĂšs Ă  la vie Ă©ternelle a fait sa gloire, chaque individu en Égypte s’identifiant Ă  son sort. Les sources Ă©gyptiennes sont assez elliptiques Ă  propos du meurtre d’Osiris. Les grandes lignes du mythe ont Ă©tĂ© exposĂ©es pour la premiĂšre fois par le Grec Plutarque au IIe siĂšcle. Seth, jaloux de son frĂšre, assassine le roi Osiris en l’enfermant dans un coffre et en jetant celui-ci dans le fleuve. AprĂšs de longues recherches, Isis retrouve la dĂ©pouille Ă  Byblos, la ramĂšne au pays et la cache dans les marais du Delta. Au cours d’une partie de chasse, Seth dĂ©couvre le corps et, fou furieux, dĂ©membre Osiris en quatorze morceaux qu’il jette au loin. AprĂšs une longue quĂȘte, Isis retrouve les membres Ă©pars et reconstitue le corps en le momifiant. TransformĂ© en oiseau-rapace, Isis s’accouple avec son dĂ©funt mari et conçoit Horus, un fils prĂ©maturĂ© et malingre. Devenu adulte, Horus entre en lutte contre Seth. AprĂšs plusieurs combats, Horus dĂ©fait son rival et se fait proclamer roi d’Égypte Sur Isis et Osiris, § 13-19. HarendotĂšs ou la solidaritĂ© familiale Connu en Ă©gyptien comme Hor-nedj-itef Horus le dĂ©fenseur de son pĂšre » ou Horus qui prend soin de son pĂšre », HarendotĂšs est la forme d’Horus sous l’apparence du fils attentionnĂ©. En Égypte antique, l’amour du fils envers le pĂšre est une des plus hautes valeurs morales. Cet amour filial est tout aussi important que l’amour qui doit rĂ©gner au sein du couple homme-femme incarnĂ© par la relation Osiris-Isis. Bien que fils posthume, Horus est le dĂ©fenseur pugnace des droits de son pĂšre usurpĂ©s par Seth. AprĂšs son assassinat, Osiris se trouve retranchĂ© de la communautĂ© des dieux et privĂ© de son statut royal. Devenu adulte, Horus ne poursuit qu’un seul but rĂ©tablir Osiris dans sa dignitĂ© et son honneur de roi. DĂšs les Textes des pyramides, nombre de textes affirment qu’Horus a rendu Ă  son pĂšre ses couronnes et qu’il a fait de lui le roi des dieux et le souverain de l’empire des morts. Le rĂ©tablissement social d’Osiris s’incarne dans deux images constamment rappelĂ©es dans les liturgies funĂ©raires celle du redressement de la momie Osiris ne gĂźt plus, mais est debout et celle de l’humiliation de Seth, l’assassin Ă©tant condamnĂ© par Horus Ă  porter la lourde momie d’Osiris vers son tombeau30 Ô Osiris roi ! Horus t’a mis Ă  la tĂȘte des dieux, il a fait en sorte que tu prennes possession de la couronne blanche, de la dame ou tout ce qui est tien. Horus t’a trouvĂ©, et c’est heureux pour lui. Sors contre ton ennemi ! Tu es plus grand que lui en ton nom de grand sanctuaire ». Horus a fait en sorte de te soulever en ton nom de grand soulĂšvement », il t’a arrachĂ© Ă  ton ennemi, il t’a protĂ©gĂ© en son temps. Geb a vu ta forme et t’a mis sur ton trĂŽne. Horus a Ă©tendu pour toi ton ennemi sous toi, tu es plus ancien que lui. Tu es le pĂšre d’Horus, son gĂ©niteur en ton nom de gĂ©niteur ». Le cƓur d’Horus occupe une place prééminente auprĂšs de toi en ton nom de Khentimenty. » — Textes des pyramides, chap. 371. Traduction de Jan Assmann1. Jugement du mort Bien plus que les Textes des pyramides et les Textes des sarcophages, assez mĂ©connus des contemporains, le Livre des Morts, du fait de ses riches illustrations, bĂ©nĂ©ficie d’une grande notoriĂ©tĂ© auprĂšs du grand public. Parmi les illustrations les plus fameuses figure la scĂšne du jugement de l’ñme chapitres 33B et 125. Le cƓur du mort est posĂ© sur l’un des deux plateaux d’une grande balance Ă  flĂ©au, tandis que la dĂ©esse MaĂąt Harmonie, sur l’autre plateau, sert de poids de rĂ©fĂ©rence. La mise en image de cette pesĂ©e ne remonte pas au-delĂ  du rĂšgne d’Amenhotep II dĂ©but de la XVIIIe dynastie mais sera inlassablement reproduite durant seize siĂšcles jusqu’à la pĂ©riode romaine. Selon les exemplaires du Livre des Morts, Horus sous son aspect d’homme hiĂ©racocĂ©phale est amenĂ© Ă  jouer deux rĂŽles diffĂ©rents. Il peut apparaĂźtre prĂšs de la balance comme le maĂźtre de la pesĂ©e ». Il maintient Ă  l’horizontale le flĂ©au afin que le cƓur et la MaĂąt se trouvent Ă  l’équilibre. Le dĂ©funt est considĂ©rĂ© comme exempt de fautes et se voit proclamĂ© Juste de voix », c’est-Ă -dire admis dans la suite d’Osiris. À la fin de la XVIIIe dynastie ce rĂŽle de contrĂŽleur est le plus souvent confiĂ© Ă  Anubis. Horus apparaĂźt alors dans le rĂŽle d’ accompagnateur du mort ». AprĂšs la pesĂ©e, le mort est conduit devant Osiris assis sur son trĂŽne et accompagnĂ© d’Isis et Nephtys, les deux sƓurs debout derriĂšre lui. Dans quelques exemplaires, le rĂŽle d’accompagnateur est dĂ©volu Ă  Thot mais, le plus souvent, c’est Ă  Horus que revient cette charge. D’une main, Horus salue son pĂšre et de l’autre, il tient la main du dĂ©funt, qui, en signe de respect, s’incline devant le roi de l’au-delĂ . Reçu en audience, le dĂ©funt s’assoit devant Osiris. Le chapitre 173 du Livre des Morts indique les paroles prononcĂ©es lors de cette entrevue. Le dĂ©funt s’approprie l’identitĂ© d’Horus et, dans une longue rĂ©citation, Ă©numĂšre une quarantaine de bonnes actions qu’un fils attentionnĂ© se doit d’effectuer pour son pĂšre dĂ©funt dans le cadre d’un culte funĂ©raire efficace Paroles Ă  dire Je te fais adoration, maĂźtre des dieux, dieu unique qui vit de la vĂ©ritĂ©, de la part de ton fils Horus. Je suis venu Ă  toi pour te saluer ; je t’apporte la vĂ©ritĂ©, lĂ  oĂč est ton ennĂ©ade ; fais que je sois parmi elle, parmi tes suivants, et que je renverse tous tes ennemis ! J’ai perpĂ©tuĂ© tes galettes d’offrande sur terre, Ă©ternellement et Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu te saluer, mon pĂšre Osiris. Ô Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu renverser tes ennemis. Ô Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu chasser tout mal de toi. Ô Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu abattre ta souffrance. ... Ô Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu alimenter pour toi tes autels. ... Ô Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu te consacrer les veaux-qehhout. Ô Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu Ă©gorger pour toi les oies, les canards. Ô Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu prendre au lasso pour toi tes ennemis dans leurs liens. ... — Paul Barguet, Livre des Morts, extraits du chap. 173 Horus l’EnfantConception posthume d’Horus D’aprĂšs le mythe osirien rapportĂ© par Plutarque au IIe siĂšcle av. le jeune Horus est le fils posthume d’Osiris, conçu par Isis lors de son union avec la momie de son Ă©poux. Cet enfant serait nĂ© prĂ©maturĂ© et imparfait car faible des membres infĂ©rieurs . Dans la pensĂ©e pharaonique, les annĂ©es bĂ©nĂ©fiques du rĂšgne d’Osiris ne sont qu’une sorte de prĂ©lude destinĂ© Ă  justifier la proclamation d’Horus en tant que juste possesseur du trĂŽne. La transmission de la royautĂ© depuis Osiris le pĂšre assassinĂ©, via Seth le frĂšre usurpateur, vers Horus le fils attentionnĂ©, n’est possible que grĂące Ă  l’action efficace de la rusĂ©e Isis, une magicienne hors norme. AprĂšs l’assassinat et le dĂ©membrement de son Ă©poux, Isis retrouve les membres Ă©pars et reconstitue le corps dĂ©pecĂ© en le momifiant. GrĂące Ă  son pouvoir magique, la dĂ©esse parvient Ă  revivifier la dĂ©pouille du dieu dĂ©funt, juste le temps d’avoir une relation sexuelle avec lui, afin de concevoir Horus. Selon Plutarque, la seule partie du corps d’Osiris qu’Isis ne parvint pas Ă  retrouver est le membre viril car jetĂ© dans le fleuve et dĂ©vorĂ© par les poissons pagres, lĂ©pidotesn et oxyrhynques. Pour le remplacer, elle en fit une imitation . Cette affirmation n’est cependant pas confirmĂ©e par les Ă©crits Ă©gyptiens pour qui le membre fut retrouvĂ© Ă  MendĂšs. L’accouplement mystique d’Osiris et Isis est dĂ©jĂ  connu des Textes des pyramides oĂč il s’intĂšgre dans une dimension astrale. Osiris est identifiĂ© Ă  la constellation Sah Orion, Isis Ă  la constellation Sopedet Grand Chien et Horus Ă  l’étoile Soped Sirius. Dans l’iconographie, le moment de l’accouplement posthume n’apparaĂźt qu’au Nouvel Empire. La scĂšne figure gravĂ©e sur les parois de la chapelle de Sokar dans le [1] en Abydos. Sur l’un des bas-reliefs, Osiris est montrĂ© Ă©veillĂ© et couchĂ© sur un lit funĂ©raire. À l’image d’Atoum lorsqu’il Ă©mergea des eaux primordiales afin de concevoir l’universn 4, Osiris stimule manuellement son pĂ©nis en Ă©rection afin de provoquer une Ă©jaculation. Sur la paroi d’en face, un second bas-relief montre Osiris, en Ă©rection, s’accouplant avec Isis transformĂ©e en oiseau rapace et voletant au-dessus du phallus. La dĂ©esse est figurĂ©e une seconde fois, Ă  la tĂȘte du lit funĂ©raire tandis qu’Horus est lui aussi dĂ©jĂ  prĂ©sent, aux pieds de son pĂšre, sous l’apparence d’un homme hiĂ©racocĂ©phale. Les deux divinitĂ©s Ă©tendent leurs bras au-dessus d’Osiris en guise de protection. Dans ces deux fresques mythologiques qui se dĂ©roulent Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme du tombeau d’Osiris, prĂ©sent et futur se confondent en montrant l’accouplement et en anticipant la rĂ©alisation de la future triade divine par la prĂ©sence conjointe d’Osiris, Isis et Horus. Horus contre Seth Deux Ă©pisodes majeurs ponctuent le mythe de la lutte d’Horus et Seth. Le premier est la naissance de Thot, le dieu lunaire, nĂ© de la semence d’Horus et issu du front de Seth. Le second est la perte momentanĂ©e de l’Ɠil gauche d’Horus, endommagĂ© par Seth. Cet Ɠil est le symbole du cycle lunaire et des rituels destinĂ©s Ă  revivifier les dĂ©funts. Aventures d’Horus et SethPapyrus Chester Beatty I Le mythe de l’affrontement d’Horus et Seth est attestĂ© dans les plus anciens Ă©crits Ă©gyptiens que sont les Textes des pyramides. Cet ensemble de formules magiques et d’hymnes religieux se trouve gravĂ© dans les chambres funĂ©raires des derniers pharaons de l’Ancien Empire. Il ne s’agit toutefois lĂ  que d’allusions Ă©parses, ces Ă©crits Ă©tant des liturgies destinĂ©es Ă  la survie post mortem et non pas des rĂ©cits mythologiques. Par la suite, ce conflit est Ă©voquĂ© tout aussi allusivement dans les Textes des sarcophages et le Livre des Morts. Dans l’état actuel des connaissances Ă©gyptologiques, il faut attendre la fin du Nouvel Empire et la PĂ©riode ramesside XIIe siĂšcle pour voir rĂ©digĂ© un vĂ©ritable rĂ©cit suivi des pĂ©ripĂ©ties des deux divinitĂ©s rivalesn 6. Le mythe est consignĂ© sur un papyrus en Ă©criture hiĂ©ratique trouvĂ© Ă  Deir el-MĂ©dineh ThĂšbes dans les restes d’une bibliothĂšque familiale. AprĂšs sa dĂ©couverte, le papyrus intĂšgre la collection de l’industriel millionnaire Alfred Chester Beatty et demeure depuis conservĂ© Ă  la BibliothĂšque Chester Beatty Ă  Dublin. Son premier traducteur est l’égyptologue britannique Alan Henderson Gardiner publiĂ© en 1931 par l’Oxford University Press. Depuis lors ce rĂ©cit est connu sous le titre des Aventures d’Horus et Seth en anglais The Contendings of Horus and Seth. Ce savant a portĂ© un regard assez condescendant sur ce rĂ©cit qu’il jugeait appartenir Ă  la littĂ©rature populaire et ribaude, sa morale puritaine dĂ©sapprouvant certains Ă©pisodes comme les mutilations d’Isis et Horus dĂ©capitation, amputation, Ă©nuclĂ©ation ou les penchants homosexuels de Seth. Depuis cette date, les Aventures ont Ă©tĂ© maintes fois traduites en langue française ; la premiĂšre Ă©tant celle de Gustave Lefebvre en 1949. Dans les travaux Ă©gyptologiques rĂ©cents, on peut se borner Ă  citer la traduction livrĂ©e en 1996 par MichĂšle Broze. Cette analyse poussĂ©e a dĂ©montrĂ© la richesse littĂ©raire et la cohĂ©rence subtile d’une Ɠuvre Ă©laborĂ©e par un scribe Ă©rudit, trĂšs habile dans une narration non dĂ©nuĂ©e d’humour. RĂ©sumĂ© du mythe AprĂšs la disparition d’Osiris, la couronne d’Égypte revient de droit au jeune Horus, son fils et hĂ©ritier. Mais son oncle Seth, le jugeant trop inexpĂ©rimentĂ©, dĂ©sire ardemment se faire proclamer roi par l’assemblĂ©e des dieux. Horus, appuyĂ© de sa mĂšre Isis, fait convoquer le tribunal des dieux Ă  toute fin de rĂ©gler ce contentieux. RĂȘ prĂ©side, tandis que Thot tient le rĂŽle du greffier. Quatre-vingts ans s’écoulent sans que le dĂ©bat progresse. Le tribunal est partagĂ© entre les tenants de la royautĂ© lĂ©gitime revenant Ă  Horus, et RĂȘ qui voit en Seth son perpĂ©tuel dĂ©fenseur contre Apophis le monstrueux serpent des origines. Les dĂ©bats tournent en rond et nĂ©cessitent un avis extĂ©rieur. C’est donc Ă  Neith, dĂ©esse de SaĂŻs, rĂ©putĂ©e pour son infinie sagesse, que Thot adresse une missive. La rĂ©ponse de la dĂ©esse est sans ambiguĂŻtĂ© la couronne doit revenir Ă  Horus. Cependant, pour ne pas pĂ©naliser Seth, Neith propose de lui offrir les dĂ©esses Anat et AstartĂ© comme Ă©pouses. Le tribunal se rĂ©jouit de cette solution, mais RĂȘ, lui, reste sceptique. Horus ne serait-il pas un peu jeune pour assumer la direction du royaume ? AprĂšs quelques heurts entre les deux parties et excĂ©dĂ© par tant de tergiversations, RĂȘ ordonne le dĂ©placement des dĂ©bats vers l’Île-du-Milieu. Furieux contre Isis, Seth demande que les dĂ©bats se poursuivent en son absence. La requĂȘte est acceptĂ©e par RĂȘ qui ordonne Ă  Anti d’en interdire l’accĂšs Ă  toute femme. Mais c’était compter sans la tĂ©nacitĂ© de la dĂ©esse. Elle soudoie Anti et se rĂ©introduit dans l’enceinte du tribunal sous les traits d’une belle jeune femme. Rapidement, elle ne manque pas d’attirer l’attention de Seth. Tous deux finissent par converser et, troublĂ© par tant de beautĂ©, Seth s’égare dans des propos compromettants en reconnaissant sous cape la lĂ©gitimitĂ© filiale d’Horus ! La rusĂ©e Isis se dĂ©voile alors. Le coup de théùtre laisse Seth sans voix. Quant Ă  RĂȘ, il ne peut que juger de l’imprudence de Seth qui s’est confiĂ©, sans prendre garde, Ă  une inconnue. DĂ©pitĂ©, il ordonne le couronnement d’Horus et punit Anti pour s’ĂȘtre laissĂ© corrompre par Isis. Mais le colĂ©rique Seth n’est pas dĂ©cidĂ© Ă  en rester lĂ . Il propose Ă  Horus une Ă©preuve aquatique oĂč les deux dieux se transforment en hippopotames. Celui qui restera le plus longtemps sous l’eau pourra devenir roi. Mais Isis, qui suit de prĂšs les mĂ©saventures de son fils, perturbe la partie. Elle s’attire finalement le mĂ©contentement d’Horus qui fou de rage la dĂ©capite et la transforme en statue de pierre. Mais Thot lui redonne la vie en lui fixant au cou une tĂȘte de vache. AprĂšs son mĂ©fait, Horus, prend la fuite vers le dĂ©sert. Mais, poursuivi par Seth il est rapidement rattrapĂ©. Prestement, Seth jette Horus Ă  terre et lui arrache les deux yeux qu’il enterre. La dĂ©esse Hathor, Ă©mue par le triste sort d’Horus, le guĂ©rit grĂące Ă  un remĂšde de lait d’antilope. Apprenant cette histoire et lassĂ© de ces sempiternelles chamailleries, RĂȘ ordonne la rĂ©conciliation des deux belligĂ©rants autour d’un banquet. Mais une fois encore, Seth dĂ©cide de troubler la situation. Il invite son neveu Ă  passer la soirĂ©e chez lui, ce que ce dernier accepte. La nuit, Seth s’essaye Ă  fĂ©miniser Horus lors d’une relation homosexuelle afin de le rendre indigne du pouvoir royal. Toutefois, Horus parvient Ă  Ă©viter l’assaut et recueille la semence de son oncle entre ses mains. Le jeune dieu accourt vers sa mĂšre. HorrifiĂ©e, elle coupe les mains de son fils et les jette dans le fleuve pour les purifier. Par la suite, elle masturbe son fils, recueille sa semence et la dĂ©pose sur une laitue du jardin de Seth. Insouciant, Seth mange la laitue et se trouve engrossĂ©. Devant tous les dieux, il donne naissance au disque lunaire qui s’élance hors de son front. Seth veut le fracasser Ă  terre mais Thot s’en saisit et se l’approprie. AprĂšs une ultime Ă©preuve aquatique, proposĂ©e par Seth et remportĂ©e par Horus, Osiris, restĂ© jusqu’alors silencieux, intervient depuis l’au-delĂ  et met directement en cause le tribunal qu’il juge trop laxiste. En tant que dieu de la vĂ©gĂ©tation, il menace de couper les vivres Ă  l’Égypte et de dĂ©cimer la population par la maladie. Les dieux, bousculĂ©s par tant d’autoritĂ©, ne tardent pas Ă  rendre un verdict favorable Ă  Horus. Mais Seth n’est pas oubliĂ©. PlacĂ© aux cĂŽtĂ©s de RĂȘ, il devient celui qui hurle dans le ciel », le trĂšs respectĂ© dieu de l’orage. Mythe de l’ƒil d’HorusHorus aveuglĂ© par Seth Dans le papyrus des Aventures d’Horus, Seth pour se dĂ©partager d’Horus propose qu’ils se transforment tous deux en hippopotames et qu’ils plongent en apnĂ©e dans les eaux du fleuve. Celui qui remonte avant trois mois rĂ©volus, ne sera pas couronnĂ©. Les deux rivaux se jettent dans le Nil. Mais Isis, craignant pour la vie de son fils, dĂ©cide d’intervenir. Elle confectionne une lance magique afin de harponner Seth pour l’obliger Ă  Ă©merger hors des eaux. Elle lance son harpon mais celui-ci touche malheureusement Horus. Sans s’interrompre, la dĂ©esse lance une seconde fois son harpon et touche Seth. Ce dernier l’implore piteusement de lui retirer l’arme hors son corps ; ce qu’elle fait. En constatant cette clĂ©mence, Horus se met en colĂšre et dĂ©capite sa mĂšre. AussitĂŽt, Isis se transforme en statue de pierre acĂ©phale RĂȘ-Harakhty poussa un grand cri et dit Ă  l’EnnĂ©ade HĂątons-nous et infligeons-lui un grand chĂątiment ». L’EnnĂ©ade grimpa dans les montagnes pour rechercher Horus, le fils d’Isis. Or, Horus Ă©tait couchĂ© sous un arbre au pays de l’oasis. Seth le dĂ©couvrit et s’empara de lui, le jeta sur le dos sur la montagne, arracha ses deux yeux Oudjat de leur place, les enterra dans la montagne pour qu’ils Ă©clairassent la terre ... Hathor, Dame du sycomore du sud, s’en alla et elle trouva Horus, alors qu’il Ă©tait effondrĂ© en larmes dans le dĂ©sert. Elle s’empara d’une gazelle, lui prit du lait et dit Ă  Horus Ouvre les yeux, que j’y mette du lait ». Il ouvrit les yeux, et elle y mit le lait elle en plaça dans le droit, elle en plaça dans le gauche, et ... elle le trouva rĂ©tabli. » — Aventures d’Horus et Seth extraits. Traduction de MichĂšle Broze Durant la pĂ©riode grĂ©co-romaine, soit plus d’un millĂ©naire aprĂšs la rĂ©daction des Aventures d’Horus et Seth, le Papyrus Jumilhac, une monographie consacrĂ©e aux lĂ©gendes anubiennes de la Cynopolitaine, ne manque pas d’évoquer le mythe de la perte des yeux d’Horus. Seth ayant appris que les yeux Ă©taient enfermĂ©s dans deux lourds coffrets en pierre ordonne Ă  des complices de les voler. Une fois en ses mains, il charge les coffrets sur son dos, les dĂ©pose au sommet d’une montagne et se transforme en gigantesque crocodile pour les surveiller. Mais Anubis transformĂ© en serpent se glisse auprĂšs des coffrets, prend possession des yeux et les dĂ©pose dans deux nouveaux coffrets en papyrus. AprĂšs les avoir enterrĂ©s plus au nord, Anubis s’en retourne auprĂšs de Seth afin de le consumer. À l’endroit oĂč Anubis enterra les yeux Ă©mergea un vignoble sacrĂ© oĂč Isis Ă©tablit une chapelle pour rester au plus prĂšs d’eux. BibliographieArchitecture Nathalie Baum, le Temple d’Edfou À la dĂ©couverte du Grand SiĂšge de RĂȘ-Harakhty, Monaco, le Rocher, coll. Champollion », 2007, 366 p. ISBN 9782268057958 S. AufrĂšre, Golvin, Goyon, L’Égypte restituĂ©e Tome 1, Sites et temples de Haute Égypte, Paris, Errance, 1991, 270 p. ISBN 2-87772-063-2 Daniel SouliĂ©, Villes et citadins au temps des pharaons, Paris, Perrin, 2002, 286 p. ISBN 2702870384GĂ©nĂ©ralitĂ©s Jan Assmann, Mort et au-delĂ  dans l’Égypte ancienne, Monaco, Éditions du Rocher, 2003, 685 p. ISBN 2-268-04358-4 Sylvie Cauville, L’offrande aux dieux dans le temple Ă©gyptien, Paris-Leuven Belgique, Peeters, 2011, 291 p. ISBN 978-90-429-2568-7 Jean-Pierre Corteggiani ill. LaĂŻla MĂ©nassa, L’Égypte ancienne et ses dieux, dictionnaire illustrĂ©, Paris, Ă©ditions Fayard, 2007, 589 p. ISBN 978-2-213-62739-7 Maurizio Damiano-Appia, L’Égypte. Dictionnaire encyclopĂ©dique de l’Ancienne Égypte et des civilisations nubiennes, Paris, GrĂŒnd, 1999, 295 p. ISBN 2700021436 Christiane Desroches Noblecourt, Le fabuleux hĂ©ritage de l’Égypte, Paris, SW-TĂ©lĂ©maque, 2004, 319 p. ISBN 228600627X Étienne Drioton, Pages d’égyptologie, Le Caire, Éditions de la Revue du Caire, 1957, 385 p. Françoise Dunand, Roger Lichtenberg et Alain Charron, Des animaux et des hommes Une symbiose Ă©gyptienne, Monaco, Le Rocher, 2005, 271 p. ISBN 2268052958 Annie Gasse, Les stĂšles d’Horus sur les crocodiles, Paris, RNM, 2004, 182 p. ISBN 9782711847839 Annie Gasse, La stĂšle BrĂŒgger, une stĂšle d’Isis sur les crocodiles », ENIM 7, Montpellier,‎ 2014, p. 125-143 François-Xavier HĂ©ry et Thierry Enel, L’Égypte, mĂšre du monde, Paris, GLM, 233 p. Yvan Koenig, Magie et magiciens dans l’Égypte ancienne, Paris, Pygmalion, 1994, 360 p. ISBN 2857044151 Bernadette Menu, Recherches sur l’histoire juridique, Ă©conomique et sociale de l’ancienne Égypte. II, Le Caire, IFAO, 2008, 423 p. ISBN 9782724702170, chap. 5 Naissance du pouvoir pharaonique », p. 65-98 Ruth Schumann et StĂ©phane Rossini, Dictionnaire illustrĂ© des dieux de l’Égypte, Monaco, coll. Champollion », 2003, 580 p. ISBN 2268047938Mythologie Paul Barguet, Le Livre des Morts des Anciens Égyptiens, Paris, Éditions du Cerf, 1967, 307 p. ISBN 2-20401354-4 AndrĂ© Barucq, Les textes cosmogoniques d’Edfou d’aprĂšs les manuscrits laissĂ©s par Maurice Alliot », BIFAO, Le Caire, vol. 64,‎ 1966, p. 125-167 lire en ligne [archive] Philippe Derchain, Mythes et dieux lunaires en Égypte », La lune, mythes et rites, Paris, Éditions du Seuil, sĂ©rie Sources orientales, vol. 5,‎ 1962, p. 17-68 Étienne Drioton, Variantes dans les lĂ©gendes d’Osiris et d’Horus », BSFE 30, Paris,‎ 1959 Annie Forgeau, Horus-fils-d’Isis. La jeunesse d’un dieu, Le Caire, IFAO, 2010, 529 p. ISBN 9782724705171 Henri Frankfort trad. Jacques Marty et Paule Krieger, La royautĂ© et les dieux IntĂ©gration de la sociĂ©tĂ© Ă  la nature dans la religion de l’ancien Proche Orient, Paris, Payot, 1951, 436 p. Jean-Claude Goyon, Les dieux-gardiens et la genĂšse des temples d’aprĂšs les textes Ă©gyptiens de l’époque grĂ©co-romaine Les 60 d’Edfou et les 77 dieux de Pharbaethos, Le Caire, IFAO, coll. BiEtud 93 », 1985 ISBN 2724700155 Erik Hornung, Les Dieux de l’Égypte Le un et le multiple, Monaco, Le Rocher, 1986, 309 p. ISBN 2-268-01893-8 Bernard Mathieu, Les Enfants d’Horus, thĂ©ologie et astronomie EnquĂȘtes dans les Textes des Pyramides, 1 », ENiM 1, Montpellier,‎ 2008, p. 7-14 lire en ligne [archive] Bernard Mathieu, Mais qui est donc Osiris ? Ou la politique sous le linceul de la religion EnquĂȘtes dans les Textes des Pyramides, 3 », ENiM 3, Montpellier,‎ 2010, p. 77-107 lire en ligne [archive] Bernard Mathieu, Seth polymorphe le rival, le vaincu, l’auxiliaire EnquĂȘtes dans les Textes des Pyramides, 4 », ENiM 4, Montpellier,‎ 2011, p. 137-158 lire en ligne [archive] Bernard Mathieu, Horus polysĂ©mie et mĂ©tamorphoses EnquĂȘtes dans les Textes des Pyramides, 5 », ENiM 6, Montpellier,‎ 2013, p. 1-26 lire en ligne [archive] Dimitri Meeks, Mythes et lĂ©gendes du Delta d’aprĂšs le papyrus Brooklyn Le Caire, IFAO, 2008 ISBN 9782724704273 Alexandre Moret, Horus sauveur », Revue de l’histoire des religions, Paris, Armand Colin, t. 72,‎ 1915, p. 213-287 JSTOR 23663050 Herman te Velde trad. Christian BĂ©gaint, Seth, ou la divine confusion Une Ă©tude de son rĂŽle dans la mythologie et la religion Ă©gyptienne, Scribd, 2011, 172 p. lire en ligne [archive]Traductions Paul Barguet, Textes des Sarcophages Ă©gyptiens du Moyen Empire, Paris, Éditions du Cerf, 1986, 725 p. ISBN 2204023329 AndrĂ© Barucq et François Daumas, Hymnes et priĂšres de l’Égypte ancienne, Paris, Le Cerf, 1980 ISBN 2204013374 RaphaĂ«l Bertrand, Les Textes de la Pyramide d’Ounas, Paris, ANOUP Ă©ditions, 2004 ISBN 2950751512 MichĂšle Broze, Mythe et roman en Égypte ancienne. Les aventures d’Horus et Seth dans le Papyrus Chester Beatty I, Louvain, Peeters, 1996 Claude Carrier, Textes des Pyramides de l’Égypte ancienne Tome I, Textes des pyramide d’Ounas et de TĂ©ti, Paris, CybĂšle, 2009 ISBN 9782915840100, p. 1 Ă  423. François Lexa, La magie dans l’Égypte antique de l’Ancien Empire jusqu’à l’époque copte, Paris, Librairie orientaliste Paul Geuthner, 1925 Plutarque trad. Mario Meunier, Isis et Osiris, Paris, Guy TrĂ©daniel Éditeur, 2001, 237 p. ISBN 2857070454 Jacques Vandier, Le Papyrus Jumilhac, Paris, CNRS, 1961, 349 p. RĂ©activerla glande pinĂ©ale Comme nous l’avons vu, la tradition Ă©gyptienne l’appelle "ƒil d’Horus", les hindouistes "l’oeil de Shiva" ou centre de la clairvoyance et d’intuition. Les Hindous portent le Tilak, qui est le point rouge situĂ© entre les sourcils. D’une maniĂšre symbolique, il est utilisĂ© pour reprĂ©senter l’illumination. Selon les textes, le regard puissant du

N'hĂ©sitez pas Ă  partager et Ă  aimer si le cƓur vous en dit! NamastĂ©Cette science et cette grande sagesse Ă©tait parvenue en Égypte des siĂšcles plus tĂŽt avec les rĂ©fugiĂ©s du continent disparu, l’Atlantide, oĂč de grandes rĂ©alisations humaines avaient Ă©tĂ© accomplies. De ces Atlantes rescapĂ©s du dĂ©sastre, sans doute les plus sages, vint la connaissance des lois naturelles et des principes secrets qui permirent Ă  l’Égypte de s’élever du plus primitif Ă©tat d’existence Ă  un niveau supĂ©rieur dans le domaine des arts et des sciences. L’Ɠil d’Horus 2 Osiris Seigneur de la rĂ©incarnation L’Ɠil d’Horus 3 Le Sphinx, le gardien des horizon, GenĂšse de la connaissance L’Ɠil d’Horus 4 La fleur de vie L’Ɠil d’Horus 5 Saqqarah, le sanctuaire de cristal L’Ɠil d’Horus 6 Saqqarah, la machine quantique L’Ɠil d’Horus 7 Dendera, l’aube de l’astronomie L’Ɠil d’Horus 8 Edfu, la voix vers la comprĂ©hension L’Ɠil d’Horus 9 Kom Ombo, l’accĂšs Ă  la libertĂ© L’Ɠil d’Horus 10 Philae, le principe fĂ©minin PartagĂ© par Si l’article vous a plu, n’hĂ©sitez pas Ă  vous abonner Ă  nos RĂ©seaux Sociaux / NewsLetter et Ă  partager l’article. Et si vous vous en sentez inspirĂ©, soutenir le site par un don en cliquant sur l’image ci-dessous nous faisons partie du compte RAIN Nutriment sur Paypal, mais c’est bien que vous soutiendrez. Merci infiniment et belle journĂ©e Ă  vous. N'hĂ©sitez pas Ă  partager et Ă  aimer si le cƓur vous en dit! NamastĂ©

MÉMOIRESD’ORION chapitre 2 PubliĂ© par la-PG le 9 juin 2019 9 juin 2019. Merci de votre soutien ! Sethi Sun et Gwin Ogh. Sara Maya reconnut immĂ©diatement la justesse du choix de Shinta Naya Horus Kron. Sethi Ă©tait un ĂȘtre exceptionnel fort respectĂ© non seulement sur Sirius mais Ă©galement dans de nombreux systĂšmes. Grand historien et Ă©rudit, il Ă©tait souvent appelĂ©
Meurtres sur le Nil - L'oeil d'Horus - Grand Format Sur la balustrade un oiseau me regardait. Mon oiseau ! C'Ă©tait une hallucination... Le psychiatre m'avait expliquĂ© ce processus diabolique... Lorsque... Lire la suite 10,00 € En stock en ligne LivrĂ© chez vous Ă  partir du 30 aoĂ»t Sur la balustrade un oiseau me regardait. Mon oiseau ! C'Ă©tait une hallucination... Le psychiatre m'avait expliquĂ© ce processus diabolique... Lorsque mon cerveau se mettait au travail, qu'il Ă©laborait des hypothĂšses fumeuses et tortueuses, lorsqu'il cherchait avec Ă©nergie l'astuce capable de confondre un criminel, cela au prix d'une immense cogitation, un oiseau apparaissait et me causait dans un langage que moi seul comprenait. Le commissaire Visconti est dĂ©signĂ© par le maire de Toulouse pour aller aider la police Ă©gyptienne Ă  rĂ©soudre la disparition d'un de ses vieux amis, un Ă©minent Ă©gyptologue qui faisait partie d'une croisiĂšre sur le Nil. Les cadavres sur lesquels on retrouve Ă  chaque fois, un exemplaire du roman d'Agatha Christie, "Mort sur le Nil", vont jalonner la croisiĂšre, pas si paisible que cela, entre Louxor et Abou Simbel. Le commissaire Marcello Visconti et son piaf vont seconder le lieutenant Dalida, une jeune femme aux multiples talents, au cours de ce dangereux pĂ©riple. Cependant, notre commissaire sera dans l'obligation de rentrer Ă  Toulouse, une premiĂšre fois, puis de repartir, pour enfin revenir et percer, au final, le fameux secret de l'oeil d'Horus. Date de parution 05/02/2021 Editeur ISBN 978-2-322-19873-3 EAN 9782322198733 Format Grand Format PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 238 pages Poids Kg Dimensions 12,0 cm × 19,0 cm × 1,4 cm MÉMOIRESD’ORION extrait du chapitre 2 PubliĂ© par la-PG le 15 juin 2019 15 juin 2019. Merci de votre soutien ! Sethi Sun Ă©tant un haut dignitaire de Sirius, on lui octroya un magnifique vaisseau pour son voyage vers Meissa. Plusieurs des membres aĂźnĂ©s de la FĂ©dĂ©ration avaient Ă  leur disposition de magnifiques vaisseaux. Ceux-ci Ă©taient pilotĂ©s suivant les VĂ©ronique Dasen et Armand M. Leroi Texte intĂ©gral 1Lors de la sĂ©ance du 9 janvier 1826 de l’AcadĂ©mie royale des Sciences de Paris, l’anatomiste français Étienne Geoffroy Saint-Hilaire prĂ©senta Ă  l’assemblĂ©e une Ă©trange momie humaine provenant d’Égypte. Elle lui avait Ă©tĂ© remise par Joseph Giuseppe Passalacqua qui le prenait pour un singe cynocĂ©phale. 1 À cĂŽtĂ© de l’ibis, plus de trente espĂšces d’oiseaux ont ainsi Ă©tĂ© identifiĂ©es par J. Boessneck et A ... 2Que J. Passalacqua ait identifiĂ© la crĂ©ature Ă  un animal n’est pas surprenant. Il l’avait trouvĂ©e dans le cimetiĂšre de Touna el-Gebel, situĂ© Ă  l’orĂ©e du dĂ©sert en Moyenne Égypte, Ă  environ 10 km de la citĂ© d’Hermopolis Magna el-Ashmunein. Cette nĂ©cropole, composĂ©e d’un vaste rĂ©seau de galeries souterraines, Ă©tait rĂ©servĂ©e aux animaux consacrĂ©s au dieu lunaire Thot, vĂ©nĂ©rĂ© sous la forme d’un babouin ou d’un ibis. La momie provenait d’un secteur occupĂ© par des singes Papio cynocephalus anubis, embaumĂ©s, comme elle, en position accroupie ; on avait mĂȘme glissĂ© dans ses bandelettes une amulette en forme de babouin Hamadryas. Les catacombes recelaient d’autres animaux momifiĂ©s Ă  travers lesquels la puissance divine pouvait se manifester, en majoritĂ© des ibis, mais aussi des bƓufs, bĂ©liers, crocodiles, chiens, chats, poissons, gazelles, ainsi que diffĂ©rentes espĂšces d’oiseaux et de petits animaux1. La plupart de ces animaux avaient probablement grandi dans des Ă©levages spĂ©cialisĂ©s aux environs du temple avant d’ĂȘtre tuĂ©s, puis vendus embaumĂ©s aux pĂšlerins pour ĂȘtre consacrĂ©s Ă  la divinitĂ©. 2 J. Passalacqua, Catalogue raisonnĂ© et historique des antiquitĂ©s dĂ©couvertes en Égypte, Paris, Gale ... 3 J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 230 ; D. Kessler, Forschungsstand bis 1983 », in J. Boessneck... 4 D. Kessler, A. El Halim Nurredin, Der Tierfriedhof von Tuna el-Gebel, Stand der Grabungen bis 19 ... 3Les informations sur les circonstances de la dĂ©couverte de la momie examinĂ©e par É. Geoffroy Saint-Hilaire sont malheureusement trĂšs incomplĂštes. J. Passalacqua se contente d’indiquer qu’il la trouva dans un tombeau de cynocĂ©phales »2. Était-elle dĂ©posĂ©e dans un sarcophage en bois, comme d’autres spĂ©cimens logĂ©s dans les niches des galeries ?3 Le reste de la galerie C, oĂč Ă©taient concentrĂ©es les momies de cynocĂ©phales, fut fouillĂ© de 1931 Ă  1952 par S. Gabra de l’UniversitĂ© du Caire, mais sans faire l’objet de publications. Les investigations furent reprises sur le site en 1989 par l’UniversitĂ© de Munich sous la direction de Dieter Kessler4. 5 D. Kessler, Die heiligen Tiere und der König, I, BeitrĂ€ge zu Organisation, Kult und Theologie der ... 6 D. Kessler, op. cit., 1987, p. 12 ; D. Kessler, A. El Halim Nurredin, op. cit., p. 262, fig. 14. 4On sait aujourd’hui que la nĂ©cropole se dĂ©veloppa sous la XXVIe dynastie au moment oĂč la reprĂ©sentation divine sous forme animale connut un nouvel essor. Le culte des animaux sacrĂ©s devint alors trĂšs important5. Le complexe cultuel comprenait un temple de Thot qui fut probablement construit sous le rĂšgne du pharaon Amasis vers 570 av. et restaurĂ© ou agrandi sous le rĂšgne de PtolĂ©mĂ©e Ier vers 300 av. Une voie processionnelle le reliait au temple de l’Osiris-babouin et de l’Osiris-ibis, d’oĂč un escalier menait aux catacombes. Des chapelles souterraines furent amĂ©nagĂ©es Ă  l’époque ptolĂ©maĂŻque. Elles Ă©taient dĂ©diĂ©es Ă  des babouins dĂ©ifiĂ©s dont les momies, rarement conservĂ©es, avaient fait l’objet de soins qui tĂ©moignent de leur statut particulier collier MĂ©nat, amulettes d’Ɠil oudjat, pilier Djed, BĂšs...6. 7 É. Geoffroy Saint-Hilaire in J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 230. 5Nous ne connaissons pas les raisons qui amenĂšrent J. Passalacqua Ă  juger cette momie digne de l’attention de l’un des plus grands anatomistes de son Ă©poque. Des dĂ©tails singuliers, peut-ĂȘtre sa taille, l’incitĂšrent Ă  la prĂ©senter Ă  É. Geoffroy Saint-Hilaire pour qu’il en dĂ©termine l’espĂšce. É. Geoffroy Saint-Hilaire en fut ravi ; il Ă©crit ... qu’il ne me fut point difficile d’y reconnaĂźtre, dĂšs qu’elle fut entiĂšrement dĂ©veloppĂ©e, une des monstruositĂ©s de l’espĂšce humaine dont j’avais eu occasion de m’occuper. »7 Il ajoute qu’il fut si enthousiasmĂ© Ă  la vue d’une production aussi singuliĂšre et aussi inattendue, que j’ai priĂ© M. Passalacqua d’autoriser que je pusse de suite informer d’un fait aussi curieux le monde savant et l’Institut de France. » 8 I. Geoffroy Saint-Hilaire, Histoire gĂ©nĂ©rale et particuliĂšre des anomalies de l’organisation chez ... 9 Histoire des Monstres, Paris, Reinwald, 1880 ; rééd. Grenoble, JĂ©rĂŽme Millon, 2002, p. 29-30. 10 Monstres. Histoire du corps et de ses dĂ©fauts, Paris, Syros, 1991, p. 26-28. 6Cette momie constitue une dĂ©couverte remarquable car elle reprĂ©sente l’un des plus anciens tĂ©moignages palĂ©opathologiques de nouveau-nĂ© atteint d’anomalie congĂ©nitale. Le discours d’É. Geoffroy Saint-Hilaire est rĂ©guliĂšrement citĂ© par les historiens de la tĂ©ratologie, tel son fils Isidore Geoffroy Saint-Hilaire 1832-18368, Ernest Martin 18809 et, plus rĂ©cemment, Jean-Louis Fischer 199110. En dĂ©pit de sa cĂ©lĂ©britĂ©, la momie tomba soudain dans l’oubli, et longtemps certains la crurent mĂȘme perdue. Nous avons rĂ©cemment retrouvĂ© sa trace dans le dĂ©pĂŽt du MusĂ©e Ă©gyptien de Berlin oĂč elle porte le numĂ©ro d’inventaire SMB 724. AprĂšs un bref rappel de son histoire, de sa dĂ©couverte vers 1820 Ă  l’époque contemporaine, nous passerons en revue les diffĂ©rentes rĂ©actions qu’elle Ă©veilla, des Égyptiens de l’époque ptolĂ©maĂŻque aux tĂ©ratologues contemporains, en passant par les naturalistes du XIXe siĂšcle. Les tribulations de la momie 11 É. Geoffroy Saint-Hilaire, Description d’un monstre humain nĂ© avant l’ùre chrĂ©tienne et considĂ©r ... 12 W. R. Dawson, E. P. Uphill, M. L. Bierbrier, Who was who in Egyptology, London, Egypt Exploration ... 7J. Passalacqua, comme tant d’anciens dĂ©couvreurs, occupe une position ambiguĂ« dans l’histoire de l’archĂ©ologie. Pilleur de tombes Ă  ses heures, il fut aussi le fondateur et le conservateur de l’Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Ă  Berlin-Charlottenburg, l’une des plus grandes collections d’archĂ©ologie d’Europe. NĂ© en 1797 Ă  Trieste, il Ă©tait parti en Égypte comme marchand de chevaux. Ses affaires n’ayant pas prospĂ©rĂ©, il entreprit des fouilles et rassembla une importante collection d’antiquitĂ©s provenant de ThĂšbes et d’autres sites. AprĂšs avoir ramenĂ© sa collection Ă  Paris en 1826, il l’exposa dans l’espoir de la vendre au gouvernement français pour la somme de 400 000 francs. Geoffroy Saint-Hilaire examina la momie monstrueuse alors que la collection Ă©tait Ă  Paris ; il la commenta puis l’illustra dans au moins deux articles fig. 111. En 1827, aprĂšs avoir en vain attendu une offre du Louvre, J. Passalacqua vendit sa collection Ă  FrĂ©dĂ©ric-Guillaume IV de Prusse pour 100 000 francs. Il devint conservateur du MusĂ©e des antiquitĂ©s Ă©gyptiennes Ă  Berlin en 1828, et y demeura jusqu’à sa mort en 186512. 1 - L’anencĂ©phale en 1826. D’aprĂšs É. Geoffroy Saint-Hilaire 1825, pl. 18. 1-4. A. mumia 1. Vue ventrale ; 2. Vue dorsale ; 3. Vue latĂ©rale ; 4. Detail du dos du crĂąne. 5. Amulette de babouin. 6-8. Trois autres types d’Anencephalus, A. perforatus, A. cotyla and A. icthyoĂŻdes 8A. Erman dĂ©crit ainsi la momie dans le catalogue du musĂ©e de Berlin 13 A. Erman, AusfĂŒhrliches Verzeichnis der Ägyptischen AltertĂŒmer und GipsabgĂŒsse, Berlin, W. Spemann ... 724. Mumie einer menschlichen Missgeburt, die in einem Affengrab in Schmun beigesetzt war ; in ihre Binden war die FayenceFigur eines hockenden Affen hineingelegt. Man nahm also wohl an, die betreffende Frau habe einen Affen geboren Pass. »13 14 Communication du Dr. H. Kischkewitz. 15 Lettre du 9Pendant la seconde guerre mondiale, les bombardements des AlliĂ©s causĂšrent d’importantes pertes au musĂ©e de Berlin. Probablement cachĂ©e dans les caves du nouveau musĂ©e, la momie ne fut toutefois pas dĂ©truite14. En juillet 1974, Fritz Dick, Regisseur und Kameramann Medizin-Film » put encore la radiographier et livrer le rapport suivant fig. 215 2 - L’anencĂ©phale en 1974. Radiographie de Fritz Dick. Berlin-Charlottenburg, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung 16 Trad. Constat radiologique de l’anencĂ©phale objet 724. Âge de dĂ©veloppement environ 7 mois. ... Röntgenbefund des Anencephalus Objekt 724.Entwicklungsalter etwa 7 Monate. Infolge der erzwungenen Sitzhaltung ist der A. röntgenologisch schlecht auswertbar. Es fĂ€llt auf, das der Unterkiefer 1 fehlt, daher die vogelkopfartige Oberkiefergesichtspartie. Abnorm grosse Augenhölen 2. Nach der Röntgenaufnahme könnte der Unterkiefer eventuell stark nach unten geklappt worden sein, so dass er der ventralen Thoraxwand anliegt 3. Das Fehlen des Unterkiefers ist aber nicht auszuschliessen. Anstelle des nicht ausgebildeten HirnschĂ€dels stellen sich knöcherne DeformitĂ€ten dar 4. Die HalswirbelsĂ€ule ist krĂŒckstockartig eingebogen 5. Die zarten Knochen des PrĂ€parates sind wahrscheinlich beim Mumifizieren und beim Verbringen in die Sitzhaltung stark frakturiert worden, so ist u. a. eine deutliche Fraktur des Oberschenkelknochens 6 zu erkennen. Ferner sind die Unterschenkelknochen durch Gewalteinwirkung vom Fussskelett 7 getrennt, verlagert und auch z. T. frakturiert. Die Knochen der oberen ExtremitĂ€ten sind ebenfalls durch das Bandagieren stark verlagert. Die Knochen wirken im VerhĂ€ltnis zur Grösse des A. sehr plump. An der WirbelsĂ€ule zeigt sich die typische spina bifida 8. »16 17 Gorlin, M. M. Cohen, R. C. M. Hennekam, Syndromes of the Head and Neck, Oxford, Oxford Unive ... 18 Cf. R. J. Oostra, B. Baljet, R. C. M. Hennekam, Congenital anomalies in the teratological collec ... 10Depuis lors, la momie n’a plus fait l’objet d’étude ni de publication. Son Ă©tat de conservation a continuĂ© de se dĂ©tĂ©riorer Ă  tel point qu’aujourd’hui n’en subsiste plus qu’une collection de fragments dont le plus grand correspond au bras gauche fig. 3. La figure 4 montre Ă  quoi pouvait ressembler l’enfant Ă  sa naissance. Les anencĂ©phales n’ont pas de voĂ»te crĂąnienne et leur cerveau est rĂ©duit Ă  une masse de tissus nĂ©crosĂ©s17. Une tĂȘte renversĂ©e, des yeux globuleux et l’absence de front et de cou sont des traits caractĂ©ristiques. L’illustration de Geoffroy Saint-Hilaire et la radiographie suggĂšrent que la momie SMB 724 avait une forme particuliĂšre d’anencĂ©phalie holoacrania avec rachischisis »18. Le crĂąne ne s’est pas formĂ© et la colonne vertĂ©brale est restĂ©e ouverte dans la rĂ©gion dorsale et prĂšs de la tĂȘte. Cette malformation n’est pas viable, et l’enfant fut soit mort-nĂ© ou mourut rapidement peu aprĂšs sa naissance. 3 - L’anencĂ©phale en 2004. Photo H. Kischkewitz, Berlin-Charlottenburg, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung. Le plus grand des fragments conservĂ©s. Il s’agit essentiellement d’une partie du bras gauche A. main ; B. coude ; C. haut du bras Regards Ă©gyptiens 19 Voir F. Drilhon, Un fƓtus humain dans un obĂ©lisque Ă©gyptien en bois », ArchĂ©ologie et mĂ©decine. ... 20 Cf. C. Andrews, Amulets of Ancient Egypt, London, British Museum Press, 1994, spĂ©c. p. 39-40 BĂšs ... 11Les premiers examens avaient fait apparaĂźtre plusieurs dĂ©tails inhabituels qui semblaient traduire le statut ambigu de l’enfant momifiĂ©, entre l’homme et l’animal. Alors que les membres des ĂȘtres humains sont allongĂ©s, mĂȘme au stade de fƓtus, le nouveau-nĂ© monstrueux Ă©tait en position accroupie, les mains posĂ©es sur les genoux, comme un cynocĂ©phale19. Il avait reçu le mĂȘme traitement qu’un singe sans se soucier de ses anomalies, les embaumeurs avaient soigneusement Ă©viscĂ©rĂ© son crĂąne par le nez, alors que la tĂȘte ne contenait pas de matiĂšre cĂ©rĂ©brale. Comme un ĂȘtre humain, la momie portait une amulette en faĂŻence, mais d’un type particulier au lieu du dieu nain BĂšs, gardien des enfants, on lui avait joint une figurine en forme de babouin, assis dans la mĂȘme attitude que la momie fig. 1-520. 4 - Enfant anencĂ©phale. Amsterdam, musĂ©e Vrolik. Photo Jeremy Pollard mai 2003 21 J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 232-233. 22 Man nahm wohl an, die betreffende Frau habe einen Affen geboren », op. cit. 23 E. Martin, op. cit., 2002, p. 30. 12É. Geoffroy Saint-Hilaire en dĂ©duisit que l’enfant, exclu des sĂ©pultures humaines, avait Ă©tĂ© assimilĂ© Ă  un animal. Le port de l’amulette le soulignait, par une sorte de comparaison entre l’infĂ©rioritĂ© organique accidentelle de la monstruositĂ© embaumĂ©e, et l’infĂ©rioritĂ© normale de l’ĂȘtre le plus dĂ©gradĂ© parmi les animaux Ă  face humaine »21. A. Erman affirme que l’on avait pensĂ© qu’» une femme avait accouchĂ© d’un singe »22. Pour E. Martin, l’anencĂ©phale constituait ainsi le tĂ©moignage irrĂ©futable de la croyance des Égyptiens dans l’origine bestiale des ĂȘtres humains monstrueux »23. Les Anciens auraient identifiĂ© la crĂ©ature Ă  un ĂȘtre nĂ© d’une femme, mais dont on regardait l’origine comme bestiale ; on l’avait assimilĂ© Ă  un animal, mais d’une espĂšce qui, dans la symbolique Ă©gyptienne, occupait le premier rang et dont la religion prescrivait de conserver pieusement les restes ; on l’avait, en un mot, honorĂ© comme un animal sacrĂ©. » 13Ce jugement, rĂ©guliĂšrement rĂ©pĂ©tĂ© dans les ouvrages de tĂ©ratologie, ne correspond toutefois pas aux croyances Ă©gyptiennes. L’enfant ne fut pas considĂ©rĂ© Ă  sa naissance comme un animal, et ne constitue pas un tĂ©moignage de zoolĂątrie. Ce point de vue plaque sur le monde Ă©gyptien des attitudes propres Ă  d’autres pĂ©riodes. 24 Par ex. Pline, Histoire naturelle, ; Tite-Live, ; ; ValĂšre Maxime Sur le... 25 Pline, Histoire naturelle, 26 GĂ©nĂ©ration des Animaux, ; LucrĂšce, De la nature, 27 Soranos, Des maladies des femmes, ; D. Gourevitch, Se mettre Ă  trois pour faire un bel enfa ... 14Dans la Rome rĂ©publicaine, diffĂ©rentes sources racontent l’enfantement d’une crĂ©ature animale ou hybride. Pline, Tite-Live, ValĂšre-Maxime et d’autres auteurs rapportent qu’une femme aurait accouchĂ© d’une crĂ©ature avec une tĂȘte d’élĂ©phant atteint de cyclopie ?, d’un porc Ă  tĂȘte humaine, ou d’un serpent24. D’Égypte serait venu un mystĂ©rieux embryon d’hippocentaure que Pline l’Ancien aurait pu observer, conservĂ© dans du miel sous le rĂšgne de l’empereur Claude. À la mĂȘme Ă©poque, un autre hippocentaure serait nĂ© et mort le mĂȘme jour en Thessalie25. Si l’opinion populaire y croit peut-ĂȘtre, les biologistes et mĂ©decins antiques rejettent l’existence du mĂ©lange des espĂšces. Aristote, et Ă  sa suite LucrĂšce, dĂ©montrent l’invraisemblance de telles conceptions Ă  cause des diffĂ©rents temps de gestation propres Ă  chaque catĂ©gorie. Le veau Ă  tĂȘte d’enfant, le mouton Ă  tĂȘte de bƓuf ne sont jamais ce que l’on en dit, ils n’en n’ont que la ressemblance »26. Les explications rationnelles attribuent la prĂ©sence de traits hybrides Ă  l’effet d’impressions maternelles pendant la grossesse. Pour Soranos IIe s. apr. la naissance de crĂ©atures simiesques vient de la vision d’un singe, et il conseille aux femmes d’arriver sobres au rapport sexuel », parce que les visions extravagantes que procure l’ivresse pourraient influencer la formation du fƓtus27. 28 P. Derchain, Anthropologie. Égypte pharaonique », in Y. Bonnefoy dir., Dictionnaire des mythol ... 15En Égypte ancienne, aucun rĂ©cit ne mentionne la naissance d’un animal issu d’une femme. Le fait que l’imagerie divine soit composite, mĂȘlant les espĂšces, n’implique pas que les Égyptiens aient cru en l’existence d’ĂȘtres hybrides rĂ©els. Les formes mixtes constituent des signes picturaux ; elles rĂ©vĂšlent que le divin peut s’incarner dans des formes animales aussi bien qu’humaines. À chaque animal correspond une des facettes des pouvoirs du dieu, mais son aspect vĂ©ritable reste cachĂ©28. 29 Sur les compĂ©tences de Thot, voir par exemple D. Kurth, Thot », Lexikon der Ägyptologie, VI, Wie ... 30 L. Lortet, C. Gaillard, La faune momifiĂ©e de l’ancienne Égypte, IIe sĂ©rie, Archives du musĂ©um d’hi ... 16Rien ne permet donc d’affirmer que la prĂ©sence de l’anencĂ©phale parmi les singes tient au fait que son apparence Ă©trange fut interprĂ©tĂ©e comme le rĂ©sultat de l’union d’une femme et d’un animal. Les soins exceptionnels qu’on lui a prodiguĂ©s peuvent aussi rĂ©sulter de l’aspect inachevĂ© de l’enfant, privĂ© de boĂźte crĂąnienne, les vertĂšbres ouvertes. Sa momification ne pourrait-elle exprimer le souci de lui permettre de terminer sa gestation et de se rĂ©gĂ©nĂ©rer dans l’au-delĂ  ? Sa position accroupie et le port de l’amulette de singe le placent sous la protection de Thot, intimement liĂ© au concept de croissance et de complĂ©tude. DivinitĂ© lunaire, Thot prĂ©side aux phases de l’astre dont il assure la rĂ©gularitĂ© ; dans le mythe de l’Ɠil solaire, il guĂ©rit Horus, l’enfant par excellence, et rend Ă  son Ɠil blessĂ© sa perfection sous la forme symbolique de l’Ɠil oudjat29. Ce rapport Ă  la complĂ©tude pourrait aussi expliquer la coutume de placer des fƓtus dans des sarcophages en forme de singe30. AssociĂ© Ă  MaĂąt, Thot assure l’équilibre de l’univers. À la Basse Époque, ses compĂ©tences de dieu guĂ©risseur s’ajoutent Ă  celles de patron des magiciens sous la forme d’HermĂšs TrismĂ©giste. 31 S. Sauneron, J. Yoyotte, La naissance du monde selon l’Égypte ancienne », La naissance du monde ... 32 Cf. l’enfant Ă  face de grenouille nĂ© en 1517 ; A. ParĂ©, Des monstres et des prodiges, ch. IX, Ex ... 17L’anencĂ©phale ne fut probablement ni assimilĂ© Ă  un singe, ni transformĂ© en singe, mais marquĂ© de la prĂ©sence d’un dieu lunaire bĂ©nĂ©fique, capable de le parfaire et de l’intĂ©grer Ă  l’ordre cosmique. D’autres rĂ©fĂ©rences pourraient expliquer la prĂ©sence de la momie dans la nĂ©cropole d’Hermopolis. L’apparence incomplĂšte du nouveau-nĂ©, aux yeux globuleux et au crĂąne fuyant, Ă©voque certains aspects de la cosmogonie hermopolitaine oĂč des entitĂ©s composent une assemblĂ©e de huit dieux primordiaux31. Cette Ogdoade, formĂ©e de quatre couples, personnifie les forces obscures du chaos prĂ©cĂ©dant la crĂ©ation. À la Basse Époque, ces dieux sont reprĂ©sentĂ©s comme des ĂȘtres semi-anthropomorphes, les hommes avec une tĂȘte de grenouille, les femmes avec une tĂȘte de serpent. AssociĂ© Ă  un batracien, symbole de renaissance et de rĂ©surrection, l’anencĂ©phale Ă©tait symboliquement intĂ©grĂ© aux forces crĂ©atrices de l’univers. Les spĂ©culations liant l’enfant Ă  l’Ogdoade et Ă  Thot ont aussi pu se combiner32. Momies de fƓtus et de nouveau-nĂ©s 33 Je remercie C. Spieser de ces informations. Voir aussi E. Feucht, Der Weg ins Leben », in Dasen ... 34 J. Assman, Ägyptische Hymnen und Gebete, Fribourg/Göttingen, UniversitĂ€tsverlag/Vandenhoeck & Rupr ... 35 Sur le rĂŽle protecteur d’Atoum, Khnoum, Chou E. Feucht, op. cit., 2004, p. 42-43. Serket C. Sp ... 36 V. Dasen, Dwarfs in Ancient Egypt and Greece, Oxford, Clarendon Press, 1993, spĂ©c. p. 52-53, 67-75 ... 18Le traitement exceptionnel de l’anencĂ©phale doit ĂȘtre replacĂ© dans le contexte plus large des soins rĂ©servĂ©s Ă  l’enfant Ă  naĂźtre et au nouveau-nĂ© en Égypte ancienne. De nombreuses divinitĂ©s Ă©taient invoquĂ©es pour assurer une grossesse et un accouchement rĂ©ussis. Perçu comme un ĂȘtre vivant, le fƓtus Ă©tait l’objet de protections divines33. Dans l’hymne solaire d’Amarna, Aton doit ainsi apaiser les larmes d’un fƓtus qui Ă©prouve dĂ©jĂ  des sentiments34. Ailleurs, Atoum promet Ă  Isis de veiller sur l’enfant qu’elle porte, Serket, Celle qui fait respirer », protĂšge la croissance de l’embryon, Khnoum s’occupe de le façonner sur son tour et d’ouvrir la matrice pour l’accouchement35. Les dieux nains BĂšs, seigneur de la matrice », et Ptah-PatĂšque, aux proportions fƓtales, patronnent l’ensemble du processus de la procrĂ©ation, de la grossesse Ă  la naissance36. 37 Sur ces trouvailles, voir aussi J. Baines, P. Lacovara, Burial and the dead in ancient Egyptian ... 38 B. BruyĂšre, Rapport sur les fouilles de Deir el MĂ©dineh 1934-1935, II, La nĂ©cropole de l’est, Le ... 39 E. Feucht, op. cit., 2004, p. 128-130. Plus rarement, l’enfant se trouve avec le pĂšre, ou avec le ... 40 Louvre E 3708, N 3959 Basse Ă©poque ; Drilhon, op. cit., 1987, p. 503-506, fig. 4-6. 41 F. Filce Leek, The Human Remains from the Tomb of Tut’ankhamun, Oxford, Griffith Institute, 1972, ... 42 Louvre, Coll. Rousset Bey, E 5723 n° 1945 ; Coll. Clot Bey, n° 4205, 1940 ; Lortet/ Gaillard, op. ... 19Des fƓtus ont reçu diffĂ©rents types de sĂ©pulture37. À Deir el-Medineh, la nĂ©cropole de l’est fut apparemment rĂ©servĂ©e aux enfants en bas Ăąge. B. BruyĂšre y dĂ©nombre plusieurs fƓtus et nouveau-nĂ©s simplement enveloppĂ©s d’un tissu et dĂ©posĂ©s dans une amphore ou un panier de vannerie38. Les enfants de l’élite Ă©taient parfois embaumĂ©s. La plupart ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s aux cĂŽtĂ©s de leur mĂšre, probablement morte en couches39, d’autres ont Ă©tĂ© conservĂ©s sĂ©parĂ©ment. Un fƓtus humain de 3 Ă  4 mois fut ainsi placĂ© dans un obĂ©lisque miniature en bois servant de pilier dorsal Ă  une statue de Ptah-Sokar-Osiris ; ses membres Ă©taient dĂ©pliĂ©s, allongĂ©s le long du corps comme pour l’humaniser40. Deux fƓtus de 5 mois et demi et de 7 mois furent retrouvĂ©s dans des sarcophages anthropoĂŻdes miniatures dans la tombe de Toutankhamon. L’un d’eux montrait au niveau de des os une dĂ©formation de Sprengel, peut-ĂȘtre associĂ©e Ă  d’autres malformations lĂ©tales41. D’autres spĂ©cimens Ă©taient logĂ©s dans le dos de statues Ă  l’image du dieu BĂšs, garant de leur survie dans l’au-delĂ 42. 43 Lortet/ Gaillard, op. cit., 1907 et 1909. 44 G. E. Smith, The Royal Mummies, Le Caire, Institut français d’archĂ©ologie orientale, 1912 CGC, p ... 20Parfois la frontiĂšre entre l’homme et l’animal est ambiguĂ«. Deux sarcophages ou statues en forme de babouin accroupi semblent avoir renfermĂ© un fƓtus d’enfant, Ă  moins qu’il ne s’agisse de jeunes singes aux membres disposĂ©s comme ceux d’un ĂȘtre humain, allongĂ©s le long du corps ou repliĂ©s sur la poitrine43. À l’inverse, la petite momie dĂ©posĂ©e dans le sarcophage de la princesse MaĂątkare-Moutemhet XXIe dynastie, ca 1020 av. fut longtemps prise pour celle de son nouveau-nĂ© jusqu’au jour oĂč une radiographie permit de l’identifier comme une femelle babouin Hamadryas, probablement l’animal favori de la princesse44. Le traitement des nouveau-nĂ©s et des enfants anormaux 21L’attitude religieuse des Égyptiens envers les enfants prĂ©sentant des malformations congĂ©nitales diffĂšre profondĂ©ment de celles d’autres peuples par sa capacitĂ© Ă  corriger symboliquement une anomalie pour l’intĂ©grer dans l’ordre du monde. Loin d’ĂȘtre l’expression d’une colĂšre divine, synonyme d’une souillure qu’il faut Ă©liminer, ces naissances sont perçues comme la manifestation d’une prĂ©sence divine. 22Les prĂ©ceptes des moralistes conseillent d’accepter avec rĂ©signation les imperfections corporelles. Au Nouvel-Empire, le sage AmĂ©nĂ©mopĂ© prĂ©conise d’ĂȘtre charitable et de ne pas se moquer des infirmes Ne ris pas de l’aveugle ni ne te moque du nainNi ne rĂ©duis Ă  rien la condition d’un te moque pas d’un homme qui est dans la main du dieu, 45 Trad. P. Vernus, Sagesses de l’Égypte pharaonique, Paris, Imprimerie nationale, 2001, p. 324. Ni ne lui sois hostile jusqu’à l’ est argile et paille,Le dieu est son dĂ©molit et re bĂątit quotidiennement. » XXIV, 8-1645 46 Dasen, op. cit., 1993, p. 50, fig. 47 M. de Rochemonteix, S. Cauville, D. Devauchelle, Le temple d’Edfou, I, Le Caire, Institut français ... 23Parmi les anomalies congĂ©nitales, le nanisme semble avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une sympathie particuliĂšre. DĂšs l’Ancien Empire, les nains furent associĂ©s au symbolisme solaire grĂące Ă  diffĂ©rents jeux de correspondances qu’illustre un papyrus mythologique du Nouvel Empire46. Dans le disque solaire se tient le bĂ©lier, qui incarne le soleil Ă  son coucher, et un nain qui remplace l’image attendue du scarabĂ©e sacrĂ© KhĂ©pri, symbole du soleil levant comme l’indique l’homophonie des mots kheprer, scarabĂ©e, et kheper, venir Ă  l’existence. Au jeu de mots s’ajoute un jeu d’images. Avec ses membres incurvĂ©s et son long torse, le nain prĂ©sente la mĂȘme silhouette que le scarabĂ©e, avec un gros abdomen et de petites pattes courbes. InachevĂ©, le nain va donc incarner dans la pensĂ©e religieuse Ă©gyptienne la notion de croissance, de rĂ©gĂ©nĂ©ration et de jeunesse Ă©ternelle. Un hymne du temple ptolĂ©maĂŻque d’Edfou dĂ©crit l’enfant Horus comme un nain Un lotus surgit dans lequel se trouvait un bel enfant qui illuminait la terre de ses rayons.... un bourgeon dans lequel se trouvait un nain »47. Cette identification s’explique par l’apparence ambiguĂ« du nain, Ă  la fois enfant et adulte, comme un jeune dieu Ă  peine nĂ© mais dĂ©jĂ  sage et savant. 24Deux petits dieux familiers tĂ©moignent de la valorisation du nain dans la religion et la magie Ă©gyptiennes. Le plus populaire est BĂšs, un nain trapu aux membres torses, avec une grosse tĂȘte Ă  la langue pendante, auxquels s’ajoutent les oreilles, la queue et mĂȘme la criniĂšre d’un lion. Son image apparaĂźt dĂšs le Moyen Empire vers 2040 av. jusqu’à l’époque romaine sur une grande variĂ©tĂ© de supports, notamment des amulettes et des intailles magiques. C’est l’un des principaux gĂ©nies protecteurs de la famille ; avec la dĂ©esse Hathor et la dĂ©esse hippopotame Taouret, il Ă©carte les influences malignes des femmes enceintes et prĂ©side aux accouchements. Un autre dieu nain, nommĂ© conventionnellement Ptah-PatĂšque, apparaĂźt sous la forme d’amulettes dĂšs le Nouvel-Empire vers 1550 av. Comme BĂšs, ce petit dieu protĂšge les enfants de tout mal, en particulier des morsures et piqĂ»res d’animaux dangereux. Sur certaines figurines, l’absence de pilositĂ© et l’hypotrophie des traits faciaux Ă©voquent l’image d’un fƓtus, peut-ĂȘtre pour signaler que la protection du dieu s’étendait Ă  la femme enceinte et Ă  l’embryon. 25Dans la vie quotidienne, des nains apparaissent dĂšs l’époque prĂ©dynastique dans l’entourage des grands dignitaires de la cour. Ils semblent avoir assumĂ© des tĂąches bien dĂ©finies, comme l’entretien des habits, des objets de toilette et la fabrication de bijoux. Ils sont parfois accompagnĂ©s par d’autres personnes avec des anomalies physiques. Dans la tombe de Baqt I Ă  Beni Hassan Moyen Empire, XIe-XIIe dyn., 2040-1783 av. la suite du dĂ©funt est composĂ©e d’un nain, d’un bossu et d’un boiteux qui portent chacun le nom de leur malformation inscrit au-dessus de leur tĂȘte nmw, jw, dnb. Les nains ont aussi la garde des animaux favoris, gĂ©nĂ©ralement des singes cercopithĂšques et des chiens. Certains nains ont mĂȘme occupĂ© des fonctions importantes. L’exemple le plus cĂ©lĂšbre est celui de Seneb qui reçut le privilĂšge d’ĂȘtre enterrĂ© dans la nĂ©cropole royale de Gizeh Ve dyn., vers 2475 av. 48 Par ex. la momie d’enfant atteint d’osteogenesis imperfecta Nouvel empire ; H. K. Gray, Mummies ... 49 Histoire naturelle, 26D’autres documents confirment que les enfants prĂ©sentant des anomalies physiques Ă  la naissance avaient des chances de survivre et d’ĂȘtre Ă©levĂ©s48. Adultes, ils n’étaient pas exclus de la vie sociale et religieuse Ă  cause de leur handicap. C’est d’ailleurs en Égypte que l’on jugea bon, selon Pline l’Ancien, d’élever un monstre portentum c’était un humain qui avait les deux yeux aussi derriĂšre la tĂȘte, mais qui ne voyaient pas »49. 27L’intĂ©gration rĂ©ussie des nains et d’autres infirmes dans la sociĂ©tĂ© Ă©gyptienne explique le soin particulier que reçut l’anencĂ©phale d’Hermopolis. Contrairement Ă  la MĂ©sopotamie voisine ou aux sociĂ©tĂ©s italique et romaine, la naissance d’un enfant difforme n’y reprĂ©sentait pas un signe inquiĂ©tant pour les parents ou l’ensemble de la communautĂ©. Ni bĂȘte, ni hybride, ni monstre, l’anencĂ©phale fut accueilli comme un ĂȘtre hors du commun, inachevĂ©, Ă  l’image des crĂ©atures divines des temps primordiaux, qu’il fallait remettre Ă  la protection du dieu Thot pour assurer sa finition. 50 I. E. S. Edwards, Hieratic Papyri in the British Museum, Fourth Series, Oracular Amuletic Decrees ... 28Le sort de cet enfant ne permet toutefois pas d’affirmer que toutes les imperfections corporelles Ă©taient bien accueillies. Quelques documents laissent entrevoir une rĂ©alitĂ© plus complexe. Ainsi, un texte magique du VIIIe s. av. XXIIe ou XXIIIe dyn. Ă©numĂšre les motifs d’anxiĂ©tĂ© d’une femme enceinte. Il figure sur un petit papyrus que la future mĂšre portait autour du cou, glissĂ© dans un Ă©tui, en guise de talisman50. Le texte invoque protection contre toutes sortes d’influences nĂ©fastes. Trois malheurs notamment concernent le nouveau-nĂ© Nous la protĂ©gerons d’une naissance d’Horus une naissance prĂ©maturĂ©e ?, d’une fausse-couche, et de la naissance de jumeaux ». Le terme d3jt traduit par fausse-couche » pourrait aussi dĂ©signer une irrĂ©gularitĂ© », c’est-Ă -dire une malformation de l’enfant. Les naissances gĂ©mellaires sont une autre cause de souci, probablement parce qu’elles reprĂ©sentaient des naissances Ă  risque, susceptibles de coĂ»ter la vie Ă  la mĂšre et aux enfants. 29Des absences laissent supposer que les nouveau-nĂ©s prĂ©sentant des anomalies majeures Ă©taient discrĂštement supprimĂ©s Ă  la naissance, mĂȘme si cette pratique Ă©tait officiellement dĂ©sapprouvĂ©e. On ne possĂšde ainsi pas de description ni de reprĂ©sentation Ă©gyptiennes d’ĂȘtres humains atteints de graves malformations, privĂ©s d’un ou plusieurs membres, avec des parties surnumĂ©raires ou joints ensemble, comme les jumeaux siamois, qui tĂ©moigneraient de leur survie et de leur intĂ©gration. La mythologie Ă©gyptienne compte pourtant de nombreux monstres, mais ce sont toujours des ĂȘtres composites, formĂ©s de parties animales et humaines, sans rapport avec un Ă©tat pathologique rĂ©el. Le regard d’É. Geoffroy Saint-Hilaire 51 T. Appel, The Cuvier-Geoffroy Debate French Biology in the Decade before Darwin, Oxford, Oxford ... 30É. Geoffroy Saint-Hilaire chercha bien sĂ»r Ă  deviner ce que cette momie monstrueuse avait pu signifier aux yeux des Égyptiens qui l’avaient faite, mais il Ă©tait avant tout un anatomiste. Bien qu’il soit passĂ© Ă  la postĂ©ritĂ© d’abord pour ses aphorismes et ses brillantes recherches dans le domaine de la zoologie, il Ă©tait aussi le fondateur de la tĂ©ratologie moderne, c’est-Ă -dire, littĂ©ralement, de la science des monstres51. En particulier, c’est en 1822 qu’il publia le second volume de sa Philosophie Anatomique. Or, c’est dans cet ouvrage qu’il entreprit de classer systĂ©matiquement les difformitĂ©s congĂ©nitales, de rechercher par l’expĂ©rimentation leurs causes, et qu’il mit en relation la question des difformitĂ©s avec celle de la formation embryonnaire du corps humain normal ». Quatre ans plus tard, la momie monstrueuse lui fournit l’occasion de se pencher Ă  nouveau sur cette question. 31Pour É. Geoffroy Saint-Hilaire, SMB Inv. Nr. 724 reprĂ©senta une sorte de triomphe taxonomique. Dans sa Philosophie Anatomique, il avait commencĂ© Ă  classer les nouveau-nĂ©s monstrueux de la mĂȘme maniĂšre que les taxonomistes classaient les animaux. Il crĂ©a ainsi plusieurs petites familles » ou genres », Ă  la maniĂšre linnĂ©enne. Un de ces groupes reunissait les cas du type AnencĂ©phale, qu’il dĂ©crivait ainsi AnencĂ©phale TĂȘte sans cerveauPoint de cerveau ni de moelle Ă©piniĂšre ; la face et tous les organes des sens dans l’état normal ; la boĂźte cĂ©rĂ©brale ouverte vers la ligne mĂ©diane, est composĂ©e de deux moitiĂ©s renversĂ©es et Ă©cartĂ©es de chaque cĂŽtĂ© en ailes de pigeon. 52 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825 ; I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1836 p. 61-68. 53 Voir bibliographie dans I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1836 ; p. 61-68 ; I. Geoffroy Saint-H ... 54 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 68. 32Cette description se basait sur plusieurs cas observĂ©s Ă  Paris par Geoffroy. Il n’était d’ailleurs pas le seul, notait-il, Ă  avoir observĂ© et rĂ©pertoriĂ© cette difformitĂ© particuliĂšre52 – mais il Ă©tait en revanche le premier Ă  lui donner une place prĂ©cise dans une taxonomie qui considĂ©rait les nouveau-nĂ©s privĂ©s de tĂȘte comme un tout cohĂ©rent fig. 5. Dans des publications ultĂ©rieures sur l’anencĂ©phalie53, Geoffroy poussa plus loin la logique linnĂ©enne et dĂ©crivit 9 espĂšces » d’anencĂ©phales comme par exemple A. ichthyoĂŻdes, A. perforatus et A. mumia – la momie montrueuse54 Anenchephalus-MumiaCaract. spĂ©c. TĂȘte renversĂ©e en arriĂšre ; bouche bĂ©ante ; les sur-occipitaux fort Ă©cartĂ©s et maintenus Ă  la hauteur de l’articulation scapulo-humĂ©rale ; les corps vertĂ©braux autant hauts que larges. 55 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1836, p. 63. 33Les distinctions entre les espĂšces » monstrueuses de Geoffroy reposaient sur des diffĂ©rences minimes quant au degrĂ© de difformitĂ© ; elles furent par consĂ©quent peu utilisĂ©es. Mais le principe linnĂ©en est restĂ© d’actualitĂ© dans les ouvrages rĂ©cents de tĂ©ratologie qui sont parfois organisĂ©s selon les axes de la taxonomie plus fine d’Isidore, le fils d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire. C’est lui, en effet, dans son Histoire GĂ©nĂ©rale et ParticuliĂšre des Anomalies, qui plaça le genre anencĂ©phale » dans la famille des AnencĂ©phaliens », ordre des Monstres Autosites », classe des Monstres Unitaires » et enfin, embranchement des Anomalies Complexes »55. 34Ces projets taxonomiques imposaient un ordre, si arbitraire soit-il, sur une partie de la Nature qui en avait manquĂ© jusque-lĂ , – une partie, qui plus est, dans laquelle le dĂ©sordre rĂ©gnait en maĂźtre. Pour Geoffroy pĂšre, dĂ©couvrir que son systĂšme fonctionnait sur un nouveau-nĂ© de 2000 ans Ă©tait la preuve mĂȘme de sa validitĂ© universelle. 5 - Nouveau-nĂ©s anencĂ©phales. D’aprĂšs É. Geoffroy Saint-Hilaire, Philosophie anatomique, Paris, Deville-Cavellin, 1822, pl. IV premiĂšre description du genus AnencĂ©phale ». 1 et 2 vues latĂ©rale et dorsale de l’enfant ; 3 "NotencĂ©phale" ; 4-8 parties du squelette 56 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 523-529. 35Mais Geoffroy ne voulait pas seulement classer les difformitĂ©s, il voulait en expliquer la genĂšse. Dans la Philosophie Anatomique, il suggĂšre qu’une forme particuliĂšre d’anencĂ©phalie a pu ĂȘtre causĂ©e par un retardement de dĂ©veloppement », imputable Ă  des lĂ©sions subies au premier stade de la vie embryonnaire, et causĂ©es par le surmenage de la mĂšre pendant sa grossesse56. Assez curieusement, Geoffroy ne fait aucun commentaire sur les causes de l’anencĂ©phalie de la momie ; il semble juste considĂ©rer comme admis que ce sont des causes identiques aux causes actuelles qui ont pu jouer deux ou trois mille ans auparavant ». 36Geoffroy saisit en tout cas l’occasion fournie par SMB Inv. Nr. 724 pour rĂ©affirmer quelques-unes de ses pensĂ©es favorites concernant les mĂ©canismes de l’ontogenĂšse humaine. Il commence par le faire dans un exposĂ© Ă  l’AcadĂ©mie des sciences 57 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825. On s’est plus occupĂ© des AnencĂ©phalies que des autres cas de monstruositĂ©s l’absence de tout le systĂšme mĂ©dullaire cĂ©rĂ©bro-spinal a paru, en effet, une singularitĂ© du plus haut intĂ©rĂȘt d’abord pendant le rĂšgne du cartĂ©sianisme, comme fournissant un fait contraire Ă  l’hypothĂšse que des esprits animaux s’engendraient dans le cerveau, et tout rĂ©cemment, depuis qu’a paru la loi du dĂ©veloppement excentrique des organes, loi reconnue et posĂ©e par le docteur Serres, cette absence Ă©tant opposĂ©e aux opinions reçues, que les nerfs naissent des parties mĂ©dullaires contenues dans les Ă©tuis crĂąnien et vertĂ©bral. »57 58 Descartes, La description du corps humain ; De la formation de l’animal », 1648, in C. Adam, P. ... 59 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822. 37La premiĂšre affirmation renvoie Ă  l’idĂ©e de Descartes selon laquelle les esprits animaux » – un fluide mystĂ©rieux issu du sang – naissaient dans le cerveau et se rĂ©pandaient par les nerfs jusqu’aux extrĂ©mitĂ©s, pour y provoquer le mouvement et en assurer le dĂ©veloppement58. Les anencĂ©phales infirmaient cette doctrine, puisque, quoique dĂ©pourvus de cerveau, ils Ă©taient par ailleurs complĂštement constituĂ©s59. 60 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 88-89. 61 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 88. 38La deuxiĂšme dĂ©claration, concernant la loi du dĂ©veloppement excentrique », nous amĂšne au cƓur mĂȘme de la Philosophie anatomique de Geoffroy. Il s’agissait d’une sĂ©rie de lois permettant selon lui d’expliquer la diversitĂ© anatomique offerte par le monde animal et son origine dans l’Ɠuf ou la matrice60. Ces lois pouvaient expliquer les formes prises par les individus monstrueux, et les individus monstrueux pouvaient, en retour, servir Ă  confirmer leur validitĂ©. Pour Geoffroy, ses lois constituaient un vĂ©ritable instrument de dĂ©couvertes »61 – Ă  l’instar de son disciple Étienne Serres, qui avait baptisĂ© ce systĂšme l’anatomie transcendante ». 62 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825 ; 1826. 63 De Beer, op. cit., 1937, p. 7-15. 64 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825, 373-375. 65 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 371-372. 66 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 388. 39Dans une sĂ©rie d’articles62, Geoffroy montre comment les nouveaux nĂ©s anencĂ©phales et plus particuliĂšrement SMB Inv. Nr. 724, confirment ou infirment un certain nombre de thĂ©ories concernant le dĂ©veloppement et l’identitĂ© des organes. Selon une de ces thĂ©ories, avancĂ©e Ă  la fois par Goethe, Oken, Geoffroy et d’autres, le crĂąne est composĂ© d’une sĂ©rie de vertĂšbres modifiĂ©es63. Les anencĂ©phales, avance-t-il, permettent de voir les morceaux du crĂąne comme des os sĂ©parĂ©s, lĂ  oĂč ils seraient normalement fusionnĂ©s – rĂ©vĂ©lant ainsi leur vraie nature64. La spina bifida des anencĂ©phales fournit ainsi Ă  Geoffroy l’occasion d’élaborer une autre thĂ©orie selon laquelle la plupart des organes se dĂ©veloppent d’abord comme des primordia distincts Ă©lĂ©ments primitifs, qui fusionnent ensuite sous l’effet d’une force attractive inhĂ©rente, un processus en l’espĂšce interrompu, laissant la colonne vertĂ©brale divisĂ©e en deux65. Cette idĂ©e allait devenir sa loi d’affinitĂ© de soi pour soi », une sorte de loi universelle de l’attraction expliquant non seulement les formes de dĂ©veloppement organiques mais bien d’autres encore, et qui devait sans doute beaucoup Ă  la notion d’ affinitĂ©s Ă©lectives » de Goethe. Le dĂ©doublement de la colonne vertĂ©brale autorise Ă©galement Geoffroy Ă  faire allusion au passage Ă  l’une des ses idĂ©es favorites, Ă  savoir que les squelettes des vertĂ©brĂ©s peuvent ĂȘtre rapprochĂ©s des exosquelettes des crustacĂ©s et des insectes fig. 1. Dans la lĂ©gende d’une figure dĂ©crivant A. perforatus, il note que sa spina bifida provient d’une sĂ©paration des Ă©lĂ©ments vertĂ©braux comme dans le cas des CrustacĂ©s et des Insectes »66. 67 E. Serres, Recherches d’anatomie transcendante et pathologique. ThĂ©orie des formations et des dĂ©fo ... 68 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 381-386. 40Rien de tout cela ne pouvait ĂȘtre dĂ©duit de SMB Inv. Nr. 724, dont le squelette ne pouvait ĂȘtre atteint sans dommage. Aussi peu claire est sa dĂ©monstration de la loi du dĂ©veloppement excentrique » qui proclamait de façon gĂ©nĂ©rale que les organes trouvaient leur origine dans divers primordia qui se dĂ©veloppaient ensuite vers l’intĂ©rieur avant de fusionner67, et en particulier que les nerfs spinaux se dĂ©veloppaient des extrĂ©mitĂ©s vers le cordon mĂ©dullaire plutĂŽt que l’inverse. De façon plus convaincante, Geoffroy se sert de SMB Inv. Nr. 724 pour critiquer l’idĂ©e courante d’alors selon laquelle les organes gĂ©nitaux masculins reprĂ©sentent une sorte d’extension des organes gĂ©nitaux fĂ©minins. Si tel Ă©tait le cas, raisonne-t-il, et compte tenu du fait que l’anencĂ©phalie rĂ©sulte d’un arrĂȘt du dĂ©veloppement global, on devrait n’en trouver que des nouveau-nĂ©s fĂ©minins68. Or, SMB Inv. Nr. 724 est un mĂąle. Il est donc plus vraisemblable d’imaginer que les organes gĂ©nitaux fĂ©minins et masculins ont un dĂ©veloppement indĂ©pendant – ce qui correspond peu ou prou Ă  nos conceptions actuelles. De l’utilitĂ© du monstre aujourd’hui 69 L. D. Botto et al., Neural tube defects », New England Journal of Medicine, 341, 1999, p. 1509-1 ... 41Dans les travaux modernes de tĂ©ratologie, l’anencĂ©phalie est gĂ©nĂ©ralement regroupĂ©e avec la Spina Bifida sous un syndrome unique ASB », dans la mesure oĂč les caractĂ©ristiques de ces difformitĂ©s se confondent. C’est une des tares congĂ©nitales les plus communes, affectant 1 naissance pour 1 000 aux États Unis, mais l’incidence de cette difformitĂ© varie du simple au quintuple selon la gĂ©ographie, la race et le niveau socio-Ă©conomique69. 70 J. Coppa, Greene, J. N. Murdoch, The genetic basis of mammalian neurulation », Nature Gen ... 71 M. Lucock, Folic Acid nutritional biochemistry, molecular biology and role in disease processe ... 42L’opinion de Geoffroy selon laquelle l’anencĂ©phalie serait due Ă  un retard de dĂ©veloppement causĂ© par le travail de la mĂšre aux premiers mois de la grossesse n’est plus soutenable aujourd’hui. Mais les causes de l’ASB ainsi que les variations de sa frĂ©quence dans la population restent obscures. On connaĂźt de rares mutations entraĂźnant des cas d’ASB, soit chez l’homme, soit chez la souris, mais elles ne sont pas la cause de la plupart d’entre eux70. Ce trouble semble au contraire rĂ©sulter de l’interaction de plusieurs facteurs de risques environnementaux et gĂ©nĂ©tiques mal dĂ©finis. Un de ces facteurs est la carence en folate ou en vitamine B. Personne ne sait comment cette carence entraĂźne l’échec de la soudure du canal neural, mais il est clair que l’administration d’acide folique pendant la grossesse permet de prĂ©venir efficacement l’ASB71. 72 A. M. Leroi, Mutants On the Form, Variety and Errors of the Human Body, London, Harper Collins, ... 43Comme le pressentait Geoffroy, l’ASB trouve son origine dans les dĂ©buts de l’embryogenĂšse. Dix-neuf jours environ aprĂšs la conception, une zone de tissu nerveux se forme le long du dos de l’embryon. Affectant la forme d’une feuille de tulipe, cette zone tissulaire est d’abord plate. Plus tard, toutefois, elle se replie longitudinalement pour former un canal. Les bords de ce canal se collent ensuite au sommet pour former un tube creux qui court tout le long de l’embryon les futurs cordon mĂ©dullaire et cerveau72. Le scellement, ou fermeture », du canal neural semble ĂȘtre une opĂ©ration dĂ©licate, qui peut frĂ©quemment Ă©chouer. Le rĂ©sultat est alors un canal neural ouvert, une colonne vertĂ©brale ouverte ou mĂȘme un cerveau et une voĂ»te crĂąnienne bĂ©ants. 73 G. R. De Beer, The Development of the Vertebrate Skull, Oxford, Clarendon, 1937. 74 T. Appel, The Cuvier-Geoffroy Debate French Biology in the Decade before Darwin, Oxford, Oxford ... 75 B. I. Balinsky, An Introduction to Embryology, Philadelphia, W. B. Saunders, 1965 2e Ă©d., p. 351 ... 44Bien peu de thĂ©ories spĂ©cifiques de l’anatomie transcendantale ont passĂ© l’épreuve du temps. La thĂ©orie vertĂ©brale du crĂąne a Ă©tĂ© anĂ©antie par Thomas Henry Huxley en 185873 ; l’idĂ©e de Geoffroy selon laquelle les squelettes des vertĂ©brĂ©s et des crustacĂ©s Ă©taient homologues lui est restĂ©e personnelle74 ; de mĂȘme, les nerfs spinaux ne prennent pas naissance dans la moelle, mais dans une sĂ©rie de ganglions spinaux en direction des extrĂ©mitĂ©s qu’ils innervent75. 76 T. Lufkin et al., Homeotic transformation of the occipital bones of the skull by ectopic express ... 77 B. I. Balinsky, op. cit., p. 351-352. 45Ceci dit, Ă  la dĂ©charge de Geoffroy, beaucoup de ses thĂ©ories ont au moins un fond de vĂ©ritĂ©. Bien que l’ensemble du crĂąne ne soit pas constituĂ© de vertĂšbres modifiĂ©es, la perturbation d’un gĂšne HOX chez les souris montre que l’os occipital celui qui intĂ©ressait particuliĂšrement Geoffroy chez ses nouveau-nĂ©s monstrueux peut se transformer en vertĂšbres76 ; la spina bifida rĂ©sulte en effet d’un dĂ©faut d’attraction », ou si l’on prĂ©fĂšre la terminologie actuelle, d’adhĂ©sion cellulaire ; alors que les nerfs peuvent trouver leur origine dans le ganglion spinal, les ganglions spinaux ne proviennent pas directement de la moelle Ă©piniĂšre, mais plutĂŽt de cellules de crĂȘtes neuronales ayant subi une migration Ă©laborĂ©e Ă  partir d’autres localisations77. 46VoilĂ  qui concorde grosso modo avec la loi du dĂ©veloppement excentrique », du moins dans la mesure oĂč elle conçoit la formation du corps comme rĂ©sultant de migrations et de fusions cellulaires et tissulaires diverses. 78 A. Leroi, op. cit., 2004. 47En outre, alors que les thĂ©ories de l’anatomie transcendantale dĂ©rivent invariablement vers des gĂ©nĂ©ralitĂ©s – certes pourvues d’un peu de vĂ©ritĂ© mais incapables de restituer les subtilitĂ©s du dĂ©veloppement organique, l’attitude de Geoffroy frappe par sa modernitĂ©. Ainsi en est-il de sa quĂȘte d’une preuve des lois » de la fabrication du corps dans les nouveau-nĂ©s monstrueux les gĂ©nĂ©ticiens modernes cherchent eux aussi dans les difformitĂ©s la logique molĂ©culaire des programmes du dĂ©veloppement mais en se servant de mutants produits Ă  partir d’animaux de laboratoire comme les vers, les mouches et les souris. Alors qu’on dĂ©couvre un nombre sans cesse croissant de mutations humaines responsables de difformitĂ©s congĂ©nitales, il devient toutefois Ă©vident que celles-ci peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour dĂ©construire et comprendre la formation du corps78. 79 OMIM. Sept. 2004. Online Mendelian Inheritance in ... 48Au moment oĂč nous Ă©crivons le 10 septembre 2004, on a ainsi identifiĂ© les mutations responsables de la perturbation de 1 622 gĂšnes causant des difformitĂ©s congĂ©nitales79. Quand les gĂšnes responsables de l’anencĂ©phalie seront identifiĂ©s – et ils le seront Ă  coup sĂ»r, ils lĂšveront un peu le voile sur le programme gĂ©nĂ©tique qui Ă©labore la structure la plus complexe du corps humain, le cerveau. Conclusion 80 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1826, p. 233. 81 Nous remercions Dr. Hannelore Kischkewitz de l’Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Ă  Berlin pou ... 49De l’ancienne Égypte Ă  l’époque contemporaine, le destin Ă©trange de l’anencĂ©phale fut de rĂ©vĂ©ler les lois cachĂ©es du monde. Loin de l’interprĂ©ter comme une rupture effrayante de l’ordre cosmique, les Égyptiens le classĂšrent parmi les ĂȘtres en formation et le marquĂšrent de l’empreinte du dieu Thot, capable de le rĂ©gĂ©nĂ©rer. Tenu de naĂźtre et de mourir au mĂȘme moment »80, son existence Ă©phĂ©mĂšre Ă©pargna Ă  ses semblables toute exhibition. Pour les tĂ©ratologues et biologistes du XIXe siĂšcle et d’aujourd’hui, l’anencĂ©phale dĂ©montre la qualitĂ© du monstre » comme instrument de dĂ©couvertes », dont les Ă©carts permettent de saisir la structure du vivant81. Notes 1 À cĂŽtĂ© de l’ibis, plus de trente espĂšces d’oiseaux ont ainsi Ă©tĂ© identifiĂ©es par J. Boessneck et A. von den Driesch in J. Boessneck Ă©d., Tuna el-Gebel I, Die Tiergalerien, Hildesheim, Gerstenberg, 1987, p. 56-202. 2 J. Passalacqua, Catalogue raisonnĂ© et historique des antiquitĂ©s dĂ©couvertes en Égypte, Paris, Galeries d’antiquitĂ©s Ă©gyptiennes, 1826, p. 148-149. 3 J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 230 ; D. Kessler, Forschungsstand bis 1983 », in J. Boessneck, op. cit., 1987, p. 6 ; D. Kessler, Die Galerie C von Tuna el-Gebel », Mitteilungen des Deutschen ArchĂ€ologischen Instituts, Abteilung Kairo, 39, 1983, p. 107-124. 4 D. Kessler, A. El Halim Nurredin, Der Tierfriedhof von Tuna el-Gebel, Stand der Grabungen bis 1993 », Antike Welt, 25, 1994, p. 252-266. 5 D. Kessler, Die heiligen Tiere und der König, I, BeitrĂ€ge zu Organisation, Kult und Theologie der spĂ€tzeitlichen Tierfriedhöfe, Wiesbaden, Harrassowitz, 1989, spĂ©c., p. 194-219 ; id. Tierkult », Lexikon der Ägyptologie, VI, Wiesbaden, Harrassowitz, 1986, col. 571-587 ; id. Tuna el Gebel », ibid., col. 797-804. 6 D. Kessler, op. cit., 1987, p. 12 ; D. Kessler, A. El Halim Nurredin, op. cit., p. 262, fig. 14. 7 É. Geoffroy Saint-Hilaire in J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 230. 8 I. Geoffroy Saint-Hilaire, Histoire gĂ©nĂ©rale et particuliĂšre des anomalies de l’organisation chez l’homme et les animaux, Paris, BailliĂšre, 1832-1836. 9 Histoire des Monstres, Paris, Reinwald, 1880 ; rééd. Grenoble, JĂ©rĂŽme Millon, 2002, p. 29-30. 10 Monstres. Histoire du corps et de ses dĂ©fauts, Paris, Syros, 1991, p. 26-28. 11 É. Geoffroy Saint-Hilaire, Description d’un monstre humain nĂ© avant l’ùre chrĂ©tienne et considĂ©rations sur le caractĂšre des monstres dits AnencĂ©phales », Annales des Sciences Naturelles, 6, 1825, p. 357-388, pl. 18. ; id. Communication faite Ă  l’AcadĂ©mie royale des Sciences », in J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 231-233. 12 W. R. Dawson, E. P. Uphill, M. L. Bierbrier, Who was who in Egyptology, London, Egypt Exploration Society, 1995 3e Ă©d., p. 321. 13 A. Erman, AusfĂŒhrliches Verzeichnis der Ägyptischen AltertĂŒmer und GipsabgĂŒsse, Berlin, W. Spemann, 1899, p. 314. Trad. Momie d’un fƓtus mal formĂ© qui Ă©tait enterrĂ© dans une tombe de singe Ă  Schmun, avec dans ses bandelettes la figurine en faĂŻence d’un singe accroupi. On a donc supposĂ© que la femme concernĂ©e avait accouchĂ© d’un singe ». 14 Communication du Dr. H. Kischkewitz. 15 Lettre du 16 Trad. Constat radiologique de l’anencĂ©phale objet 724. Âge de dĂ©veloppement environ 7 mois. En raison de la position assise forcĂ©e l’a. est difficile Ă  interprĂ©ter du point de vue radiologique. On remarque que la mĂąchoire infĂ©rieure 1 manque, d’oĂč l’aspect de tĂȘte d’oiseau de la partie supĂ©rieure de la face. CavitĂ©s orbitales anormalement grandes 2. Selon la radiographie, la mĂąchoire infĂ©rieure a pu Ă©ventuellement ĂȘtre rabattue vers le bas pour reposer sur la paroi ventrale du thorax 3. Il n’est cependant pas exclu que la mĂąchoire infĂ©rieure ait manquĂ©. À la place de la calotte crĂąnienne inachevĂ©e on trouve des dĂ©formations osseuses 4. Les vertĂšbres cervicales sont recourbĂ©es en forme de crosse 5. Les os tendres du spĂ©cimen ont probablement Ă©tĂ© fortement fracturĂ©s lors de la momification et au cours de la mise en position assise ; c’est ainsi que l’on observe nettement une fracture de l’os du fĂ©mur 6. En outre les os du tibia ont Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s du squelette du pied 7 avec brutalitĂ© et partiellement fracturĂ©s. Les os des extrĂ©mitĂ©s supĂ©rieures ont Ă©tĂ© Ă©galement fortement disloquĂ©s lors du bandelettage. Les os paraissent trĂšs Ă©pais par rapport Ă  la taille de l’a. La colonne vertĂ©brale prĂ©sente la spina bifida typique 8 ». 17 Gorlin, M. M. Cohen, R. C. M. Hennekam, Syndromes of the Head and Neck, Oxford, Oxford University Press, 2001 4e Ă©d.. 18 Cf. R. J. Oostra, B. Baljet, R. C. M. Hennekam, Congenital anomalies in the teratological collection of the Museum Vrolik in Amsterdam, The Netherlands. IV Closure Defects of the Neural Tube », American Journal of Medical Genetics, 80, 1998, p. 60-73. 19 Voir F. Drilhon, Un fƓtus humain dans un obĂ©lisque Ă©gyptien en bois », ArchĂ©ologie et mĂ©decine. VIIe rencontres internationales d’archĂ©ologie et d’histoire, Antibes, Octobre 1986, Juan-les-Pins, APDCA, 1987, p. 499-521. 20 Cf. C. Andrews, Amulets of Ancient Egypt, London, British Museum Press, 1994, spĂ©c. p. 39-40 BĂšs, p. 49, p. 66-67 singe. 21 J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 232-233. 22 Man nahm wohl an, die betreffende Frau habe einen Affen geboren », op. cit. 23 E. Martin, op. cit., 2002, p. 30. 24 Par ex. Pline, Histoire naturelle, ; Tite-Live, ; ; ValĂšre Maxime Sur le topos littĂ©raire du serpent, voir A. AllĂ©ly, Les enfants mal formĂ©s et considĂ©rĂ©s comme prodigia Ă  Rome et en Italie sous la RĂ©publique », Revue des Études Anciennes, 105 1, 2003, p. 144. 25 Pline, Histoire naturelle, 26 GĂ©nĂ©ration des Animaux, ; LucrĂšce, De la nature, 27 Soranos, Des maladies des femmes, ; D. Gourevitch, Se mettre Ă  trois pour faire un bel enfant, ou l’imprĂ©gnation par le regard », L’évolution psychiatrique, 52 2, 1987, p. 559-563. Sur l’inscription de cette croyance dans la longue durĂ©e, P. Darmon, Le mythe de la procrĂ©ation Ă  l’ñge baroque, Paris, Seuil, 1981, p. 158-178. 28 P. Derchain, Anthropologie. Égypte pharaonique », in Y. Bonnefoy dir., Dictionnaire des mythologies, Paris, Flammarion, 1981, p. 87-95 ; D. Meeks, Zoomorphie et image des dieux dans l’Égypte ancienne », in C. Malamoud, Vernant dir., Le corps des dieux, Le temps de la rĂ©flexion VIII, Paris, Gallimard, 1986, p. 171-191 ; E. Hornung, Les dieux de l’Égypte. Le un et le multiple, Paris, 1986. HĂ©rodote ne s’y trompe pas en affirmant que les Égyptiens ne croient pas que le dieu de MendĂšs Pan/Khnoum a une tĂȘte de bouc, mĂȘme s’ils le figurent ainsi. 29 Sur les compĂ©tences de Thot, voir par exemple D. Kurth, Thot », Lexikon der Ägyptologie, VI, Wiesbaden, Harrassowitz, 1986, col. 498-523, spĂ©c. 505-509, sur ses rapports au cycle lunaire, Ă  la mĂ©decine et Ă  la magie. 30 L. Lortet, C. Gaillard, La faune momifiĂ©e de l’ancienne Égypte, IIe sĂ©rie, Archives du musĂ©um d’histoire naturelle de Lyon, IX, Lyon, H. Georg, 1907, p. 32-38 momies de singes ? ; id., X, 1909, p. 188-189 nouvelle interprĂ©tation momies de fƓtus humain ?. 31 S. Sauneron, J. Yoyotte, La naissance du monde selon l’Égypte ancienne », La naissance du monde Sources Orientales I, Paris, Seuil, 1959, p. 52-67. 32 Cf. l’enfant Ă  face de grenouille nĂ© en 1517 ; A. ParĂ©, Des monstres et des prodiges, ch. IX, Exemple des monstres qui se font par imagination », GenĂšve, Droz, 1971, fig. 28 le jour la conception, la mĂšre a tenu une grenouille dans la main pour guĂ©rir une fiĂšvre. 33 Je remercie C. Spieser de ces informations. Voir aussi E. Feucht, Der Weg ins Leben », in Dasen V. Ă©d., Naissance et petite enfance dans l’AntiquitĂ©, Actes du colloque de Fribourg, 28 novembre-1er dĂ©cembre 2001, Fribourg/Göttingen, Academic Press/Vandenhoeck Ruprecht, 2004, p. 33-54 ; C. Spieser, Femmes et divinitĂ©s enceintes dans l’Égypte du Nouvel Empire », ibid., p. 55-70. 34 J. Assman, Ägyptische Hymnen und Gebete, Fribourg/Göttingen, UniversitĂ€tsverlag/Vandenhoeck & Ruprecht, 1999, p. 219, n° 92, 1. 62. 35 Sur le rĂŽle protecteur d’Atoum, Khnoum, Chou E. Feucht, op. cit., 2004, p. 42-43. Serket C. Spieser, Serket, protectrice des enfants Ă  naĂźtre et des dĂ©funts Ă  renaĂźtre », Revue d’Égyptologie, 52, 2001, p. 251-264. De maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, C. Spieser, Les dieux et la naissance dans l’Égypte ancienne, in Dasen V. Ă©d., Regards croisĂ©s sur la naissance et la petite enfance. Actes du cycle de confĂ©rences NaĂźtre en 2001 », Fribourg, Éditions universitaires, 2002, p. 285-296. 36 V. Dasen, Dwarfs in Ancient Egypt and Greece, Oxford, Clarendon Press, 1993, spĂ©c. p. 52-53, 67-75, 84-98 ; ead., Der Gott Bes und die Zwergin. Eine Figur zum Schutz der Mutterschaft », in S. Bickel Ă©d., In Ägyptischer Gesellschaft. Aegyptiaca der Sammlungen Bibel + Orient der UniversitĂ€t Freiburg, Freiburg, Academic Press, 2004, p. 64-69. 37 Sur ces trouvailles, voir aussi J. Baines, P. Lacovara, Burial and the dead in ancient Egyptian society. Respect, formalism, respect », Journal of Social archaeology, 2 1, 2002, p. 5-36, spĂ©c. 14. 38 B. BruyĂšre, Rapport sur les fouilles de Deir el MĂ©dineh 1934-1935, II, La nĂ©cropole de l’est, Le Caire, Institut français d’archĂ©ologie orientale, 1937 FIFAO 15, p. 11-15. Voir aussi E. Feucht, op. cit., 2004, p. 128, n. 632. 39 E. Feucht, op. cit., 2004, p. 128-130. Plus rarement, l’enfant se trouve avec le pĂšre, ou avec le couple ; ibid., p. 130. 40 Louvre E 3708, N 3959 Basse Ă©poque ; Drilhon, op. cit., 1987, p. 503-506, fig. 4-6. 41 F. Filce Leek, The Human Remains from the Tomb of Tut’ankhamun, Oxford, Griffith Institute, 1972, p. 21-23 ; Drilhon, op. cit., 1987, p. 512-514. 42 Louvre, Coll. Rousset Bey, E 5723 n° 1945 ; Coll. Clot Bey, n° 4205, 1940 ; Lortet/ Gaillard, op. cit., IX, p. 201-205. 43 Lortet/ Gaillard, op. cit., 1907 et 1909. 44 G. E. Smith, The Royal Mummies, Le Caire, Institut français d’archĂ©ologie orientale, 1912 CGC, p. 98-101 n° 61088-61089 ; R. B. Partridge, Faces of Pharaohs. Royal Mummies and Coffins from Ancient Thebes, London, The Rubicon Press, 1994, p. 195-197, fig. 174 ; F. Dunand, R. Lichtenberg, Les momies et la mort en Égypte, Paris, Errance, 1998, p. 145 et 242. 45 Trad. P. Vernus, Sagesses de l’Égypte pharaonique, Paris, Imprimerie nationale, 2001, p. 324. 46 Dasen, op. cit., 1993, p. 50, fig. 47 M. de Rochemonteix, S. Cauville, D. Devauchelle, Le temple d’Edfou, I, Le Caire, Institut français d’archĂ©ologie orientale, 1984 2e Ă©d., p. 289, pl. XXIXb. 48 Par ex. la momie d’enfant atteint d’osteogenesis imperfecta Nouvel empire ; H. K. Gray, Mummies and Human Remains. Catalogue of Egyptian Antiquities in the British Museum, I, London, 1968, p. 13-13, n° 24 ; Dasen, op. cit., 1993, p. 19-20, 323, cat. S 18. Voir aussi Ă  Deir el-Medineh le sarcophage du petit Itiky prĂ©sentant des anomalies du squelette une forme de nanisme ? ; BruyĂšre, op. cit., 1937, p. 14. 49 Histoire naturelle, 50 I. E. S. Edwards, Hieratic Papyri in the British Museum, Fourth Series, Oracular Amuletic Decrees of the Late New Kingdom, London, British Museum, 1960, p. 65-67 ; Dasen, op. cit., 1993, p. 99. 51 T. Appel, The Cuvier-Geoffroy Debate French Biology in the Decade before Darwin, Oxford, Oxford University Press, 1987 ; H. Le Guyader, Geoffroy Saint-Hilaire un naturaliste visionnaire, Paris, Belin, 1998. 52 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825 ; I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1836 p. 61-68. 53 Voir bibliographie dans I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1836 ; p. 61-68 ; I. Geoffroy Saint-Hilaire, Vie, travaux et doctrine scientifique d’É. Geoffroy Saint-Hilaire, Paris, Strasbourg, P. Bertrand-Levrault, 1847, p. 459-464. 54 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 68. 55 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1836, p. 63. 56 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 523-529. 57 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825. 58 Descartes, La description du corps humain ; De la formation de l’animal », 1648, in C. Adam, P. Tannerry Ă©d., ƒuvres de Descartes, Paris, Vrin, 1974. 59 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822. 60 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 88-89. 61 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 88. 62 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825 ; 1826. 63 De Beer, op. cit., 1937, p. 7-15. 64 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825, 373-375. 65 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 371-372. 66 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 388. 67 E. Serres, Recherches d’anatomie transcendante et pathologique. ThĂ©orie des formations et des dĂ©formations organiques, appliquĂ©e Ă  l’anatomie de Christina, et de la duplicitĂ© monstrueuse, Paris, Firmin Didot, 1832, p. 4. 68 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 381-386. 69 L. D. Botto et al., Neural tube defects », New England Journal of Medicine, 341, 1999, p. 1509-1519. 70 J. Coppa, Greene, J. N. Murdoch, The genetic basis of mammalian neurulation », Nature Genetics Reviews, 4, 2003, p. 784-793. 71 M. Lucock, Folic Acid nutritional biochemistry, molecular biology and role in disease processes », Molecular Genetics and Metabolism, 71, 2000, p. 121-138. 72 A. M. Leroi, Mutants On the Form, Variety and Errors of the Human Body, London, Harper Collins, 2004. 73 G. R. De Beer, The Development of the Vertebrate Skull, Oxford, Clarendon, 1937. 74 T. Appel, The Cuvier-Geoffroy Debate French Biology in the Decade before Darwin, Oxford, Oxford University Press, 1987 ; H. Le Guyader, op. cit. 75 B. I. Balinsky, An Introduction to Embryology, Philadelphia, W. B. Saunders, 1965 2e Ă©d., p. 351-352. 76 T. Lufkin et al., Homeotic transformation of the occipital bones of the skull by ectopic expression of a homeobox gene », Nature, 356, 1992, p. 835-841. 77 B. I. Balinsky, op. cit., p. 351-352. 78 A. Leroi, op. cit., 2004. 79 OMIM. Sept. 2004. Online Mendelian Inheritance in USA. 80 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1826, p. 233. 81 Nous remercions Dr. Hannelore Kischkewitz de l’Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Ă  Berlin pour toutes ses informations sur le destin de la momie et les illustrations ainsi que Jeremy Pollard pour nous avoir autorisĂ©s Ă  reproduire leurs photographies ; merci aussi Ă  Saskia Bode pour son aide lors de nos recherches. Les recherches d’Armand M. Leroi ont Ă©tĂ© soutenues par des subsides du Biology and Biotechnology Research Council.
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