Bannide son chapitre par Maneus Calgar, le capitaine Urile Ventris doit s'enfoncer dans les profondeurs de l'effroyable Oeil de la Terreur pour faire pénitence et
Dans la mythologie Ă©gyptienne, dieu du Ciel, de la LumiĂšre et de la BontĂ©. Horus Ă©tait le fils dâIsis, dĂ©esse de la Nature et dâOsiris, dieu du Monde souterrain. Sommaire PrĂ©sentation Iconographie Un dieu complexe Mythe archaĂŻque Origines de lâĂtat pharaonique Dieu dynastique Horus dans le mythe osirien Horus contre Seth Bibliographie Horus de lâĂ©gyptien Hor / Horou est lâune des plus anciennes divinitĂ©s Ă©gyptiennes. Les reprĂ©sentations les plus communes le dĂ©peignent comme un faucon couronnĂ© du pschent ou comme un homme hiĂ©racocĂ©phale. Son nom signifie le Lointain » en rĂ©fĂ©rence au vol majestueux du rapace. Son culte remonte Ă la prĂ©histoire Ă©gyptienne. La plus ancienne citĂ© Ă sâĂȘtre placĂ©e sous son patronage semble ĂȘtre Nekhen, la Ville du Faucon » HiĂ©rakonpolis. DĂšs les origines, Horus se trouve Ă©troitement associĂ© Ă la monarchie pharaonique en tant que dieu protecteur et dynastique. Les Suivants dâHorus sont ainsi les premiers souverains Ă sâĂȘtre placĂ©s sous son obĂ©dience. Aux dĂ©buts de lâĂ©poque historique, le faucon sacrĂ© figure sur la palette du roi Narmer et, dĂšs lors, sera constamment associĂ© au pouvoir royal. Dans le mythe le plus archaĂŻque, Horus forme avec Seth un binĂŽme divin caractĂ©risĂ© par la rivalitĂ©, chacun blessant lâautre. De cet affrontement est issu Thot, le dieu lunaire, considĂ©rĂ© comme leur fils commun. Vers la fin de lâAncien Empire, ce mythe est rĂ©interprĂ©tĂ© par les prĂȘtres dâHĂ©liopolis en intĂ©grant le personnage dâOsiris, lâarchĂ©type du pharaon dĂ©funt divinisĂ©. Cette nouvelle thĂ©ologie marque lâapparition du mythe osirien oĂč Horus est prĂ©sentĂ© comme le fils posthume dâOsiris nĂ© des Ćuvres magiques dâIsis, sa mĂšre. Dans ce cadre, Horus joue un rĂŽle majeur. En tant que fils attentionnĂ©, il combat son oncle Seth, le meurtrier de son pĂšre, le dĂ©fait et le capture. Seth humiliĂ©, Horus est couronnĂ© pharaon dâĂgypte et son pĂšre intronisĂ© roi de lâau-delĂ . Cependant, avant de pouvoir combattre vigoureusement son oncle, Horus nâest quâun ĂȘtre chĂ©tif. En tant que dieu-enfant Harpocrate, Horus est lâarchĂ©type du bambin soumis Ă tous les dangers de la vie. FrĂŽlant la mort Ă plusieurs reprises, il est aussi lâenfant qui, toujours, surmonte les difficultĂ©s de lâexistence. Ă ce titre, il est un dieu guĂ©risseur et sauveur trĂšs efficace contre les forces hostiles. Outre ses traits dynastiques et royaux, Horus est une divinitĂ© cosmique, un ĂȘtre fabuleux dont les deux yeux sont le Soleil et la Lune. LâĆil gauche dâHorus, ou Ćil oudjat, est un puissant symbole associĂ© aux offrandes funĂ©raires, Ă Thot, Ă la Lune et Ă ses phases. Cet Ćil, blessĂ© par Seth et guĂ©ri par Thot, est lâastre nocturne qui constamment disparaĂźt et rĂ©apparaĂźt dans le ciel. Sans cesse rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e, la lune est lâespoir pour tous les dĂ©funts Ă©gyptiens dâune possible renaissance. Sous ses multiples aspects, Horus est vĂ©nĂ©rĂ© dans toutes les rĂ©gions Ă©gyptiennes. Ă Edfou, un des plus beaux temples ptolĂ©maĂŻques, le dieu reçoit la visite annuelle de la statue de la dĂ©esse Hathor de DendĂ©rah et forme, avec Harsomtous, une triade divine. Ă KĂŽm Ombo, Horus lâAncien est associĂ© Ă Sobek, le dieu crocodile. Fort de cette renommĂ©e, le culte dâHorus sâest exportĂ© hors dâĂgypte, plus particuliĂšrement en Nubie. Ă partir de la Basse Ă©poque, grĂące aux cultes isiaques, la figure dâHarpocrate sâest largement popularisĂ©e Ă travers tout le bassin mĂ©diterranĂ©en sous influence hellĂ©nistique puis romaine. PrĂ©sentationDieu faucon Horus est lâune des plus anciennes divinitĂ©s Ă©gyptiennes. Ses origines se perdent dans les brumes de la prĂ©histoire africaine. Ă lâinstar des autres principales dĂ©itĂ©s du panthĂ©on Ă©gyptien, il est prĂ©sent dans lâiconographie dĂšs le quatriĂšme millĂ©naire avant notre Ăšre. La dĂ©nomination contemporaine dâHorus est issue du thĂ©onyme grec áœŻÏÎż HĆros Ă©laborĂ© au cours du premier millĂ©naire avant notre Ăšre au moment de la rencontre des cultures Ă©gyptienne et grecque. Ce thĂ©onyme est lui-mĂȘme issu de lâĂ©gyptien ancien Hor qui Ă©tymologiquement signifie le lointain », le supĂ©rieur ». LâĂ©criture hiĂ©roglyphique ne restituant pas les voyelles, lâexacte prononciation Ă©gyptienne nâest plus connue, probablement Horou ou HĂąrou. Dans la langue proto-Ă©gyptienne, Horus devait dĂ©signer le faucon dâoĂč son idĂ©ogramme. DĂšs la pĂ©riode protodynastique aux alentours de 3300 avant notre Ăšre, le hiĂ©roglyphe du faucon Hor dĂ©signe aussi le souverain, quâil soit en exercice ou dĂ©funt, et peut mĂȘme Ă©quivaloir au mot netjer, dieu », avec toutefois une connotation de souverainetĂ©. Dans les Textes des pyramides, lâexpression Hor em iakhou, Horus dans le rayonnement », dĂ©signe ainsi le roi dĂ©funt, devenu un dieu parmi les dieux Ă son entrĂ©e dans lâau-delĂ . En Ăgypte antique, plusieurs espĂšces de faucons ont coexistĂ©. Les reprĂ©sentations de lâoiseau dâHorus Ă©tant le plus souvent trĂšs stylisĂ©es, il est assez difficile de lâidentifier formellement Ă une espĂšce en particulier. Il semble toutefois que lâon puisse y voir une image du faucon pĂšlerin Falco peregrinus. Ce rapace de taille moyenne et au cri perçant est rĂ©putĂ© pour sa rapiditĂ© en piquĂ© lorsque, du haut du ciel, il fond sur ses petites proies terrestres. Ce faucon prĂ©sente aussi la particularitĂ© dâavoir des plumes sombres sous les yeux la moustache » selon les ornithologues qui dessinent une sorte de croissant. Cette marque distinctive nâest pas sans rappeler le graphisme de lâĆil oudjat associĂ© Ă Horus et aux autres dieux HiĂ©racocĂ©phales. Iconographie La divinitĂ© dâHorus se manifeste dans lâiconographie de multiples façons. Dans la plupart des cas, il est reprĂ©sentĂ© comme un faucon, comme un homme Ă tĂȘte de faucon ou, pour Ă©voquer sa jeunesse, comme un jeune enfant nu et chauve. La forme animale est la plus ancienne. JusquâĂ la fin de la pĂ©riode protodynastique, les animaux, dont le faucon, apparaissent comme Ă©tant bien plus efficaces et bien supĂ©rieurs aux hommes. De ce fait, les puissances divines sont alors exclusivement figurĂ©es sous une forme animale. Le faucon et son majestueux vol planant dans le ciel ont Ă©tĂ© manifestement interprĂ©tĂ©s comme la marque ou le symbole du Soleil, son nom le Lointain » faisant rĂ©fĂ©rence Ă lâastre diurne. Vers la fin de la Ire dynastie, aux alentours de -2800, en parallĂšle au dĂ©veloppement de la civilisation Ă©gyptienne diffusion de lâagriculture, de lâirrigation et de lâurbanisme, la mentalitĂ© religieuse sâinflĂ©chit et les forces divines commencent Ă sâhumaniser. Ă cette Ă©poque apparaissent les premiers dieux entiĂšrement anthropomorphes et momiformes Min et Ptah. Concernant Horus, durant les deux premiĂšres dynasties, la forme animale reste la rĂšgle. Les premiĂšres formes composites hommes Ă tĂȘte animale font leur apparition Ă la fin de la IIe dynastie et, en lâĂ©tat des connaissances, la plus ancienne reprĂ©sentation connue dâHorus en homme hiĂ©racocĂ©phale date de la IIIe dynastie. Elle figure sur une stĂšle Ă prĂ©sent conservĂ©e au MusĂ©e du Louvren oĂč le dieu est montrĂ© en compagnie du roi Houni-Qahedjet.. Parmi les plus cĂ©lĂšbres reprĂ©sentations figure un fragment dâune statue conservĂ©e au MusĂ©e Ă©gyptien du Caire et montrant KhĂ©phren assis sur son trĂŽne IVe dynastie. Le faucon est debout sur le dossier du siĂšge et ses deux ailes ouvertes enveloppent la nuque royale afin de signifier sa protection. Dans le mĂȘme musĂ©e est conservĂ©e la statue en or de lâHorus de Nekhen. Sa datation est discutĂ©e VIe ou XIIe dynastie . Il ne subsiste plus que la tĂȘte du falconidĂ© coiffĂ©e dâune couronne constituĂ©e de deux hautes plumes stylisĂ©es. Ses yeux en pierre dâobsidienne imitent le regard perçant de lâoiseau vivant. Le MusĂ©e du Louvre prĂ©sente Ă lâentrĂ©e de ses collections Ă©gyptiennes une statue dâHorus dâenviron un mĂštre de haut, datĂ©e de la TroisiĂšme PĂ©riode intermĂ©diaire. Le Metropolitan Museum of Art de New York possĂšde quant Ă lui une statuette oĂč le roi NectanĂ©bo II de la XXXe dynastie, dernier pharaon de lâĂgypte indĂ©pendante, est montrĂ© petit et debout entre les pattes dâun majestueux faucon couronnĂ© du pschent. Un dieu complexe Le panthĂ©on Ă©gyptien compte un grand nombre de dieux faucons ; Sokar, Sopdou, Hemen, Houroun, DĂ©doun, Hormerty. Horus et ses multiples formes occupent toutefois la premiĂšre place. Dieu Ă multiples facettes, les mythes qui le concernent sâenchevĂȘtrent. Il est toutefois possible de distinguer deux aspects principaux une forme juvĂ©nile et une forme adulte. Dans sa pleine puissance guerriĂšre et sa maturitĂ© sexuelle, Horus est Horakhty, le soleil au zĂ©nith. Ă HĂ©liopolis, en tant que tel, il est vĂ©nĂ©rĂ© concurremment avec RĂȘ. Dans les Textes des pyramides, le pharaon dĂ©funt ressuscite sous cette apparence de faucon solaire. Par un syncrĂ©tisme frĂ©quent dans la religion Ă©gyptienne, Horakhty fusionne avec le dĂ©miurge hĂ©liopolitain, sous la forme de RĂȘ-Horakhty. Ă Edfou, il est Horbehedety, le soleil ailĂ© des temps primordiaux. Ă KĂŽm Ombo, il est Horus lâAncien HaroĂ«ris, un dieu cĂ©leste imaginĂ© comme un immense faucon dont les yeux sont le Soleil et la Lune. Quand ces astres sont absents du ciel, cet Horus est dit aveugle. Ă Nekhen HiĂ©rakonpolis, la capitale des tout premiers pharaons, ce faucon cĂ©leste est Hor-Nekheny, dont les aspects guerriers et royaux sont trĂšs prononcĂ©s. Le jeune Horus apparaĂźt lui aussi sous de multiples formes. Dans le mythe osirien, Horus est le fils dâOsiris et dâIsis. Osiris, assassinĂ© par son frĂšre Seth, est ramenĂ© Ă la vie, le temps dâune union charnelle, grĂące aux efforts conjuguĂ©s dâIsis et de Nephtys. Câest de cette union miraculeuse que naĂźt Horus lâEnfant, Harpocrate, aussi dĂ©nommĂ© Harsiesis, Horus fils dâIsis et Hornedjitef Horus qui prend soin de son pĂšre. Sous ce dernier aspect, pour venger la mort de son pĂšre, Horus affronte son oncle Seth. AprĂšs moult pĂ©ripĂ©ties, il gagne le combat et reçoit le trĂŽne dâĂgypte en hĂ©ritage. La vaillance et la fidĂ©litĂ© familiale dâHorus font de ce dieu lâarchĂ©type du pharaon. Cependant, sa lĂ©gitimitĂ© est sans cesse contestĂ©e par Seth. Lors dâun combat qui lâoppose Ă son rival, Horus perd son Ćil gauche, qui est reconstituĂ© par Thot. AppelĂ© Oudjat ou Ćil dâHorus, cet Ćil, que les Ăgyptiens ont portĂ© sur eux sous forme dâamulette, possĂšde des vertus magiques et prophylactiques. Cet Ćil gauche reconstituĂ© morceau par morceau par Thot reprĂ©sente la lune qui jour aprĂšs jour sâaccroĂźt. Ă lâopposĂ© de Seth, qui reprĂ©sente la violence et le chaos, Horus pour sa part incarne lâordre et, tout comme pharaon, il est lâun des garants de lâharmonie universelle ; cependant, il ne faut pas rĂ©duire la thĂ©ologie complexe des Ăgyptiens Ă une conception manichĂ©enne du Bien et du Mal, car, dans un autre mythe, Seth est lâauxiliaire indispensable de RĂȘ dans son combat nocturne contre le serpent Apophis. Bien et mal sont des aspects complĂ©mentaires de la crĂ©ation, tous deux prĂ©sents en toute divinitĂ©. Mythe archaĂŻque DĂšs les origines de lâĂtat pharaonique, Horus est la divinitĂ© protectrice de la monarchie. Le dieu faucon, plus particuliĂšrement celui adorĂ© Ă Nekhen, est la puissance Ă laquelle Pharaon sâidentifie en se voyant comme son successeur et son hĂ©ritier. Avant mĂȘme la crĂ©ation du mythe osirien, le combat dâHorus et Seth est Ă la base de lâidĂ©ologie royale. La rĂ©conciliation des deux divinitĂ©s rivales en la personne du roi en exercice est lourde de signification et transparaĂźt notamment lors des cĂ©rĂ©monies dâinvestiture. Origines de lâĂtat pharaoniquePouvoir pharaonique Le pouvoir pharaonique apparaĂźt vers 3300 avant notre Ăšre, ce qui fait de lâĂgypte antique le premier Ătat connu au monde. Sa durĂ©e couvre plus de trente-cinq siĂšcles et, durant toute cette pĂ©riode, le faucon Horus est le dieu protecteur des pharaons. Depuis lâhistorien ManĂ©thon, un Ăgyptien hellĂ©nisĂ© au service de PtolĂ©mĂ©e II, la chronologie des rĂšgnes est dĂ©coupĂ©e en trente dynasties, des origines jusquâĂ la conquĂȘte du pays par Alexandre le Grand en -322. Le premier nom de cette liste royale est celui du pharaon MĂ©nĂšs, Celui qui fonde » ou Celui qui Ă©tablit lâĂtat ». LâidentitĂ© de ce personnage reste problĂ©matique ; il sâagit soit dâun personnage mythique, soit dâun souverain rĂ©el, Narmer ou Aha selon les propositions communĂ©ment avancĂ©es. LâĂ©mergence dâune autoritĂ© unique sur le territoire Ă©gyptien rĂ©sulte de multiples facteurs gĂ©ographie, Ă©conomie, politique, etc.. Les dĂ©tails de ce processus dâunification restent encore nĂ©buleux. Il sâest peut-ĂȘtre dâabord produit une agrĂ©gation des populations dans le sud de la vallĂ©e du Nil, en Haute-Ăgypte autour de deux ou plusieurs chefs puis dâun seul victoire de la ville de Nekhen sur Noubt. Puis, soumission de la Basse-Ăgypte par MĂ©nĂšs et ses successeurs. DĂšs les origines, le mythe de la victoire dâHorus le faucon sur Seth, la crĂ©ature du dĂ©sert, sert Ă symboliser le pouvoir du pharaon. Les actions royales, quâelles soient guerriĂšres ou pacifiques, sâinscrivent dans des rituels politico-religieux oĂč le roi, considĂ©rĂ© comme le successeur dâHorus, est capable dâinfluer sur les cycles naturels crue du Nil, courses du soleil et de la lune afin de satisfaire aux besoins matĂ©riels de ses sujets. La Palette de Narmer inaugure une scĂšne rituelle qui perdure jusquâĂ la fin de la civilisation Ă©gyptienne le massacre des ennemis, dont la tĂȘte est fracassĂ©e par une massue vigoureusement brandie par Pharaon. Sur la palette, Narmer debout et coiffĂ© de la couronne blanche assomme un ennemi agenouillĂ© quâil maintient immobile en lâempoignant par les cheveux. Au-dessus de la victime, la prĂ©sence et lâapprobation dâHorus se manifestent sous la forme dâun faucon qui maintient enchaĂźnĂ© un fourrĂ© de papyrus muni dâune tĂȘte, symbole probable de la victoire du Sud sur le Nord. Suivants dâHorus DâaprĂšs les fouilles archĂ©ologiques menĂ©es dans la haute vallĂ©e du Nil, il semble quâaux alentours de -3500, les deux villes dominantes aient Ă©tĂ© Nekhen et Noubt, respectivement patronnĂ©es par Horus et Seth. AprĂšs la victoire de la premiĂšre sur la seconde, les rois de Nekhen ont rĂ©alisĂ© lâunification politique de lâĂgypte. Avant le rĂšgne du pharaon Narmer-MĂ©nĂšs vers -3100, le premier reprĂ©sentant de la Ire dynastie, une douzaine de roitelets se sont succĂ©dĂ© Ă Nekhen dynastie 0. Ces dynastes se sont tous placĂ©s sous la protection du dieu faucon en adoptant un Nom dâHorus » Hor, Ny-Hor, Hat-Hor, Pe-Hor, etc.. Ă des degrĂ©s divers, tous ont jouĂ© un rĂŽle Ă©minent dans la formation du pays. Dans la pensĂ©e religieuse Ă©gyptienne, le souvenir de ces roitelets a perdurĂ© sous lâexpression des Suivants dâHorus ». Dans le Papyrus de Turin, ces Suivants sont magnifiĂ©s et idĂ©alisĂ©s en voyant placĂ©e leur lignĂ©e entre la dynastie de dieux de lâEnnĂ©ade et celles des pharaons humains historiques. Les Textes des pyramides, les plus anciens textes religieux Ă©gyptiens, accordent trĂšs naturellement une place importante au dieu faucon de Nekhen adorĂ© par les Suivants dâHorus. On le trouve dĂ©signĂ© sous diffĂ©rentes expressions Horus de Nekhen », Taureau de Nekhen », Horus du Sud », Horus, seigneur de lâĂ©lite », Horus qui rĂ©side dans la Grande Cour », Horus qui est dans la Grande Cour », etc. Nekhen HiĂ©rakonpolis Connue des Grecs sous le toponyme de HiĂ©rakonpolis, la Ville des Faucons », Nekhen est une trĂšs antique citĂ© aujourdâhui identifiĂ©e aux ruines arasĂ©es du KĂŽm el-Ahmar, la Butte Rouge ». FondĂ©e Ă la PrĂ©histoire, vers la fin du quatriĂšme millĂ©naire, Nekhen est durant la pĂ©riode prĂ©dynastique la capitale de la Haute-Ăgypte. Par la suite, durant la pĂ©riode pharaonique, Nekhen sur la rive gauche du Nil et Nekheb sur la rive droite forment la capitale du IIIe nome de Haute-Ăgypte. DĂšs sa fondation, Nekhen dispose dâune forte enceinte en briques crues large de dix mĂštres qui enserre un espace de sept hectares. DâaprĂšs les secteurs fouillĂ©s, la ville sâorganise en des rues quasi-rectilignes se coupant Ă angle droit. Le centre est occupĂ© par un bĂątiment officiel, sans doute un palais rĂ©sidentiel muni de sa propre enceinte afin de lâisoler du reste de la ville. Le temple dâHorus, souvent remaniĂ©, occupait lâangle sud-ouest mais ses vestiges ne se signalent plus que par une butte artificielle vaguement circulaire. En 1897, deux fouilleurs anglais, James Edward Quibell et Frederick William Green, explorent le site du temple de Nekhen et dĂ©couvrent un trĂ©sor » de piĂšces archĂ©ologiques une tĂȘte de faucon dâor, des objets en ivoire, des vases, des palettes, des Ă©tiquettes commĂ©moratives, des statuettes humaines et animales. Ces reliques de la pĂ©riode prĂ©dynastique, conservĂ©es par les premiers pharaons memphites, ont probablement Ă©tĂ© confiĂ©es, pour prĂ©servation, aux prĂȘtres de lâHorus de Nekhen. Il est tentant dâimaginer que ce don pieux soit lâĆuvre de PĂ©py Ier VIe dynastie, une statue en cuivre grandeur nature le reprĂ©sentant avec son fils MĂ©renrĂȘ ayant Ă©tĂ© dĂ©couverte prĂšs du dĂ©pĂŽt principal. Dieu dynastiqueLes Deux Combattants Dans la mythologie Ă©gyptienne, Horus est surtout connu pour ĂȘtre le fils dâOsiris et le neveu de Seth ainsi que lâassassin de ce dernier. Si les dĂ©itĂ©s Horus et Seth sont trĂšs anciennement attestĂ©es â dĂšs la pĂ©riode prĂ©dynastique â, la figure dâOsiris est apparue bien plus tardivement, au tournant des IVe et Ve dynasties. LâintĂ©gration dâOsiris, au cours du XXVe siĂšcle, dans le mythe dâHorus et Seth est par consĂ©quent le rĂ©sultat dâune reformulation thĂ©ologique qualifiĂ©e par lâĂ©gyptologue français Bernard Mathieu de RĂ©forme osirienne ». Les Textes des pyramides sont les plus anciens Ă©crits religieux disponibles. Ces formules magiques et religieuses apparaissent gravĂ©es sur les murs des chambres funĂ©raires Ă la fin de lâAncien Empire. Leur Ă©laboration est cependant bien plus primitive et certaines strates rĂ©dactionnelles semblent remonter Ă la pĂ©riode thinite Ire et IIe dynasties. LĂ , certains passages mentionnent un conflit entre Horus et Seth sans que nâintervienne la personne dâOsiris. Ces donnĂ©es peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©es comme les traces tĂ©nues dâun mythe archaĂŻque prĂ©-osirien. Plusieurs expressions lient Horus et Seth en un binĂŽme en les appelant les Deux Dieux », les Deux Seigneurs », les Deux Hommes », les Deux Rivaux » ou les Deux Combattants ». Leur mythe nâest pas exposĂ© en un rĂ©cit suivi mais seulement Ă©voquĂ©, çà et lĂ , au moyen dâallusions Ă©parses qui mentionnent quâHorus et Seth se chamaillent et se blessent lâun lâautre ; le premier perdant son Ćil, le second ses testicules15 Horus est tombĂ© Ă cause de son Ćil, Seth a souffert Ă cause de ses testicules. § 594a » Horus est tombĂ© Ă cause de son Ćil, le Taureau a filĂ© Ă cause de ses testicules. § 418a » pour quâHorus se purifie de ce que lui a fait son frĂšre Seth, pour que Seth se purifie de ce que lui a fait son frĂšre Horus § *1944d-*1945a » â Textes des pyramides extraits. Traduction de Bernard Mathieu. Horus ou la victoire sur la confusion En son temps, lâĂ©gyptologue allemand Kurt Sethe a postulĂ© que le mythe du conflit dâHorus et Seth trouve son Ă©laboration dans la rivalitĂ© entre les deux royaumes primitifs rivaux de la Basse et de la Haute-Ăgypte. Cette hypothĂšse est maintenant rejetĂ©e et le consensus se porte sur la rivalitĂ© archaĂŻque entre les villes de Nekhen et Noubt. Cette idĂ©e a Ă©tĂ© avancĂ©e en 1960 par John Gwyn Griffiths dans son ouvrage The Conlict of Horus and Seth. DĂšs les plus anciennes attestations Ă©crites, le faucon Horus est liĂ© Ă la ville de Nekhen HiĂ©rakonpolis et son rival Seth Ă la ville de Noubt Ombos. Ă la fin de la pĂ©riode protohistorique, ces deux citĂ©s de Haute-Ăgypte jouent un rĂŽle politico-Ă©conomique essentiel et des tensions tribales existent alors entre les deux villes concurrentes. La lutte des Deux Combattants » pourrait symboliser les guerres menĂ©es par les fidĂšles dâHorus contre ceux de Seth. Sous le roi Narmer, probablement le lĂ©gendaire MĂ©nĂšs, ce conflit sâest soldĂ© par la victoire de Nekhen. Dâautres universitaires comme Henri Frankfort et Adriaan de Buck ont minorĂ© cette thĂ©orie en considĂ©rant que les Ăgyptiens, Ă lâinstar dâautres peuplades antiques ou primitives, apprĂ©hendent lâunivers selon des termes dualistes fondĂ©s sur des paires contraires mais complĂ©mentaires homme / femme ; rouge / blanc ; ciel / terre ; ordre / dĂ©sordre ; Sud / Nord, etc. Dans ce cadre, Horus et Seth sont les parfaits antagonistes. Leur lutte symbolise tous les conflits et toutes les disputes oĂč finalement lâordre incarnĂ© par Horus doit soumettre le dĂ©sordre personnifiĂ© par Seth. En 1967, Herman te Velde abonde dans ce sens dans Seth, God of Confusion, une monographie consacrĂ©e au turbulent Seth. Il estime que le mythe archaĂŻque de lâaffrontement dâHorus et Seth ne peut avoir Ă©tĂ© entiĂšrement inspirĂ© dâĂ©vĂ©nements guerriers survenus Ă lâaube de la civilisation pharaonique. Les origines du mythe se perdent dans les brumes des traditions religieuses de la prĂ©histoire. Les mythes ne sont jamais inventĂ©s de toutes piĂšces mais rĂ©sultent de reformulations successives professĂ©es des croyants inspirĂ©s. Les maigres donnĂ©es archĂ©ologiques qui nous sont parvenues de cette lointaine Ă©poque sont dâinterprĂ©tation dĂ©licate et ne peuvent guĂšre aider Ă reconstituer la genĂšse de ce mythe. Contrairement Ă Horus qui incarne lâordre pharaonique, Seth est un dieu sans limites, irrĂ©gulier et confus qui veut avoir des relations tantĂŽt hĂ©tĂ©rosexuelles, tantĂŽt homosexuelles. Les testicules de Seth symbolisent tant les aspects dĂ©chaĂźnĂ©s du cosmos tempĂȘte, bourrasques, tonnerre que ceux de la vie sociale cruautĂ©, colĂšre, crise, violence. Dâun point de vue rituel, lâĆil dâHorus symbolise les offrandes offertes aux dieux et a pour contrepartie les testicules de Seth. Pour que lâharmonie puisse advenir, Horus et Seth doivent ĂȘtre en paix et dĂ©partagĂ©s. Une fois vaincu, Seth forme avec Horus un couple pacifiĂ©, symbole de la bonne marche du monde. Lorsque le pharaon est identifiĂ© Ă ces deux divinitĂ©s, il les incarne donc comme un couple de contraires en Ă©quilibre. Investiture pharaonique Le couronnement de pharaon est un enchaĂźnement complexe de rituels variĂ©s dont lâordonnancement exact nâest pas encore bien reconstituĂ©. Le papyrus dramatique du RamessĂ©um, trĂšs fragmentaire, semble ĂȘtre un guide ou un commentaire illustrĂ© du rituel mis en place pour lâavĂšnement de SĂ©sostris Ier XIIe dynastie. LâinterprĂ©tation de ce document difficile Ă comprendre est encore dĂ©battue. Selon lâAllemand Kurt Sethe et le Français Ătienne Drioton, lâinvestiture pharaonique est une sorte de spectacle sacrĂ© avec le nouveau souverain pour principal acteur. Lâaction est centrĂ©e sur les dieux Osiris et Horus et son dĂ©roulement sâinspire du mythe archaĂŻque de lâaffrontement dâHorus et Seth augmentĂ© de lâĂ©pisode plus rĂ©cent dâHorus condamnant Seth Ă porter la momie dâOsiris. LâĂgypte antique a fondĂ© sa civilisation sur le concept de la dualitĂ©. Le pays est ainsi perçu comme lâunion des Deux Terres ». Principal symbole de la royautĂ©, la couronne Pschent, les Deux Puissances », est la fusion de la couronne rouge de Basse-Ăgypte avec la couronne blanche de Haute-Ăgypte. Le pharaon incarne dans sa personne les Deux Combattants », Ă savoir Horus de Nekhen et Seth de Noubt. Le second est toutefois subordonnĂ© au premier et, dans les textes, la prĂ©sĂ©ance est toujours accordĂ©e Ă Horus. EmblĂšme de lâunification rituelle du pays, Horus et Seth dĂ©signent lâautoritĂ© monarchique. DĂšs la Ire dynastie, le roi en exercice est un Horus-Seth » comme lâindique une stĂšle datĂ©e du roi Djer oĂč la reine est Celle qui voit Horus, sceptre hĂ©tes dâHorus, celle qui Ă©paule Seth ». Plus tard, sous KhĂ©ops, ce titre est simplifiĂ© et la reine est Celle qui voit Horus-Seth ». Sous la IIe dynastie, le faucon dâHorus et le canidĂ© de Seth surmontent conjointement le Serekh du roi KhĂąsekhemoui. DĂšs lâAncien Empire, lâiconographie royale montre le binĂŽme Horus et Seth en train de couronner le pharaon ou sous le Moyen Empire en train dâunir le papyrus et le lotus, les plantes hĂ©raldiques des deux royaumes, dans les scĂšnes du Sema-taouy ou rite de la RĂ©union des Deux-Terres ». Horus et la titulature royale La titulature du pharaon avait une grande importance et Ă©tait chargĂ©e dâune puissance magique considĂ©rable. Elle sâenrichit et se dĂ©veloppe Ă partir de la Ire dynastie et parvient Ă son aboutissement â cinq noms diffĂ©rents mis ensemble â sous la Ve dynastie. Lâassemblage des cinq composantes constitue le ren-maĂą ou nom authentique » par lequel pharaon dĂ©finit sa nature divine. La titulature est Ă©tablie lors du couronnement mais est susceptible dâĂ©voluer au cours du rĂšgne selon les circonstances politiques et les Ă©volutions religieuses du moment. Toute modification signale ainsi des inflexions dans les intentions royales ou des dĂ©sirs divins nouveaux imposĂ©s au souverain. Quels que soient son aspect et son rĂŽle â faucon cĂ©leste, dieu crĂ©ateur ou fils dâOsiris â Horus est le dieu dynastique par excellence. Aussi la premiĂšre composante de la titulature royale est-elle le Nom dâHorus, dĂ©jĂ portĂ© par les souverains de la Dynastie 0, Ă savoir les prĂ©dĂ©cesseurs de Narmer, considĂ©rĂ© dans lâhistoriographie comme le premier des pharaons. DĂšs les origines, le nom dâHorus sâest inscrit dans le Serekh, un rectangle toujours surmontĂ© du faucon sacrĂ©. Le registre infĂ©rieur reprĂ©sente la façade stylisĂ©e du palais royal vue de face tandis que lâespace oĂč est inscrit le nom est le palais vu en plan. La signification du Serekh est Ă©vidente le roi dans son palais est lâHorus terrestre, Ă la fois lâincarnation du dieu faucon et son successeur lĂ©gitime sur le trĂŽne dâĂgypte. Sous la Ire dynastie, se mettent en place le Nom de Nesout-bity, symbole de lâunion des Deux-Terres, et le Nom de Nebty patronnĂ© par les dĂ©esses Ouadjet et Nekhbet. Plus tard, sous la IVe dynastie sâajoute le Hor Noubt ou Nom de lâHorus dâOr », dont lâinterprĂ©tation est incertaine ; sous lâAncien Empire, il semble quâil ait Ă©tĂ© perçu comme lâunion des dieux Horus et Seth rĂ©conciliĂ©s en la personne royale. Finalement, sous le rĂšgne de DjĂ©defrĂȘ apparaĂźt le cinquiĂšme nom, le Nom de Sa-RĂȘ ou Fils de RĂȘ » qui place le pharaon sous la filiation spirituelle de RĂȘ, autre dieu faucon aux aspects cĂ©leste et solaire. Horus dans le mythe osirien En tant que fils dâOsiris, Horus occupe une grande place dans le mythe osirien. Adulte, le dieu faucon est le dĂ©fenseur acharnĂ© des droits rĂ©galiens de son pĂšre dĂ©funt. Encore enfant, ses annĂ©es de jeunesse sont troublĂ©es par de nombreux alĂ©as. Constamment proche de la mort en raison des attaques de scorpions et de serpents, le jeune Horus, toujours sauvĂ© par Isis, est devenu dans la croyance populaire un dieu sauveur et guĂ©risseur. Horus, protecteur dâOsirisHorus, fils dâOsiris Selon lâĂ©gyptologue français Bernard Mathieu, lâapparition dâOsiris au tournant des IVe et Ve dynasties est le rĂ©sultat dâune rĂ©forme religieuse de grande ampleur menĂ©e par les thĂ©ologiens dâHĂ©liopolis. Le mythe osirien provient dâun processus de reformulation oĂč le trĂšs archaĂŻque Horus, archĂ©type du dieu-souverain, a dâabord Ă©tĂ© assimilĂ© aux dieux Atoum-RĂȘ et Geb puis sâest vu dotĂ© dâun aspect purement funĂ©raire sous les traits dâOsiris, chef des esprits dĂ©funts. La rĂ©forme conduit Ă la crĂ©ation dâune lignĂ©e de neuf divinitĂ©s, lâEnnĂ©ade dâHĂ©liopolis composĂ©e dâAtoum, Shou, Tefnout, Geb, Nout, Osiris, Isis, Seth et Nephtys. Dans ce mythe renouvelĂ©, Horus devient le fils du couple Osiris-Isis et le neveu de Seth. Ce dernier tue Osiris qui ressuscite grĂące Ă lâintervention dâIsis. Les Textes des pyramides attestent des nouveaux liens familiaux attribuĂ©s Ă Horus. Lâexpression Hor sa Ousir Horus fils dâOsiris » apparaĂźt dans de nombreux passages. Dans une moindre mesure, on rencontre les appellations Hor renpi Horus le jeune » et Hor khered nechen Horus lâenfant nourrisson », prĂ©figurations du thĂ©onyme tardif de Hor pa khered Horus lâenfant » Harpocrate seulement forgĂ© aprĂšs la fin du Nouvel Empire. Lâexpression Hor sa Aset Horus fils dâIsis » HorsaĂŻsĂ© nâapparaĂźt quâau sortir de la PremiĂšre PĂ©riode intermĂ©diaire. Les Textes des pyramides nâignorent toutefois la filiation par la mĂšre, dont tĂ©moignent les expressions son Horus Ă elle », son Horus » en parlant dâIsis. Osiris, le dieu assassinĂ© Osiris est le plus cĂ©lĂšbre des dieux funĂ©raires Ă©gyptiens. Avec Isis, son Ă©pouse, sa popularitĂ© ira croissante durant toute lâhistoire religieuse Ă©gyptienne. Ă la Basse Ă©poque puis durant la pĂ©riode grĂ©co-romaine, le dieu bĂ©nĂ©ficie dâune ou plusieurs chapelles dans les principaux temples du pays. LĂ , durant le mois de Khoiak, sâexercent les cĂ©rĂ©moniels des MystĂšres dâOsiris qui sont la rĂ©actualisation du mythe par la grĂące du rite. Lâhistoire de son assassinat et de son accĂšs Ă la vie Ă©ternelle a fait sa gloire, chaque individu en Ăgypte sâidentifiant Ă son sort. Les sources Ă©gyptiennes sont assez elliptiques Ă propos du meurtre dâOsiris. Les grandes lignes du mythe ont Ă©tĂ© exposĂ©es pour la premiĂšre fois par le Grec Plutarque au IIe siĂšcle. Seth, jaloux de son frĂšre, assassine le roi Osiris en lâenfermant dans un coffre et en jetant celui-ci dans le fleuve. AprĂšs de longues recherches, Isis retrouve la dĂ©pouille Ă Byblos, la ramĂšne au pays et la cache dans les marais du Delta. Au cours dâune partie de chasse, Seth dĂ©couvre le corps et, fou furieux, dĂ©membre Osiris en quatorze morceaux quâil jette au loin. AprĂšs une longue quĂȘte, Isis retrouve les membres Ă©pars et reconstitue le corps en le momifiant. TransformĂ© en oiseau-rapace, Isis sâaccouple avec son dĂ©funt mari et conçoit Horus, un fils prĂ©maturĂ© et malingre. Devenu adulte, Horus entre en lutte contre Seth. AprĂšs plusieurs combats, Horus dĂ©fait son rival et se fait proclamer roi dâĂgypte Sur Isis et Osiris, § 13-19. HarendotĂšs ou la solidaritĂ© familiale Connu en Ă©gyptien comme Hor-nedj-itef Horus le dĂ©fenseur de son pĂšre » ou Horus qui prend soin de son pĂšre », HarendotĂšs est la forme dâHorus sous lâapparence du fils attentionnĂ©. En Ăgypte antique, lâamour du fils envers le pĂšre est une des plus hautes valeurs morales. Cet amour filial est tout aussi important que lâamour qui doit rĂ©gner au sein du couple homme-femme incarnĂ© par la relation Osiris-Isis. Bien que fils posthume, Horus est le dĂ©fenseur pugnace des droits de son pĂšre usurpĂ©s par Seth. AprĂšs son assassinat, Osiris se trouve retranchĂ© de la communautĂ© des dieux et privĂ© de son statut royal. Devenu adulte, Horus ne poursuit quâun seul but rĂ©tablir Osiris dans sa dignitĂ© et son honneur de roi. DĂšs les Textes des pyramides, nombre de textes affirment quâHorus a rendu Ă son pĂšre ses couronnes et quâil a fait de lui le roi des dieux et le souverain de lâempire des morts. Le rĂ©tablissement social dâOsiris sâincarne dans deux images constamment rappelĂ©es dans les liturgies funĂ©raires celle du redressement de la momie Osiris ne gĂźt plus, mais est debout et celle de lâhumiliation de Seth, lâassassin Ă©tant condamnĂ© par Horus Ă porter la lourde momie dâOsiris vers son tombeau30 Ă Osiris roi ! Horus tâa mis Ă la tĂȘte des dieux, il a fait en sorte que tu prennes possession de la couronne blanche, de la dame ou tout ce qui est tien. Horus tâa trouvĂ©, et câest heureux pour lui. Sors contre ton ennemi ! Tu es plus grand que lui en ton nom de grand sanctuaire ». Horus a fait en sorte de te soulever en ton nom de grand soulĂšvement », il tâa arrachĂ© Ă ton ennemi, il tâa protĂ©gĂ© en son temps. Geb a vu ta forme et tâa mis sur ton trĂŽne. Horus a Ă©tendu pour toi ton ennemi sous toi, tu es plus ancien que lui. Tu es le pĂšre dâHorus, son gĂ©niteur en ton nom de gĂ©niteur ». Le cĆur dâHorus occupe une place prééminente auprĂšs de toi en ton nom de Khentimenty. » â Textes des pyramides, chap. 371. Traduction de Jan Assmann1. Jugement du mort Bien plus que les Textes des pyramides et les Textes des sarcophages, assez mĂ©connus des contemporains, le Livre des Morts, du fait de ses riches illustrations, bĂ©nĂ©ficie dâune grande notoriĂ©tĂ© auprĂšs du grand public. Parmi les illustrations les plus fameuses figure la scĂšne du jugement de lâĂąme chapitres 33B et 125. Le cĆur du mort est posĂ© sur lâun des deux plateaux dâune grande balance Ă flĂ©au, tandis que la dĂ©esse MaĂąt Harmonie, sur lâautre plateau, sert de poids de rĂ©fĂ©rence. La mise en image de cette pesĂ©e ne remonte pas au-delĂ du rĂšgne dâAmenhotep II dĂ©but de la XVIIIe dynastie mais sera inlassablement reproduite durant seize siĂšcles jusquâĂ la pĂ©riode romaine. Selon les exemplaires du Livre des Morts, Horus sous son aspect dâhomme hiĂ©racocĂ©phale est amenĂ© Ă jouer deux rĂŽles diffĂ©rents. Il peut apparaĂźtre prĂšs de la balance comme le maĂźtre de la pesĂ©e ». Il maintient Ă lâhorizontale le flĂ©au afin que le cĆur et la MaĂąt se trouvent Ă lâĂ©quilibre. Le dĂ©funt est considĂ©rĂ© comme exempt de fautes et se voit proclamĂ© Juste de voix », câest-Ă -dire admis dans la suite dâOsiris. Ă la fin de la XVIIIe dynastie ce rĂŽle de contrĂŽleur est le plus souvent confiĂ© Ă Anubis. Horus apparaĂźt alors dans le rĂŽle dâ accompagnateur du mort ». AprĂšs la pesĂ©e, le mort est conduit devant Osiris assis sur son trĂŽne et accompagnĂ© dâIsis et Nephtys, les deux sĆurs debout derriĂšre lui. Dans quelques exemplaires, le rĂŽle dâaccompagnateur est dĂ©volu Ă Thot mais, le plus souvent, câest Ă Horus que revient cette charge. Dâune main, Horus salue son pĂšre et de lâautre, il tient la main du dĂ©funt, qui, en signe de respect, sâincline devant le roi de lâau-delĂ . Reçu en audience, le dĂ©funt sâassoit devant Osiris. Le chapitre 173 du Livre des Morts indique les paroles prononcĂ©es lors de cette entrevue. Le dĂ©funt sâapproprie lâidentitĂ© dâHorus et, dans une longue rĂ©citation, Ă©numĂšre une quarantaine de bonnes actions quâun fils attentionnĂ© se doit dâeffectuer pour son pĂšre dĂ©funt dans le cadre dâun culte funĂ©raire efficace Paroles Ă dire Je te fais adoration, maĂźtre des dieux, dieu unique qui vit de la vĂ©ritĂ©, de la part de ton fils Horus. Je suis venu Ă toi pour te saluer ; je tâapporte la vĂ©ritĂ©, lĂ oĂč est ton ennĂ©ade ; fais que je sois parmi elle, parmi tes suivants, et que je renverse tous tes ennemis ! Jâai perpĂ©tuĂ© tes galettes dâoffrande sur terre, Ă©ternellement et Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu te saluer, mon pĂšre Osiris. Ă Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu renverser tes ennemis. Ă Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu chasser tout mal de toi. Ă Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu abattre ta souffrance. ... Ă Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu alimenter pour toi tes autels. ... Ă Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu te consacrer les veaux-qehhout. Ă Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu Ă©gorger pour toi les oies, les canards. Ă Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu prendre au lasso pour toi tes ennemis dans leurs liens. ... â Paul Barguet, Livre des Morts, extraits du chap. 173 Horus lâEnfantConception posthume dâHorus DâaprĂšs le mythe osirien rapportĂ© par Plutarque au IIe siĂšcle av. le jeune Horus est le fils posthume dâOsiris, conçu par Isis lors de son union avec la momie de son Ă©poux. Cet enfant serait nĂ© prĂ©maturĂ© et imparfait car faible des membres infĂ©rieurs . Dans la pensĂ©e pharaonique, les annĂ©es bĂ©nĂ©fiques du rĂšgne dâOsiris ne sont quâune sorte de prĂ©lude destinĂ© Ă justifier la proclamation dâHorus en tant que juste possesseur du trĂŽne. La transmission de la royautĂ© depuis Osiris le pĂšre assassinĂ©, via Seth le frĂšre usurpateur, vers Horus le fils attentionnĂ©, nâest possible que grĂące Ă lâaction efficace de la rusĂ©e Isis, une magicienne hors norme. AprĂšs lâassassinat et le dĂ©membrement de son Ă©poux, Isis retrouve les membres Ă©pars et reconstitue le corps dĂ©pecĂ© en le momifiant. GrĂące Ă son pouvoir magique, la dĂ©esse parvient Ă revivifier la dĂ©pouille du dieu dĂ©funt, juste le temps dâavoir une relation sexuelle avec lui, afin de concevoir Horus. Selon Plutarque, la seule partie du corps dâOsiris quâIsis ne parvint pas Ă retrouver est le membre viril car jetĂ© dans le fleuve et dĂ©vorĂ© par les poissons pagres, lĂ©pidotesn et oxyrhynques. Pour le remplacer, elle en fit une imitation . Cette affirmation nâest cependant pas confirmĂ©e par les Ă©crits Ă©gyptiens pour qui le membre fut retrouvĂ© Ă MendĂšs. Lâaccouplement mystique dâOsiris et Isis est dĂ©jĂ connu des Textes des pyramides oĂč il sâintĂšgre dans une dimension astrale. Osiris est identifiĂ© Ă la constellation Sah Orion, Isis Ă la constellation Sopedet Grand Chien et Horus Ă lâĂ©toile Soped Sirius. Dans lâiconographie, le moment de lâaccouplement posthume nâapparaĂźt quâau Nouvel Empire. La scĂšne figure gravĂ©e sur les parois de la chapelle de Sokar dans le [1] en Abydos. Sur lâun des bas-reliefs, Osiris est montrĂ© Ă©veillĂ© et couchĂ© sur un lit funĂ©raire. Ă lâimage dâAtoum lorsquâil Ă©mergea des eaux primordiales afin de concevoir lâuniversn 4, Osiris stimule manuellement son pĂ©nis en Ă©rection afin de provoquer une Ă©jaculation. Sur la paroi dâen face, un second bas-relief montre Osiris, en Ă©rection, sâaccouplant avec Isis transformĂ©e en oiseau rapace et voletant au-dessus du phallus. La dĂ©esse est figurĂ©e une seconde fois, Ă la tĂȘte du lit funĂ©raire tandis quâHorus est lui aussi dĂ©jĂ prĂ©sent, aux pieds de son pĂšre, sous lâapparence dâun homme hiĂ©racocĂ©phale. Les deux divinitĂ©s Ă©tendent leurs bras au-dessus dâOsiris en guise de protection. Dans ces deux fresques mythologiques qui se dĂ©roulent Ă lâintĂ©rieur mĂȘme du tombeau dâOsiris, prĂ©sent et futur se confondent en montrant lâaccouplement et en anticipant la rĂ©alisation de la future triade divine par la prĂ©sence conjointe dâOsiris, Isis et Horus. Horus contre Seth Deux Ă©pisodes majeurs ponctuent le mythe de la lutte dâHorus et Seth. Le premier est la naissance de Thot, le dieu lunaire, nĂ© de la semence dâHorus et issu du front de Seth. Le second est la perte momentanĂ©e de lâĆil gauche dâHorus, endommagĂ© par Seth. Cet Ćil est le symbole du cycle lunaire et des rituels destinĂ©s Ă revivifier les dĂ©funts. Aventures dâHorus et SethPapyrus Chester Beatty I Le mythe de lâaffrontement dâHorus et Seth est attestĂ© dans les plus anciens Ă©crits Ă©gyptiens que sont les Textes des pyramides. Cet ensemble de formules magiques et dâhymnes religieux se trouve gravĂ© dans les chambres funĂ©raires des derniers pharaons de lâAncien Empire. Il ne sâagit toutefois lĂ que dâallusions Ă©parses, ces Ă©crits Ă©tant des liturgies destinĂ©es Ă la survie post mortem et non pas des rĂ©cits mythologiques. Par la suite, ce conflit est Ă©voquĂ© tout aussi allusivement dans les Textes des sarcophages et le Livre des Morts. Dans lâĂ©tat actuel des connaissances Ă©gyptologiques, il faut attendre la fin du Nouvel Empire et la PĂ©riode ramesside XIIe siĂšcle pour voir rĂ©digĂ© un vĂ©ritable rĂ©cit suivi des pĂ©ripĂ©ties des deux divinitĂ©s rivalesn 6. Le mythe est consignĂ© sur un papyrus en Ă©criture hiĂ©ratique trouvĂ© Ă Deir el-MĂ©dineh ThĂšbes dans les restes dâune bibliothĂšque familiale. AprĂšs sa dĂ©couverte, le papyrus intĂšgre la collection de lâindustriel millionnaire Alfred Chester Beatty et demeure depuis conservĂ© Ă la BibliothĂšque Chester Beatty Ă Dublin. Son premier traducteur est lâĂ©gyptologue britannique Alan Henderson Gardiner publiĂ© en 1931 par lâOxford University Press. Depuis lors ce rĂ©cit est connu sous le titre des Aventures dâHorus et Seth en anglais The Contendings of Horus and Seth. Ce savant a portĂ© un regard assez condescendant sur ce rĂ©cit quâil jugeait appartenir Ă la littĂ©rature populaire et ribaude, sa morale puritaine dĂ©sapprouvant certains Ă©pisodes comme les mutilations dâIsis et Horus dĂ©capitation, amputation, Ă©nuclĂ©ation ou les penchants homosexuels de Seth. Depuis cette date, les Aventures ont Ă©tĂ© maintes fois traduites en langue française ; la premiĂšre Ă©tant celle de Gustave Lefebvre en 1949. Dans les travaux Ă©gyptologiques rĂ©cents, on peut se borner Ă citer la traduction livrĂ©e en 1996 par MichĂšle Broze. Cette analyse poussĂ©e a dĂ©montrĂ© la richesse littĂ©raire et la cohĂ©rence subtile dâune Ćuvre Ă©laborĂ©e par un scribe Ă©rudit, trĂšs habile dans une narration non dĂ©nuĂ©e dâhumour. RĂ©sumĂ© du mythe AprĂšs la disparition dâOsiris, la couronne dâĂgypte revient de droit au jeune Horus, son fils et hĂ©ritier. Mais son oncle Seth, le jugeant trop inexpĂ©rimentĂ©, dĂ©sire ardemment se faire proclamer roi par lâassemblĂ©e des dieux. Horus, appuyĂ© de sa mĂšre Isis, fait convoquer le tribunal des dieux Ă toute fin de rĂ©gler ce contentieux. RĂȘ prĂ©side, tandis que Thot tient le rĂŽle du greffier. Quatre-vingts ans sâĂ©coulent sans que le dĂ©bat progresse. Le tribunal est partagĂ© entre les tenants de la royautĂ© lĂ©gitime revenant Ă Horus, et RĂȘ qui voit en Seth son perpĂ©tuel dĂ©fenseur contre Apophis le monstrueux serpent des origines. Les dĂ©bats tournent en rond et nĂ©cessitent un avis extĂ©rieur. Câest donc Ă Neith, dĂ©esse de SaĂŻs, rĂ©putĂ©e pour son infinie sagesse, que Thot adresse une missive. La rĂ©ponse de la dĂ©esse est sans ambiguĂŻtĂ© la couronne doit revenir Ă Horus. Cependant, pour ne pas pĂ©naliser Seth, Neith propose de lui offrir les dĂ©esses Anat et AstartĂ© comme Ă©pouses. Le tribunal se rĂ©jouit de cette solution, mais RĂȘ, lui, reste sceptique. Horus ne serait-il pas un peu jeune pour assumer la direction du royaume ? AprĂšs quelques heurts entre les deux parties et excĂ©dĂ© par tant de tergiversations, RĂȘ ordonne le dĂ©placement des dĂ©bats vers lâĂle-du-Milieu. Furieux contre Isis, Seth demande que les dĂ©bats se poursuivent en son absence. La requĂȘte est acceptĂ©e par RĂȘ qui ordonne Ă Anti dâen interdire lâaccĂšs Ă toute femme. Mais câĂ©tait compter sans la tĂ©nacitĂ© de la dĂ©esse. Elle soudoie Anti et se rĂ©introduit dans lâenceinte du tribunal sous les traits dâune belle jeune femme. Rapidement, elle ne manque pas dâattirer lâattention de Seth. Tous deux finissent par converser et, troublĂ© par tant de beautĂ©, Seth sâĂ©gare dans des propos compromettants en reconnaissant sous cape la lĂ©gitimitĂ© filiale dâHorus ! La rusĂ©e Isis se dĂ©voile alors. Le coup de théùtre laisse Seth sans voix. Quant Ă RĂȘ, il ne peut que juger de lâimprudence de Seth qui sâest confiĂ©, sans prendre garde, Ă une inconnue. DĂ©pitĂ©, il ordonne le couronnement dâHorus et punit Anti pour sâĂȘtre laissĂ© corrompre par Isis. Mais le colĂ©rique Seth nâest pas dĂ©cidĂ© Ă en rester lĂ . Il propose Ă Horus une Ă©preuve aquatique oĂč les deux dieux se transforment en hippopotames. Celui qui restera le plus longtemps sous lâeau pourra devenir roi. Mais Isis, qui suit de prĂšs les mĂ©saventures de son fils, perturbe la partie. Elle sâattire finalement le mĂ©contentement dâHorus qui fou de rage la dĂ©capite et la transforme en statue de pierre. Mais Thot lui redonne la vie en lui fixant au cou une tĂȘte de vache. AprĂšs son mĂ©fait, Horus, prend la fuite vers le dĂ©sert. Mais, poursuivi par Seth il est rapidement rattrapĂ©. Prestement, Seth jette Horus Ă terre et lui arrache les deux yeux quâil enterre. La dĂ©esse Hathor, Ă©mue par le triste sort dâHorus, le guĂ©rit grĂące Ă un remĂšde de lait dâantilope. Apprenant cette histoire et lassĂ© de ces sempiternelles chamailleries, RĂȘ ordonne la rĂ©conciliation des deux belligĂ©rants autour dâun banquet. Mais une fois encore, Seth dĂ©cide de troubler la situation. Il invite son neveu Ă passer la soirĂ©e chez lui, ce que ce dernier accepte. La nuit, Seth sâessaye Ă fĂ©miniser Horus lors dâune relation homosexuelle afin de le rendre indigne du pouvoir royal. Toutefois, Horus parvient Ă Ă©viter lâassaut et recueille la semence de son oncle entre ses mains. Le jeune dieu accourt vers sa mĂšre. HorrifiĂ©e, elle coupe les mains de son fils et les jette dans le fleuve pour les purifier. Par la suite, elle masturbe son fils, recueille sa semence et la dĂ©pose sur une laitue du jardin de Seth. Insouciant, Seth mange la laitue et se trouve engrossĂ©. Devant tous les dieux, il donne naissance au disque lunaire qui sâĂ©lance hors de son front. Seth veut le fracasser Ă terre mais Thot sâen saisit et se lâapproprie. AprĂšs une ultime Ă©preuve aquatique, proposĂ©e par Seth et remportĂ©e par Horus, Osiris, restĂ© jusquâalors silencieux, intervient depuis lâau-delĂ et met directement en cause le tribunal quâil juge trop laxiste. En tant que dieu de la vĂ©gĂ©tation, il menace de couper les vivres Ă lâĂgypte et de dĂ©cimer la population par la maladie. Les dieux, bousculĂ©s par tant dâautoritĂ©, ne tardent pas Ă rendre un verdict favorable Ă Horus. Mais Seth nâest pas oubliĂ©. PlacĂ© aux cĂŽtĂ©s de RĂȘ, il devient celui qui hurle dans le ciel », le trĂšs respectĂ© dieu de lâorage. Mythe de lâĆil dâHorusHorus aveuglĂ© par Seth Dans le papyrus des Aventures dâHorus, Seth pour se dĂ©partager dâHorus propose quâils se transforment tous deux en hippopotames et quâils plongent en apnĂ©e dans les eaux du fleuve. Celui qui remonte avant trois mois rĂ©volus, ne sera pas couronnĂ©. Les deux rivaux se jettent dans le Nil. Mais Isis, craignant pour la vie de son fils, dĂ©cide dâintervenir. Elle confectionne une lance magique afin de harponner Seth pour lâobliger Ă Ă©merger hors des eaux. Elle lance son harpon mais celui-ci touche malheureusement Horus. Sans sâinterrompre, la dĂ©esse lance une seconde fois son harpon et touche Seth. Ce dernier lâimplore piteusement de lui retirer lâarme hors son corps ; ce quâelle fait. En constatant cette clĂ©mence, Horus se met en colĂšre et dĂ©capite sa mĂšre. AussitĂŽt, Isis se transforme en statue de pierre acĂ©phale RĂȘ-Harakhty poussa un grand cri et dit Ă lâEnnĂ©ade HĂątons-nous et infligeons-lui un grand chĂątiment ». LâEnnĂ©ade grimpa dans les montagnes pour rechercher Horus, le fils dâIsis. Or, Horus Ă©tait couchĂ© sous un arbre au pays de lâoasis. Seth le dĂ©couvrit et sâempara de lui, le jeta sur le dos sur la montagne, arracha ses deux yeux Oudjat de leur place, les enterra dans la montagne pour quâils Ă©clairassent la terre ... Hathor, Dame du sycomore du sud, sâen alla et elle trouva Horus, alors quâil Ă©tait effondrĂ© en larmes dans le dĂ©sert. Elle sâempara dâune gazelle, lui prit du lait et dit Ă Horus Ouvre les yeux, que jây mette du lait ». Il ouvrit les yeux, et elle y mit le lait elle en plaça dans le droit, elle en plaça dans le gauche, et ... elle le trouva rĂ©tabli. » â Aventures dâHorus et Seth extraits. Traduction de MichĂšle Broze Durant la pĂ©riode grĂ©co-romaine, soit plus dâun millĂ©naire aprĂšs la rĂ©daction des Aventures dâHorus et Seth, le Papyrus Jumilhac, une monographie consacrĂ©e aux lĂ©gendes anubiennes de la Cynopolitaine, ne manque pas dâĂ©voquer le mythe de la perte des yeux dâHorus. Seth ayant appris que les yeux Ă©taient enfermĂ©s dans deux lourds coffrets en pierre ordonne Ă des complices de les voler. Une fois en ses mains, il charge les coffrets sur son dos, les dĂ©pose au sommet dâune montagne et se transforme en gigantesque crocodile pour les surveiller. Mais Anubis transformĂ© en serpent se glisse auprĂšs des coffrets, prend possession des yeux et les dĂ©pose dans deux nouveaux coffrets en papyrus. AprĂšs les avoir enterrĂ©s plus au nord, Anubis sâen retourne auprĂšs de Seth afin de le consumer. Ă lâendroit oĂč Anubis enterra les yeux Ă©mergea un vignoble sacrĂ© oĂč Isis Ă©tablit une chapelle pour rester au plus prĂšs dâeux. BibliographieArchitecture Nathalie Baum, le Temple dâEdfou Ă la dĂ©couverte du Grand SiĂšge de RĂȘ-Harakhty, Monaco, le Rocher, coll. Champollion », 2007, 366 p. ISBN 9782268057958 S. AufrĂšre, Golvin, Goyon, LâĂgypte restituĂ©e Tome 1, Sites et temples de Haute Ăgypte, Paris, Errance, 1991, 270 p. ISBN 2-87772-063-2 Daniel SouliĂ©, Villes et citadins au temps des pharaons, Paris, Perrin, 2002, 286 p. ISBN 2702870384GĂ©nĂ©ralitĂ©s Jan Assmann, Mort et au-delĂ dans lâĂgypte ancienne, Monaco, Ăditions du Rocher, 2003, 685 p. 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BiEtud 93 », 1985 ISBN 2724700155 Erik Hornung, Les Dieux de lâĂgypte Le un et le multiple, Monaco, Le Rocher, 1986, 309 p. ISBN 2-268-01893-8 Bernard Mathieu, Les Enfants dâHorus, thĂ©ologie et astronomie EnquĂȘtes dans les Textes des Pyramides, 1 », ENiM 1, Montpellier,â 2008, p. 7-14 lire en ligne [archive] Bernard Mathieu, Mais qui est donc Osiris ? 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Christian BĂ©gaint, Seth, ou la divine confusion Une Ă©tude de son rĂŽle dans la mythologie et la religion Ă©gyptienne, Scribd, 2011, 172 p. lire en ligne [archive]Traductions Paul Barguet, Textes des Sarcophages Ă©gyptiens du Moyen Empire, Paris, Ăditions du Cerf, 1986, 725 p. ISBN 2204023329 AndrĂ© Barucq et François Daumas, Hymnes et priĂšres de lâĂgypte ancienne, Paris, Le Cerf, 1980 ISBN 2204013374 RaphaĂ«l Bertrand, Les Textes de la Pyramide dâOunas, Paris, ANOUP Ă©ditions, 2004 ISBN 2950751512 MichĂšle Broze, Mythe et roman en Ăgypte ancienne. Les aventures dâHorus et Seth dans le Papyrus Chester Beatty I, Louvain, Peeters, 1996 Claude Carrier, Textes des Pyramides de lâĂgypte ancienne Tome I, Textes des pyramide dâOunas et de TĂ©ti, Paris, CybĂšle, 2009 ISBN 9782915840100, p. 1 Ă 423. François Lexa, La magie dans lâĂgypte antique de lâAncien Empire jusquâĂ lâĂ©poque copte, Paris, Librairie orientaliste Paul Geuthner, 1925 Plutarque trad. Mario Meunier, Isis et Osiris, Paris, Guy TrĂ©daniel Ăditeur, 2001, 237 p. ISBN 2857070454 Jacques Vandier, Le Papyrus Jumilhac, Paris, CNRS, 1961, 349 p.
RĂ©activerla glande pinĂ©ale Comme nous lâavons vu, la tradition Ă©gyptienne lâappelle "Ćil dâHorus", les hindouistes "lâoeil de Shiva" ou centre de la clairvoyance et dâintuition. Les Hindous portent le Tilak, qui est le point rouge situĂ© entre les sourcils. Dâune maniĂšre symbolique, il est utilisĂ© pour reprĂ©senter lâillumination. Selon les textes, le regard puissant du
N'hĂ©sitez pas Ă partager et Ă aimer si le cĆur vous en dit! NamastĂ©Cette science et cette grande sagesse Ă©tait parvenue en Ăgypte des siĂšcles plus tĂŽt avec les rĂ©fugiĂ©s du continent disparu, lâAtlantide, oĂč de grandes rĂ©alisations humaines avaient Ă©tĂ© accomplies. De ces Atlantes rescapĂ©s du dĂ©sastre, sans doute les plus sages, vint la connaissance des lois naturelles et des principes secrets qui permirent Ă lâĂgypte de sâĂ©lever du plus primitif Ă©tat dâexistence Ă un niveau supĂ©rieur dans le domaine des arts et des sciences. LâĆil dâHorus 2 Osiris Seigneur de la rĂ©incarnation LâĆil dâHorus 3 Le Sphinx, le gardien des horizon, GenĂšse de la connaissance LâĆil dâHorus 4 La fleur de vie LâĆil dâHorus 5 Saqqarah, le sanctuaire de cristal LâĆil dâHorus 6 Saqqarah, la machine quantique LâĆil dâHorus 7 Dendera, lâaube de lâastronomie LâĆil dâHorus 8 Edfu, la voix vers la comprĂ©hension LâĆil dâHorus 9 Kom Ombo, lâaccĂšs Ă la libertĂ© LâĆil dâHorus 10 Philae, le principe fĂ©minin PartagĂ© par Si lâarticle vous a plu, nâhĂ©sitez pas Ă vous abonner Ă nos RĂ©seaux Sociaux / NewsLetter et Ă partager lâarticle. Et si vous vous en sentez inspirĂ©, soutenir le site par un don en cliquant sur lâimage ci-dessous nous faisons partie du compte RAIN Nutriment sur Paypal, mais câest bien que vous soutiendrez. Merci infiniment et belle journĂ©e Ă vous. N'hĂ©sitez pas Ă partager et Ă aimer si le cĆur vous en dit! NamastĂ©
MĂMOIRESDâORION chapitre 2 PubliĂ© par la-PG le 9 juin 2019 9 juin 2019. Merci de votre soutien ! Sethi Sun et Gwin Ogh. Sara Maya reconnut immĂ©diatement la justesse du choix de Shinta Naya Horus Kron. Sethi Ă©tait un ĂȘtre exceptionnel fort respectĂ© non seulement sur Sirius mais Ă©galement dans de nombreux systĂšmes. Grand historien et Ă©rudit, il Ă©tait souvent appelĂ©
Meurtres sur le Nil - L'oeil d'Horus - Grand Format Sur la balustrade un oiseau me regardait. Mon oiseau ! C'était une hallucination... Le psychiatre m'avait expliqué ce processus diabolique... Lorsque... Lire la suite 10,00 ⏠En stock en ligne Livré chez vous à partir du 30 août Sur la balustrade un oiseau me regardait. Mon oiseau ! C'était une hallucination... Le psychiatre m'avait expliqué ce processus diabolique... Lorsque mon cerveau se mettait au travail, qu'il élaborait des hypothÚses fumeuses et tortueuses, lorsqu'il cherchait avec énergie l'astuce capable de confondre un criminel, cela au prix d'une immense cogitation, un oiseau apparaissait et me causait dans un langage que moi seul comprenait. Le commissaire Visconti est désigné par le maire de Toulouse pour aller aider la police égyptienne à résoudre la disparition d'un de ses vieux amis, un éminent égyptologue qui faisait partie d'une croisiÚre sur le Nil. Les cadavres sur lesquels on retrouve à chaque fois, un exemplaire du roman d'Agatha Christie, "Mort sur le Nil", vont jalonner la croisiÚre, pas si paisible que cela, entre Louxor et Abou Simbel. Le commissaire Marcello Visconti et son piaf vont seconder le lieutenant Dalida, une jeune femme aux multiples talents, au cours de ce dangereux périple. Cependant, notre commissaire sera dans l'obligation de rentrer à Toulouse, une premiÚre fois, puis de repartir, pour enfin revenir et percer, au final, le fameux secret de l'oeil d'Horus. Date de parution 05/02/2021 Editeur ISBN 978-2-322-19873-3 EAN 9782322198733 Format Grand Format Présentation Broché Nb. de pages 238 pages Poids Kg Dimensions 12,0 cm à 19,0 cm à 1,4 cm
MĂMOIRESDâORION extrait du chapitre 2 PubliĂ© par la-PG le 15 juin 2019 15 juin 2019. Merci de votre soutien ! Sethi Sun Ă©tant un haut dignitaire de Sirius, on lui octroya un magnifique vaisseau pour son voyage vers Meissa. Plusieurs des membres aĂźnĂ©s de la FĂ©dĂ©ration avaient Ă leur disposition de magnifiques vaisseaux. Ceux-ci Ă©taient pilotĂ©s suivant les
VĂ©ronique Dasen et Armand M. Leroi Texte intĂ©gral 1Lors de la sĂ©ance du 9 janvier 1826 de lâAcadĂ©mie royale des Sciences de Paris, lâanatomiste français Ătienne Geoffroy Saint-Hilaire prĂ©senta Ă lâassemblĂ©e une Ă©trange momie humaine provenant dâĂgypte. Elle lui avait Ă©tĂ© remise par Joseph Giuseppe Passalacqua qui le prenait pour un singe cynocĂ©phale. 1 Ă cĂŽtĂ© de lâibis, plus de trente espĂšces dâoiseaux ont ainsi Ă©tĂ© identifiĂ©es par J. Boessneck et A ... 2Que J. Passalacqua ait identifiĂ© la crĂ©ature Ă un animal nâest pas surprenant. Il lâavait trouvĂ©e dans le cimetiĂšre de Touna el-Gebel, situĂ© Ă lâorĂ©e du dĂ©sert en Moyenne Ăgypte, Ă environ 10 km de la citĂ© dâHermopolis Magna el-Ashmunein. Cette nĂ©cropole, composĂ©e dâun vaste rĂ©seau de galeries souterraines, Ă©tait rĂ©servĂ©e aux animaux consacrĂ©s au dieu lunaire Thot, vĂ©nĂ©rĂ© sous la forme dâun babouin ou dâun ibis. La momie provenait dâun secteur occupĂ© par des singes Papio cynocephalus anubis, embaumĂ©s, comme elle, en position accroupie ; on avait mĂȘme glissĂ© dans ses bandelettes une amulette en forme de babouin Hamadryas. Les catacombes recelaient dâautres animaux momifiĂ©s Ă travers lesquels la puissance divine pouvait se manifester, en majoritĂ© des ibis, mais aussi des bĆufs, bĂ©liers, crocodiles, chiens, chats, poissons, gazelles, ainsi que diffĂ©rentes espĂšces dâoiseaux et de petits animaux1. La plupart de ces animaux avaient probablement grandi dans des Ă©levages spĂ©cialisĂ©s aux environs du temple avant dâĂȘtre tuĂ©s, puis vendus embaumĂ©s aux pĂšlerins pour ĂȘtre consacrĂ©s Ă la divinitĂ©. 2 J. Passalacqua, Catalogue raisonnĂ© et historique des antiquitĂ©s dĂ©couvertes en Ăgypte, Paris, Gale ... 3 J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 230 ; D. Kessler, Forschungsstand bis 1983 », in J. Boessneck... 4 D. Kessler, A. El Halim Nurredin, Der Tierfriedhof von Tuna el-Gebel, Stand der Grabungen bis 19 ... 3Les informations sur les circonstances de la dĂ©couverte de la momie examinĂ©e par Ă. Geoffroy Saint-Hilaire sont malheureusement trĂšs incomplĂštes. J. Passalacqua se contente dâindiquer quâil la trouva dans un tombeau de cynocĂ©phales »2. Ătait-elle dĂ©posĂ©e dans un sarcophage en bois, comme dâautres spĂ©cimens logĂ©s dans les niches des galeries ?3 Le reste de la galerie C, oĂč Ă©taient concentrĂ©es les momies de cynocĂ©phales, fut fouillĂ© de 1931 Ă 1952 par S. Gabra de lâUniversitĂ© du Caire, mais sans faire lâobjet de publications. Les investigations furent reprises sur le site en 1989 par lâUniversitĂ© de Munich sous la direction de Dieter Kessler4. 5 D. Kessler, Die heiligen Tiere und der König, I, BeitrĂ€ge zu Organisation, Kult und Theologie der ... 6 D. Kessler, op. cit., 1987, p. 12 ; D. Kessler, A. El Halim Nurredin, op. cit., p. 262, fig. 14. 4On sait aujourdâhui que la nĂ©cropole se dĂ©veloppa sous la XXVIe dynastie au moment oĂč la reprĂ©sentation divine sous forme animale connut un nouvel essor. Le culte des animaux sacrĂ©s devint alors trĂšs important5. Le complexe cultuel comprenait un temple de Thot qui fut probablement construit sous le rĂšgne du pharaon Amasis vers 570 av. et restaurĂ© ou agrandi sous le rĂšgne de PtolĂ©mĂ©e Ier vers 300 av. Une voie processionnelle le reliait au temple de lâOsiris-babouin et de lâOsiris-ibis, dâoĂč un escalier menait aux catacombes. Des chapelles souterraines furent amĂ©nagĂ©es Ă lâĂ©poque ptolĂ©maĂŻque. Elles Ă©taient dĂ©diĂ©es Ă des babouins dĂ©ifiĂ©s dont les momies, rarement conservĂ©es, avaient fait lâobjet de soins qui tĂ©moignent de leur statut particulier collier MĂ©nat, amulettes dâĆil oudjat, pilier Djed, BĂšs...6. 7 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire in J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 230. 5Nous ne connaissons pas les raisons qui amenĂšrent J. Passalacqua Ă juger cette momie digne de lâattention de lâun des plus grands anatomistes de son Ă©poque. Des dĂ©tails singuliers, peut-ĂȘtre sa taille, lâincitĂšrent Ă la prĂ©senter Ă Ă. Geoffroy Saint-Hilaire pour quâil en dĂ©termine lâespĂšce. Ă. Geoffroy Saint-Hilaire en fut ravi ; il Ă©crit ... quâil ne me fut point difficile dây reconnaĂźtre, dĂšs quâelle fut entiĂšrement dĂ©veloppĂ©e, une des monstruositĂ©s de lâespĂšce humaine dont jâavais eu occasion de mâoccuper. »7 Il ajoute quâil fut si enthousiasmĂ© Ă la vue dâune production aussi singuliĂšre et aussi inattendue, que jâai priĂ© M. Passalacqua dâautoriser que je pusse de suite informer dâun fait aussi curieux le monde savant et lâInstitut de France. » 8 I. Geoffroy Saint-Hilaire, Histoire gĂ©nĂ©rale et particuliĂšre des anomalies de lâorganisation chez ... 9 Histoire des Monstres, Paris, Reinwald, 1880 ; rééd. Grenoble, JĂ©rĂŽme Millon, 2002, p. 29-30. 10 Monstres. Histoire du corps et de ses dĂ©fauts, Paris, Syros, 1991, p. 26-28. 6Cette momie constitue une dĂ©couverte remarquable car elle reprĂ©sente lâun des plus anciens tĂ©moignages palĂ©opathologiques de nouveau-nĂ© atteint dâanomalie congĂ©nitale. Le discours dâĂ. Geoffroy Saint-Hilaire est rĂ©guliĂšrement citĂ© par les historiens de la tĂ©ratologie, tel son fils Isidore Geoffroy Saint-Hilaire 1832-18368, Ernest Martin 18809 et, plus rĂ©cemment, Jean-Louis Fischer 199110. En dĂ©pit de sa cĂ©lĂ©britĂ©, la momie tomba soudain dans lâoubli, et longtemps certains la crurent mĂȘme perdue. Nous avons rĂ©cemment retrouvĂ© sa trace dans le dĂ©pĂŽt du MusĂ©e Ă©gyptien de Berlin oĂč elle porte le numĂ©ro dâinventaire SMB 724. AprĂšs un bref rappel de son histoire, de sa dĂ©couverte vers 1820 Ă lâĂ©poque contemporaine, nous passerons en revue les diffĂ©rentes rĂ©actions quâelle Ă©veilla, des Ăgyptiens de lâĂ©poque ptolĂ©maĂŻque aux tĂ©ratologues contemporains, en passant par les naturalistes du XIXe siĂšcle. Les tribulations de la momie 11 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, Description dâun monstre humain nĂ© avant lâĂšre chrĂ©tienne et considĂ©r ... 12 W. R. Dawson, E. P. Uphill, M. L. Bierbrier, Who was who in Egyptology, London, Egypt Exploration ... 7J. Passalacqua, comme tant dâanciens dĂ©couvreurs, occupe une position ambiguĂ« dans lâhistoire de lâarchĂ©ologie. Pilleur de tombes Ă ses heures, il fut aussi le fondateur et le conservateur de lâĂgyptisches Museum und Papyrussammlung Ă Berlin-Charlottenburg, lâune des plus grandes collections dâarchĂ©ologie dâEurope. NĂ© en 1797 Ă Trieste, il Ă©tait parti en Ăgypte comme marchand de chevaux. Ses affaires nâayant pas prospĂ©rĂ©, il entreprit des fouilles et rassembla une importante collection dâantiquitĂ©s provenant de ThĂšbes et dâautres sites. AprĂšs avoir ramenĂ© sa collection Ă Paris en 1826, il lâexposa dans lâespoir de la vendre au gouvernement français pour la somme de 400 000 francs. Geoffroy Saint-Hilaire examina la momie monstrueuse alors que la collection Ă©tait Ă Paris ; il la commenta puis lâillustra dans au moins deux articles fig. 111. En 1827, aprĂšs avoir en vain attendu une offre du Louvre, J. Passalacqua vendit sa collection Ă FrĂ©dĂ©ric-Guillaume IV de Prusse pour 100 000 francs. Il devint conservateur du MusĂ©e des antiquitĂ©s Ă©gyptiennes Ă Berlin en 1828, et y demeura jusquâĂ sa mort en 186512. 1 - LâanencĂ©phale en 1826. DâaprĂšs Ă. Geoffroy Saint-Hilaire 1825, pl. 18. 1-4. A. mumia 1. Vue ventrale ; 2. Vue dorsale ; 3. Vue latĂ©rale ; 4. Detail du dos du crĂąne. 5. Amulette de babouin. 6-8. Trois autres types dâAnencephalus, A. perforatus, A. cotyla and A. icthyoĂŻdes 8A. Erman dĂ©crit ainsi la momie dans le catalogue du musĂ©e de Berlin 13 A. Erman, AusfĂŒhrliches Verzeichnis der Ăgyptischen AltertĂŒmer und GipsabgĂŒsse, Berlin, W. Spemann ... 724. Mumie einer menschlichen Missgeburt, die in einem Affengrab in Schmun beigesetzt war ; in ihre Binden war die FayenceFigur eines hockenden Affen hineingelegt. Man nahm also wohl an, die betreffende Frau habe einen Affen geboren Pass. »13 14 Communication du Dr. H. Kischkewitz. 15 Lettre du 9Pendant la seconde guerre mondiale, les bombardements des AlliĂ©s causĂšrent dâimportantes pertes au musĂ©e de Berlin. Probablement cachĂ©e dans les caves du nouveau musĂ©e, la momie ne fut toutefois pas dĂ©truite14. En juillet 1974, Fritz Dick, Regisseur und Kameramann Medizin-Film » put encore la radiographier et livrer le rapport suivant fig. 215 2 - LâanencĂ©phale en 1974. Radiographie de Fritz Dick. Berlin-Charlottenburg, Ăgyptisches Museum und Papyrussammlung 16 Trad. Constat radiologique de lâanencĂ©phale objet 724. Ăge de dĂ©veloppement environ 7 mois. ... Röntgenbefund des Anencephalus Objekt 724.Entwicklungsalter etwa 7 Monate. Infolge der erzwungenen Sitzhaltung ist der A. röntgenologisch schlecht auswertbar. Es fĂ€llt auf, das der Unterkiefer 1 fehlt, daher die vogelkopfartige Oberkiefergesichtspartie. Abnorm grosse Augenhölen 2. Nach der Röntgenaufnahme könnte der Unterkiefer eventuell stark nach unten geklappt worden sein, so dass er der ventralen Thoraxwand anliegt 3. Das Fehlen des Unterkiefers ist aber nicht auszuschliessen. Anstelle des nicht ausgebildeten HirnschĂ€dels stellen sich knöcherne DeformitĂ€ten dar 4. Die HalswirbelsĂ€ule ist krĂŒckstockartig eingebogen 5. Die zarten Knochen des PrĂ€parates sind wahrscheinlich beim Mumifizieren und beim Verbringen in die Sitzhaltung stark frakturiert worden, so ist u. a. eine deutliche Fraktur des Oberschenkelknochens 6 zu erkennen. Ferner sind die Unterschenkelknochen durch Gewalteinwirkung vom Fussskelett 7 getrennt, verlagert und auch z. T. frakturiert. Die Knochen der oberen ExtremitĂ€ten sind ebenfalls durch das Bandagieren stark verlagert. Die Knochen wirken im VerhĂ€ltnis zur Grösse des A. sehr plump. An der WirbelsĂ€ule zeigt sich die typische spina bifida 8. »16 17 Gorlin, M. M. Cohen, R. C. M. Hennekam, Syndromes of the Head and Neck, Oxford, Oxford Unive ... 18 Cf. R. J. Oostra, B. Baljet, R. C. M. Hennekam, Congenital anomalies in the teratological collec ... 10Depuis lors, la momie nâa plus fait lâobjet dâĂ©tude ni de publication. Son Ă©tat de conservation a continuĂ© de se dĂ©tĂ©riorer Ă tel point quâaujourdâhui nâen subsiste plus quâune collection de fragments dont le plus grand correspond au bras gauche fig. 3. La figure 4 montre Ă quoi pouvait ressembler lâenfant Ă sa naissance. Les anencĂ©phales nâont pas de voĂ»te crĂąnienne et leur cerveau est rĂ©duit Ă une masse de tissus nĂ©crosĂ©s17. Une tĂȘte renversĂ©e, des yeux globuleux et lâabsence de front et de cou sont des traits caractĂ©ristiques. Lâillustration de Geoffroy Saint-Hilaire et la radiographie suggĂšrent que la momie SMB 724 avait une forme particuliĂšre dâanencĂ©phalie holoacrania avec rachischisis »18. Le crĂąne ne sâest pas formĂ© et la colonne vertĂ©brale est restĂ©e ouverte dans la rĂ©gion dorsale et prĂšs de la tĂȘte. Cette malformation nâest pas viable, et lâenfant fut soit mort-nĂ© ou mourut rapidement peu aprĂšs sa naissance. 3 - LâanencĂ©phale en 2004. Photo H. Kischkewitz, Berlin-Charlottenburg, Ăgyptisches Museum und Papyrussammlung. Le plus grand des fragments conservĂ©s. Il sâagit essentiellement dâune partie du bras gauche A. main ; B. coude ; C. haut du bras Regards Ă©gyptiens 19 Voir F. Drilhon, Un fĆtus humain dans un obĂ©lisque Ă©gyptien en bois », ArchĂ©ologie et mĂ©decine. ... 20 Cf. C. Andrews, Amulets of Ancient Egypt, London, British Museum Press, 1994, spĂ©c. p. 39-40 BĂšs ... 11Les premiers examens avaient fait apparaĂźtre plusieurs dĂ©tails inhabituels qui semblaient traduire le statut ambigu de lâenfant momifiĂ©, entre lâhomme et lâanimal. Alors que les membres des ĂȘtres humains sont allongĂ©s, mĂȘme au stade de fĆtus, le nouveau-nĂ© monstrueux Ă©tait en position accroupie, les mains posĂ©es sur les genoux, comme un cynocĂ©phale19. Il avait reçu le mĂȘme traitement quâun singe sans se soucier de ses anomalies, les embaumeurs avaient soigneusement Ă©viscĂ©rĂ© son crĂąne par le nez, alors que la tĂȘte ne contenait pas de matiĂšre cĂ©rĂ©brale. Comme un ĂȘtre humain, la momie portait une amulette en faĂŻence, mais dâun type particulier au lieu du dieu nain BĂšs, gardien des enfants, on lui avait joint une figurine en forme de babouin, assis dans la mĂȘme attitude que la momie fig. 1-520. 4 - Enfant anencĂ©phale. Amsterdam, musĂ©e Vrolik. Photo Jeremy Pollard mai 2003 21 J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 232-233. 22 Man nahm wohl an, die betreffende Frau habe einen Affen geboren », op. cit. 23 E. Martin, op. cit., 2002, p. 30. 12Ă. Geoffroy Saint-Hilaire en dĂ©duisit que lâenfant, exclu des sĂ©pultures humaines, avait Ă©tĂ© assimilĂ© Ă un animal. Le port de lâamulette le soulignait, par une sorte de comparaison entre lâinfĂ©rioritĂ© organique accidentelle de la monstruositĂ© embaumĂ©e, et lâinfĂ©rioritĂ© normale de lâĂȘtre le plus dĂ©gradĂ© parmi les animaux Ă face humaine »21. A. Erman affirme que lâon avait pensĂ© quâ» une femme avait accouchĂ© dâun singe »22. Pour E. Martin, lâanencĂ©phale constituait ainsi le tĂ©moignage irrĂ©futable de la croyance des Ăgyptiens dans lâorigine bestiale des ĂȘtres humains monstrueux »23. Les Anciens auraient identifiĂ© la crĂ©ature Ă un ĂȘtre nĂ© dâune femme, mais dont on regardait lâorigine comme bestiale ; on lâavait assimilĂ© Ă un animal, mais dâune espĂšce qui, dans la symbolique Ă©gyptienne, occupait le premier rang et dont la religion prescrivait de conserver pieusement les restes ; on lâavait, en un mot, honorĂ© comme un animal sacrĂ©. » 13Ce jugement, rĂ©guliĂšrement rĂ©pĂ©tĂ© dans les ouvrages de tĂ©ratologie, ne correspond toutefois pas aux croyances Ă©gyptiennes. Lâenfant ne fut pas considĂ©rĂ© Ă sa naissance comme un animal, et ne constitue pas un tĂ©moignage de zoolĂątrie. Ce point de vue plaque sur le monde Ă©gyptien des attitudes propres Ă dâautres pĂ©riodes. 24 Par ex. Pline, Histoire naturelle, ; Tite-Live, ; ; ValĂšre Maxime Sur le... 25 Pline, Histoire naturelle, 26 GĂ©nĂ©ration des Animaux, ; LucrĂšce, De la nature, 27 Soranos, Des maladies des femmes, ; D. Gourevitch, Se mettre Ă trois pour faire un bel enfa ... 14Dans la Rome rĂ©publicaine, diffĂ©rentes sources racontent lâenfantement dâune crĂ©ature animale ou hybride. Pline, Tite-Live, ValĂšre-Maxime et dâautres auteurs rapportent quâune femme aurait accouchĂ© dâune crĂ©ature avec une tĂȘte dâĂ©lĂ©phant atteint de cyclopie ?, dâun porc Ă tĂȘte humaine, ou dâun serpent24. DâĂgypte serait venu un mystĂ©rieux embryon dâhippocentaure que Pline lâAncien aurait pu observer, conservĂ© dans du miel sous le rĂšgne de lâempereur Claude. Ă la mĂȘme Ă©poque, un autre hippocentaure serait nĂ© et mort le mĂȘme jour en Thessalie25. Si lâopinion populaire y croit peut-ĂȘtre, les biologistes et mĂ©decins antiques rejettent lâexistence du mĂ©lange des espĂšces. Aristote, et Ă sa suite LucrĂšce, dĂ©montrent lâinvraisemblance de telles conceptions Ă cause des diffĂ©rents temps de gestation propres Ă chaque catĂ©gorie. Le veau Ă tĂȘte dâenfant, le mouton Ă tĂȘte de bĆuf ne sont jamais ce que lâon en dit, ils nâen nâont que la ressemblance »26. Les explications rationnelles attribuent la prĂ©sence de traits hybrides Ă lâeffet dâimpressions maternelles pendant la grossesse. Pour Soranos IIe s. apr. la naissance de crĂ©atures simiesques vient de la vision dâun singe, et il conseille aux femmes dâarriver sobres au rapport sexuel », parce que les visions extravagantes que procure lâivresse pourraient influencer la formation du fĆtus27. 28 P. Derchain, Anthropologie. Ăgypte pharaonique », in Y. Bonnefoy dir., Dictionnaire des mythol ... 15En Ăgypte ancienne, aucun rĂ©cit ne mentionne la naissance dâun animal issu dâune femme. Le fait que lâimagerie divine soit composite, mĂȘlant les espĂšces, nâimplique pas que les Ăgyptiens aient cru en lâexistence dâĂȘtres hybrides rĂ©els. Les formes mixtes constituent des signes picturaux ; elles rĂ©vĂšlent que le divin peut sâincarner dans des formes animales aussi bien quâhumaines. Ă chaque animal correspond une des facettes des pouvoirs du dieu, mais son aspect vĂ©ritable reste cachĂ©28. 29 Sur les compĂ©tences de Thot, voir par exemple D. Kurth, Thot », Lexikon der Ăgyptologie, VI, Wie ... 30 L. Lortet, C. Gaillard, La faune momifiĂ©e de lâancienne Ăgypte, IIe sĂ©rie, Archives du musĂ©um dâhi ... 16Rien ne permet donc dâaffirmer que la prĂ©sence de lâanencĂ©phale parmi les singes tient au fait que son apparence Ă©trange fut interprĂ©tĂ©e comme le rĂ©sultat de lâunion dâune femme et dâun animal. Les soins exceptionnels quâon lui a prodiguĂ©s peuvent aussi rĂ©sulter de lâaspect inachevĂ© de lâenfant, privĂ© de boĂźte crĂąnienne, les vertĂšbres ouvertes. Sa momification ne pourrait-elle exprimer le souci de lui permettre de terminer sa gestation et de se rĂ©gĂ©nĂ©rer dans lâau-delĂ ? Sa position accroupie et le port de lâamulette de singe le placent sous la protection de Thot, intimement liĂ© au concept de croissance et de complĂ©tude. DivinitĂ© lunaire, Thot prĂ©side aux phases de lâastre dont il assure la rĂ©gularitĂ© ; dans le mythe de lâĆil solaire, il guĂ©rit Horus, lâenfant par excellence, et rend Ă son Ćil blessĂ© sa perfection sous la forme symbolique de lâĆil oudjat29. Ce rapport Ă la complĂ©tude pourrait aussi expliquer la coutume de placer des fĆtus dans des sarcophages en forme de singe30. AssociĂ© Ă MaĂąt, Thot assure lâĂ©quilibre de lâunivers. Ă la Basse Ăpoque, ses compĂ©tences de dieu guĂ©risseur sâajoutent Ă celles de patron des magiciens sous la forme dâHermĂšs TrismĂ©giste. 31 S. Sauneron, J. Yoyotte, La naissance du monde selon lâĂgypte ancienne », La naissance du monde ... 32 Cf. lâenfant Ă face de grenouille nĂ© en 1517 ; A. ParĂ©, Des monstres et des prodiges, ch. IX, Ex ... 17LâanencĂ©phale ne fut probablement ni assimilĂ© Ă un singe, ni transformĂ© en singe, mais marquĂ© de la prĂ©sence dâun dieu lunaire bĂ©nĂ©fique, capable de le parfaire et de lâintĂ©grer Ă lâordre cosmique. Dâautres rĂ©fĂ©rences pourraient expliquer la prĂ©sence de la momie dans la nĂ©cropole dâHermopolis. Lâapparence incomplĂšte du nouveau-nĂ©, aux yeux globuleux et au crĂąne fuyant, Ă©voque certains aspects de la cosmogonie hermopolitaine oĂč des entitĂ©s composent une assemblĂ©e de huit dieux primordiaux31. Cette Ogdoade, formĂ©e de quatre couples, personnifie les forces obscures du chaos prĂ©cĂ©dant la crĂ©ation. Ă la Basse Ăpoque, ces dieux sont reprĂ©sentĂ©s comme des ĂȘtres semi-anthropomorphes, les hommes avec une tĂȘte de grenouille, les femmes avec une tĂȘte de serpent. AssociĂ© Ă un batracien, symbole de renaissance et de rĂ©surrection, lâanencĂ©phale Ă©tait symboliquement intĂ©grĂ© aux forces crĂ©atrices de lâunivers. Les spĂ©culations liant lâenfant Ă lâOgdoade et Ă Thot ont aussi pu se combiner32. Momies de fĆtus et de nouveau-nĂ©s 33 Je remercie C. Spieser de ces informations. Voir aussi E. Feucht, Der Weg ins Leben », in Dasen ... 34 J. Assman, Ăgyptische Hymnen und Gebete, Fribourg/Göttingen, UniversitĂ€tsverlag/Vandenhoeck & Rupr ... 35 Sur le rĂŽle protecteur dâAtoum, Khnoum, Chou E. Feucht, op. cit., 2004, p. 42-43. Serket C. Sp ... 36 V. Dasen, Dwarfs in Ancient Egypt and Greece, Oxford, Clarendon Press, 1993, spĂ©c. p. 52-53, 67-75 ... 18Le traitement exceptionnel de lâanencĂ©phale doit ĂȘtre replacĂ© dans le contexte plus large des soins rĂ©servĂ©s Ă lâenfant Ă naĂźtre et au nouveau-nĂ© en Ăgypte ancienne. De nombreuses divinitĂ©s Ă©taient invoquĂ©es pour assurer une grossesse et un accouchement rĂ©ussis. Perçu comme un ĂȘtre vivant, le fĆtus Ă©tait lâobjet de protections divines33. Dans lâhymne solaire dâAmarna, Aton doit ainsi apaiser les larmes dâun fĆtus qui Ă©prouve dĂ©jĂ des sentiments34. Ailleurs, Atoum promet Ă Isis de veiller sur lâenfant quâelle porte, Serket, Celle qui fait respirer », protĂšge la croissance de lâembryon, Khnoum sâoccupe de le façonner sur son tour et dâouvrir la matrice pour lâaccouchement35. Les dieux nains BĂšs, seigneur de la matrice », et Ptah-PatĂšque, aux proportions fĆtales, patronnent lâensemble du processus de la procrĂ©ation, de la grossesse Ă la naissance36. 37 Sur ces trouvailles, voir aussi J. Baines, P. Lacovara, Burial and the dead in ancient Egyptian ... 38 B. BruyĂšre, Rapport sur les fouilles de Deir el MĂ©dineh 1934-1935, II, La nĂ©cropole de lâest, Le ... 39 E. Feucht, op. cit., 2004, p. 128-130. Plus rarement, lâenfant se trouve avec le pĂšre, ou avec le ... 40 Louvre E 3708, N 3959 Basse Ă©poque ; Drilhon, op. cit., 1987, p. 503-506, fig. 4-6. 41 F. Filce Leek, The Human Remains from the Tomb of Tutâankhamun, Oxford, Griffith Institute, 1972, ... 42 Louvre, Coll. Rousset Bey, E 5723 n° 1945 ; Coll. Clot Bey, n° 4205, 1940 ; Lortet/ Gaillard, op. ... 19Des fĆtus ont reçu diffĂ©rents types de sĂ©pulture37. Ă Deir el-Medineh, la nĂ©cropole de lâest fut apparemment rĂ©servĂ©e aux enfants en bas Ăąge. B. BruyĂšre y dĂ©nombre plusieurs fĆtus et nouveau-nĂ©s simplement enveloppĂ©s dâun tissu et dĂ©posĂ©s dans une amphore ou un panier de vannerie38. Les enfants de lâĂ©lite Ă©taient parfois embaumĂ©s. La plupart ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s aux cĂŽtĂ©s de leur mĂšre, probablement morte en couches39, dâautres ont Ă©tĂ© conservĂ©s sĂ©parĂ©ment. Un fĆtus humain de 3 Ă 4 mois fut ainsi placĂ© dans un obĂ©lisque miniature en bois servant de pilier dorsal Ă une statue de Ptah-Sokar-Osiris ; ses membres Ă©taient dĂ©pliĂ©s, allongĂ©s le long du corps comme pour lâhumaniser40. Deux fĆtus de 5 mois et demi et de 7 mois furent retrouvĂ©s dans des sarcophages anthropoĂŻdes miniatures dans la tombe de Toutankhamon. Lâun dâeux montrait au niveau de des os une dĂ©formation de Sprengel, peut-ĂȘtre associĂ©e Ă dâautres malformations lĂ©tales41. Dâautres spĂ©cimens Ă©taient logĂ©s dans le dos de statues Ă lâimage du dieu BĂšs, garant de leur survie dans lâau-delĂ 42. 43 Lortet/ Gaillard, op. cit., 1907 et 1909. 44 G. E. Smith, The Royal Mummies, Le Caire, Institut français dâarchĂ©ologie orientale, 1912 CGC, p ... 20Parfois la frontiĂšre entre lâhomme et lâanimal est ambiguĂ«. Deux sarcophages ou statues en forme de babouin accroupi semblent avoir renfermĂ© un fĆtus dâenfant, Ă moins quâil ne sâagisse de jeunes singes aux membres disposĂ©s comme ceux dâun ĂȘtre humain, allongĂ©s le long du corps ou repliĂ©s sur la poitrine43. Ă lâinverse, la petite momie dĂ©posĂ©e dans le sarcophage de la princesse MaĂątkare-Moutemhet XXIe dynastie, ca 1020 av. fut longtemps prise pour celle de son nouveau-nĂ© jusquâau jour oĂč une radiographie permit de lâidentifier comme une femelle babouin Hamadryas, probablement lâanimal favori de la princesse44. Le traitement des nouveau-nĂ©s et des enfants anormaux 21Lâattitude religieuse des Ăgyptiens envers les enfants prĂ©sentant des malformations congĂ©nitales diffĂšre profondĂ©ment de celles dâautres peuples par sa capacitĂ© Ă corriger symboliquement une anomalie pour lâintĂ©grer dans lâordre du monde. Loin dâĂȘtre lâexpression dâune colĂšre divine, synonyme dâune souillure quâil faut Ă©liminer, ces naissances sont perçues comme la manifestation dâune prĂ©sence divine. 22Les prĂ©ceptes des moralistes conseillent dâaccepter avec rĂ©signation les imperfections corporelles. Au Nouvel-Empire, le sage AmĂ©nĂ©mopĂ© prĂ©conise dâĂȘtre charitable et de ne pas se moquer des infirmes Ne ris pas de lâaveugle ni ne te moque du nainNi ne rĂ©duis Ă rien la condition dâun te moque pas dâun homme qui est dans la main du dieu, 45 Trad. P. Vernus, Sagesses de lâĂgypte pharaonique, Paris, Imprimerie nationale, 2001, p. 324. Ni ne lui sois hostile jusquâĂ lâ est argile et paille,Le dieu est son dĂ©molit et re bĂątit quotidiennement. » XXIV, 8-1645 46 Dasen, op. cit., 1993, p. 50, fig. 47 M. de Rochemonteix, S. Cauville, D. Devauchelle, Le temple dâEdfou, I, Le Caire, Institut français ... 23Parmi les anomalies congĂ©nitales, le nanisme semble avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune sympathie particuliĂšre. DĂšs lâAncien Empire, les nains furent associĂ©s au symbolisme solaire grĂące Ă diffĂ©rents jeux de correspondances quâillustre un papyrus mythologique du Nouvel Empire46. Dans le disque solaire se tient le bĂ©lier, qui incarne le soleil Ă son coucher, et un nain qui remplace lâimage attendue du scarabĂ©e sacrĂ© KhĂ©pri, symbole du soleil levant comme lâindique lâhomophonie des mots kheprer, scarabĂ©e, et kheper, venir Ă lâexistence. Au jeu de mots sâajoute un jeu dâimages. Avec ses membres incurvĂ©s et son long torse, le nain prĂ©sente la mĂȘme silhouette que le scarabĂ©e, avec un gros abdomen et de petites pattes courbes. InachevĂ©, le nain va donc incarner dans la pensĂ©e religieuse Ă©gyptienne la notion de croissance, de rĂ©gĂ©nĂ©ration et de jeunesse Ă©ternelle. Un hymne du temple ptolĂ©maĂŻque dâEdfou dĂ©crit lâenfant Horus comme un nain Un lotus surgit dans lequel se trouvait un bel enfant qui illuminait la terre de ses rayons.... un bourgeon dans lequel se trouvait un nain »47. Cette identification sâexplique par lâapparence ambiguĂ« du nain, Ă la fois enfant et adulte, comme un jeune dieu Ă peine nĂ© mais dĂ©jĂ sage et savant. 24Deux petits dieux familiers tĂ©moignent de la valorisation du nain dans la religion et la magie Ă©gyptiennes. Le plus populaire est BĂšs, un nain trapu aux membres torses, avec une grosse tĂȘte Ă la langue pendante, auxquels sâajoutent les oreilles, la queue et mĂȘme la criniĂšre dâun lion. Son image apparaĂźt dĂšs le Moyen Empire vers 2040 av. jusquâĂ lâĂ©poque romaine sur une grande variĂ©tĂ© de supports, notamment des amulettes et des intailles magiques. Câest lâun des principaux gĂ©nies protecteurs de la famille ; avec la dĂ©esse Hathor et la dĂ©esse hippopotame Taouret, il Ă©carte les influences malignes des femmes enceintes et prĂ©side aux accouchements. Un autre dieu nain, nommĂ© conventionnellement Ptah-PatĂšque, apparaĂźt sous la forme dâamulettes dĂšs le Nouvel-Empire vers 1550 av. Comme BĂšs, ce petit dieu protĂšge les enfants de tout mal, en particulier des morsures et piqĂ»res dâanimaux dangereux. Sur certaines figurines, lâabsence de pilositĂ© et lâhypotrophie des traits faciaux Ă©voquent lâimage dâun fĆtus, peut-ĂȘtre pour signaler que la protection du dieu sâĂ©tendait Ă la femme enceinte et Ă lâembryon. 25Dans la vie quotidienne, des nains apparaissent dĂšs lâĂ©poque prĂ©dynastique dans lâentourage des grands dignitaires de la cour. Ils semblent avoir assumĂ© des tĂąches bien dĂ©finies, comme lâentretien des habits, des objets de toilette et la fabrication de bijoux. Ils sont parfois accompagnĂ©s par dâautres personnes avec des anomalies physiques. Dans la tombe de Baqt I Ă Beni Hassan Moyen Empire, XIe-XIIe dyn., 2040-1783 av. la suite du dĂ©funt est composĂ©e dâun nain, dâun bossu et dâun boiteux qui portent chacun le nom de leur malformation inscrit au-dessus de leur tĂȘte nmw, jw, dnb. Les nains ont aussi la garde des animaux favoris, gĂ©nĂ©ralement des singes cercopithĂšques et des chiens. Certains nains ont mĂȘme occupĂ© des fonctions importantes. Lâexemple le plus cĂ©lĂšbre est celui de Seneb qui reçut le privilĂšge dâĂȘtre enterrĂ© dans la nĂ©cropole royale de Gizeh Ve dyn., vers 2475 av. 48 Par ex. la momie dâenfant atteint dâosteogenesis imperfecta Nouvel empire ; H. K. Gray, Mummies ... 49 Histoire naturelle, 26Dâautres documents confirment que les enfants prĂ©sentant des anomalies physiques Ă la naissance avaient des chances de survivre et dâĂȘtre Ă©levĂ©s48. Adultes, ils nâĂ©taient pas exclus de la vie sociale et religieuse Ă cause de leur handicap. Câest dâailleurs en Ăgypte que lâon jugea bon, selon Pline lâAncien, dâĂ©lever un monstre portentum câĂ©tait un humain qui avait les deux yeux aussi derriĂšre la tĂȘte, mais qui ne voyaient pas »49. 27LâintĂ©gration rĂ©ussie des nains et dâautres infirmes dans la sociĂ©tĂ© Ă©gyptienne explique le soin particulier que reçut lâanencĂ©phale dâHermopolis. Contrairement Ă la MĂ©sopotamie voisine ou aux sociĂ©tĂ©s italique et romaine, la naissance dâun enfant difforme nây reprĂ©sentait pas un signe inquiĂ©tant pour les parents ou lâensemble de la communautĂ©. Ni bĂȘte, ni hybride, ni monstre, lâanencĂ©phale fut accueilli comme un ĂȘtre hors du commun, inachevĂ©, Ă lâimage des crĂ©atures divines des temps primordiaux, quâil fallait remettre Ă la protection du dieu Thot pour assurer sa finition. 50 I. E. S. Edwards, Hieratic Papyri in the British Museum, Fourth Series, Oracular Amuletic Decrees ... 28Le sort de cet enfant ne permet toutefois pas dâaffirmer que toutes les imperfections corporelles Ă©taient bien accueillies. Quelques documents laissent entrevoir une rĂ©alitĂ© plus complexe. Ainsi, un texte magique du VIIIe s. av. XXIIe ou XXIIIe dyn. Ă©numĂšre les motifs dâanxiĂ©tĂ© dâune femme enceinte. Il figure sur un petit papyrus que la future mĂšre portait autour du cou, glissĂ© dans un Ă©tui, en guise de talisman50. Le texte invoque protection contre toutes sortes dâinfluences nĂ©fastes. Trois malheurs notamment concernent le nouveau-nĂ© Nous la protĂ©gerons dâune naissance dâHorus une naissance prĂ©maturĂ©e ?, dâune fausse-couche, et de la naissance de jumeaux ». Le terme d3jt traduit par fausse-couche » pourrait aussi dĂ©signer une irrĂ©gularitĂ© », câest-Ă -dire une malformation de lâenfant. Les naissances gĂ©mellaires sont une autre cause de souci, probablement parce quâelles reprĂ©sentaient des naissances Ă risque, susceptibles de coĂ»ter la vie Ă la mĂšre et aux enfants. 29Des absences laissent supposer que les nouveau-nĂ©s prĂ©sentant des anomalies majeures Ă©taient discrĂštement supprimĂ©s Ă la naissance, mĂȘme si cette pratique Ă©tait officiellement dĂ©sapprouvĂ©e. On ne possĂšde ainsi pas de description ni de reprĂ©sentation Ă©gyptiennes dâĂȘtres humains atteints de graves malformations, privĂ©s dâun ou plusieurs membres, avec des parties surnumĂ©raires ou joints ensemble, comme les jumeaux siamois, qui tĂ©moigneraient de leur survie et de leur intĂ©gration. La mythologie Ă©gyptienne compte pourtant de nombreux monstres, mais ce sont toujours des ĂȘtres composites, formĂ©s de parties animales et humaines, sans rapport avec un Ă©tat pathologique rĂ©el. Le regard dâĂ. Geoffroy Saint-Hilaire 51 T. Appel, The Cuvier-Geoffroy Debate French Biology in the Decade before Darwin, Oxford, Oxford ... 30Ă. Geoffroy Saint-Hilaire chercha bien sĂ»r Ă deviner ce que cette momie monstrueuse avait pu signifier aux yeux des Ăgyptiens qui lâavaient faite, mais il Ă©tait avant tout un anatomiste. Bien quâil soit passĂ© Ă la postĂ©ritĂ© dâabord pour ses aphorismes et ses brillantes recherches dans le domaine de la zoologie, il Ă©tait aussi le fondateur de la tĂ©ratologie moderne, câest-Ă -dire, littĂ©ralement, de la science des monstres51. En particulier, câest en 1822 quâil publia le second volume de sa Philosophie Anatomique. Or, câest dans cet ouvrage quâil entreprit de classer systĂ©matiquement les difformitĂ©s congĂ©nitales, de rechercher par lâexpĂ©rimentation leurs causes, et quâil mit en relation la question des difformitĂ©s avec celle de la formation embryonnaire du corps humain normal ». Quatre ans plus tard, la momie monstrueuse lui fournit lâoccasion de se pencher Ă nouveau sur cette question. 31Pour Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, SMB Inv. Nr. 724 reprĂ©senta une sorte de triomphe taxonomique. Dans sa Philosophie Anatomique, il avait commencĂ© Ă classer les nouveau-nĂ©s monstrueux de la mĂȘme maniĂšre que les taxonomistes classaient les animaux. Il crĂ©a ainsi plusieurs petites familles » ou genres », Ă la maniĂšre linnĂ©enne. Un de ces groupes reunissait les cas du type AnencĂ©phale, quâil dĂ©crivait ainsi AnencĂ©phale TĂȘte sans cerveauPoint de cerveau ni de moelle Ă©piniĂšre ; la face et tous les organes des sens dans lâĂ©tat normal ; la boĂźte cĂ©rĂ©brale ouverte vers la ligne mĂ©diane, est composĂ©e de deux moitiĂ©s renversĂ©es et Ă©cartĂ©es de chaque cĂŽtĂ© en ailes de pigeon. 52 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825 ; I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1836 p. 61-68. 53 Voir bibliographie dans I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1836 ; p. 61-68 ; I. Geoffroy Saint-H ... 54 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 68. 32Cette description se basait sur plusieurs cas observĂ©s Ă Paris par Geoffroy. Il nâĂ©tait dâailleurs pas le seul, notait-il, Ă avoir observĂ© et rĂ©pertoriĂ© cette difformitĂ© particuliĂšre52 â mais il Ă©tait en revanche le premier Ă lui donner une place prĂ©cise dans une taxonomie qui considĂ©rait les nouveau-nĂ©s privĂ©s de tĂȘte comme un tout cohĂ©rent fig. 5. Dans des publications ultĂ©rieures sur lâanencĂ©phalie53, Geoffroy poussa plus loin la logique linnĂ©enne et dĂ©crivit 9 espĂšces » dâanencĂ©phales comme par exemple A. ichthyoĂŻdes, A. perforatus et A. mumia â la momie montrueuse54 Anenchephalus-MumiaCaract. spĂ©c. TĂȘte renversĂ©e en arriĂšre ; bouche bĂ©ante ; les sur-occipitaux fort Ă©cartĂ©s et maintenus Ă la hauteur de lâarticulation scapulo-humĂ©rale ; les corps vertĂ©braux autant hauts que larges. 55 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1836, p. 63. 33Les distinctions entre les espĂšces » monstrueuses de Geoffroy reposaient sur des diffĂ©rences minimes quant au degrĂ© de difformitĂ© ; elles furent par consĂ©quent peu utilisĂ©es. Mais le principe linnĂ©en est restĂ© dâactualitĂ© dans les ouvrages rĂ©cents de tĂ©ratologie qui sont parfois organisĂ©s selon les axes de la taxonomie plus fine dâIsidore, le fils dâĂtienne Geoffroy Saint-Hilaire. Câest lui, en effet, dans son Histoire GĂ©nĂ©rale et ParticuliĂšre des Anomalies, qui plaça le genre anencĂ©phale » dans la famille des AnencĂ©phaliens », ordre des Monstres Autosites », classe des Monstres Unitaires » et enfin, embranchement des Anomalies Complexes »55. 34Ces projets taxonomiques imposaient un ordre, si arbitraire soit-il, sur une partie de la Nature qui en avait manquĂ© jusque-lĂ , â une partie, qui plus est, dans laquelle le dĂ©sordre rĂ©gnait en maĂźtre. Pour Geoffroy pĂšre, dĂ©couvrir que son systĂšme fonctionnait sur un nouveau-nĂ© de 2000 ans Ă©tait la preuve mĂȘme de sa validitĂ© universelle. 5 - Nouveau-nĂ©s anencĂ©phales. DâaprĂšs Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, Philosophie anatomique, Paris, Deville-Cavellin, 1822, pl. IV premiĂšre description du genus AnencĂ©phale ». 1 et 2 vues latĂ©rale et dorsale de lâenfant ; 3 "NotencĂ©phale" ; 4-8 parties du squelette 56 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 523-529. 35Mais Geoffroy ne voulait pas seulement classer les difformitĂ©s, il voulait en expliquer la genĂšse. Dans la Philosophie Anatomique, il suggĂšre quâune forme particuliĂšre dâanencĂ©phalie a pu ĂȘtre causĂ©e par un retardement de dĂ©veloppement », imputable Ă des lĂ©sions subies au premier stade de la vie embryonnaire, et causĂ©es par le surmenage de la mĂšre pendant sa grossesse56. Assez curieusement, Geoffroy ne fait aucun commentaire sur les causes de lâanencĂ©phalie de la momie ; il semble juste considĂ©rer comme admis que ce sont des causes identiques aux causes actuelles qui ont pu jouer deux ou trois mille ans auparavant ». 36Geoffroy saisit en tout cas lâoccasion fournie par SMB Inv. Nr. 724 pour rĂ©affirmer quelques-unes de ses pensĂ©es favorites concernant les mĂ©canismes de lâontogenĂšse humaine. Il commence par le faire dans un exposĂ© Ă lâAcadĂ©mie des sciences 57 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825. On sâest plus occupĂ© des AnencĂ©phalies que des autres cas de monstruositĂ©s lâabsence de tout le systĂšme mĂ©dullaire cĂ©rĂ©bro-spinal a paru, en effet, une singularitĂ© du plus haut intĂ©rĂȘt dâabord pendant le rĂšgne du cartĂ©sianisme, comme fournissant un fait contraire Ă lâhypothĂšse que des esprits animaux sâengendraient dans le cerveau, et tout rĂ©cemment, depuis quâa paru la loi du dĂ©veloppement excentrique des organes, loi reconnue et posĂ©e par le docteur Serres, cette absence Ă©tant opposĂ©e aux opinions reçues, que les nerfs naissent des parties mĂ©dullaires contenues dans les Ă©tuis crĂąnien et vertĂ©bral. »57 58 Descartes, La description du corps humain ; De la formation de lâanimal », 1648, in C. Adam, P. ... 59 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822. 37La premiĂšre affirmation renvoie Ă lâidĂ©e de Descartes selon laquelle les esprits animaux » â un fluide mystĂ©rieux issu du sang â naissaient dans le cerveau et se rĂ©pandaient par les nerfs jusquâaux extrĂ©mitĂ©s, pour y provoquer le mouvement et en assurer le dĂ©veloppement58. Les anencĂ©phales infirmaient cette doctrine, puisque, quoique dĂ©pourvus de cerveau, ils Ă©taient par ailleurs complĂštement constituĂ©s59. 60 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 88-89. 61 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 88. 38La deuxiĂšme dĂ©claration, concernant la loi du dĂ©veloppement excentrique », nous amĂšne au cĆur mĂȘme de la Philosophie anatomique de Geoffroy. Il sâagissait dâune sĂ©rie de lois permettant selon lui dâexpliquer la diversitĂ© anatomique offerte par le monde animal et son origine dans lâĆuf ou la matrice60. Ces lois pouvaient expliquer les formes prises par les individus monstrueux, et les individus monstrueux pouvaient, en retour, servir Ă confirmer leur validitĂ©. Pour Geoffroy, ses lois constituaient un vĂ©ritable instrument de dĂ©couvertes »61 â Ă lâinstar de son disciple Ătienne Serres, qui avait baptisĂ© ce systĂšme lâanatomie transcendante ». 62 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825 ; 1826. 63 De Beer, op. cit., 1937, p. 7-15. 64 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825, 373-375. 65 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 371-372. 66 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 388. 39Dans une sĂ©rie dâarticles62, Geoffroy montre comment les nouveaux nĂ©s anencĂ©phales et plus particuliĂšrement SMB Inv. Nr. 724, confirment ou infirment un certain nombre de thĂ©ories concernant le dĂ©veloppement et lâidentitĂ© des organes. Selon une de ces thĂ©ories, avancĂ©e Ă la fois par Goethe, Oken, Geoffroy et dâautres, le crĂąne est composĂ© dâune sĂ©rie de vertĂšbres modifiĂ©es63. Les anencĂ©phales, avance-t-il, permettent de voir les morceaux du crĂąne comme des os sĂ©parĂ©s, lĂ oĂč ils seraient normalement fusionnĂ©s â rĂ©vĂ©lant ainsi leur vraie nature64. La spina bifida des anencĂ©phales fournit ainsi Ă Geoffroy lâoccasion dâĂ©laborer une autre thĂ©orie selon laquelle la plupart des organes se dĂ©veloppent dâabord comme des primordia distincts Ă©lĂ©ments primitifs, qui fusionnent ensuite sous lâeffet dâune force attractive inhĂ©rente, un processus en lâespĂšce interrompu, laissant la colonne vertĂ©brale divisĂ©e en deux65. Cette idĂ©e allait devenir sa loi dâaffinitĂ© de soi pour soi », une sorte de loi universelle de lâattraction expliquant non seulement les formes de dĂ©veloppement organiques mais bien dâautres encore, et qui devait sans doute beaucoup Ă la notion dâ affinitĂ©s Ă©lectives » de Goethe. Le dĂ©doublement de la colonne vertĂ©brale autorise Ă©galement Geoffroy Ă faire allusion au passage Ă lâune des ses idĂ©es favorites, Ă savoir que les squelettes des vertĂ©brĂ©s peuvent ĂȘtre rapprochĂ©s des exosquelettes des crustacĂ©s et des insectes fig. 1. Dans la lĂ©gende dâune figure dĂ©crivant A. perforatus, il note que sa spina bifida provient dâune sĂ©paration des Ă©lĂ©ments vertĂ©braux comme dans le cas des CrustacĂ©s et des Insectes »66. 67 E. Serres, Recherches dâanatomie transcendante et pathologique. ThĂ©orie des formations et des dĂ©fo ... 68 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 381-386. 40Rien de tout cela ne pouvait ĂȘtre dĂ©duit de SMB Inv. Nr. 724, dont le squelette ne pouvait ĂȘtre atteint sans dommage. Aussi peu claire est sa dĂ©monstration de la loi du dĂ©veloppement excentrique » qui proclamait de façon gĂ©nĂ©rale que les organes trouvaient leur origine dans divers primordia qui se dĂ©veloppaient ensuite vers lâintĂ©rieur avant de fusionner67, et en particulier que les nerfs spinaux se dĂ©veloppaient des extrĂ©mitĂ©s vers le cordon mĂ©dullaire plutĂŽt que lâinverse. De façon plus convaincante, Geoffroy se sert de SMB Inv. Nr. 724 pour critiquer lâidĂ©e courante dâalors selon laquelle les organes gĂ©nitaux masculins reprĂ©sentent une sorte dâextension des organes gĂ©nitaux fĂ©minins. Si tel Ă©tait le cas, raisonne-t-il, et compte tenu du fait que lâanencĂ©phalie rĂ©sulte dâun arrĂȘt du dĂ©veloppement global, on devrait nâen trouver que des nouveau-nĂ©s fĂ©minins68. Or, SMB Inv. Nr. 724 est un mĂąle. Il est donc plus vraisemblable dâimaginer que les organes gĂ©nitaux fĂ©minins et masculins ont un dĂ©veloppement indĂ©pendant â ce qui correspond peu ou prou Ă nos conceptions actuelles. De lâutilitĂ© du monstre aujourdâhui 69 L. D. Botto et al., Neural tube defects », New England Journal of Medicine, 341, 1999, p. 1509-1 ... 41Dans les travaux modernes de tĂ©ratologie, lâanencĂ©phalie est gĂ©nĂ©ralement regroupĂ©e avec la Spina Bifida sous un syndrome unique ASB », dans la mesure oĂč les caractĂ©ristiques de ces difformitĂ©s se confondent. Câest une des tares congĂ©nitales les plus communes, affectant 1 naissance pour 1 000 aux Ătats Unis, mais lâincidence de cette difformitĂ© varie du simple au quintuple selon la gĂ©ographie, la race et le niveau socio-Ă©conomique69. 70 J. Coppa, Greene, J. N. Murdoch, The genetic basis of mammalian neurulation », Nature Gen ... 71 M. Lucock, Folic Acid nutritional biochemistry, molecular biology and role in disease processe ... 42Lâopinion de Geoffroy selon laquelle lâanencĂ©phalie serait due Ă un retard de dĂ©veloppement causĂ© par le travail de la mĂšre aux premiers mois de la grossesse nâest plus soutenable aujourdâhui. Mais les causes de lâASB ainsi que les variations de sa frĂ©quence dans la population restent obscures. On connaĂźt de rares mutations entraĂźnant des cas dâASB, soit chez lâhomme, soit chez la souris, mais elles ne sont pas la cause de la plupart dâentre eux70. Ce trouble semble au contraire rĂ©sulter de lâinteraction de plusieurs facteurs de risques environnementaux et gĂ©nĂ©tiques mal dĂ©finis. Un de ces facteurs est la carence en folate ou en vitamine B. Personne ne sait comment cette carence entraĂźne lâĂ©chec de la soudure du canal neural, mais il est clair que lâadministration dâacide folique pendant la grossesse permet de prĂ©venir efficacement lâASB71. 72 A. M. Leroi, Mutants On the Form, Variety and Errors of the Human Body, London, Harper Collins, ... 43Comme le pressentait Geoffroy, lâASB trouve son origine dans les dĂ©buts de lâembryogenĂšse. Dix-neuf jours environ aprĂšs la conception, une zone de tissu nerveux se forme le long du dos de lâembryon. Affectant la forme dâune feuille de tulipe, cette zone tissulaire est dâabord plate. Plus tard, toutefois, elle se replie longitudinalement pour former un canal. Les bords de ce canal se collent ensuite au sommet pour former un tube creux qui court tout le long de lâembryon les futurs cordon mĂ©dullaire et cerveau72. Le scellement, ou fermeture », du canal neural semble ĂȘtre une opĂ©ration dĂ©licate, qui peut frĂ©quemment Ă©chouer. Le rĂ©sultat est alors un canal neural ouvert, une colonne vertĂ©brale ouverte ou mĂȘme un cerveau et une voĂ»te crĂąnienne bĂ©ants. 73 G. R. De Beer, The Development of the Vertebrate Skull, Oxford, Clarendon, 1937. 74 T. Appel, The Cuvier-Geoffroy Debate French Biology in the Decade before Darwin, Oxford, Oxford ... 75 B. I. Balinsky, An Introduction to Embryology, Philadelphia, W. B. Saunders, 1965 2e Ă©d., p. 351 ... 44Bien peu de thĂ©ories spĂ©cifiques de lâanatomie transcendantale ont passĂ© lâĂ©preuve du temps. La thĂ©orie vertĂ©brale du crĂąne a Ă©tĂ© anĂ©antie par Thomas Henry Huxley en 185873 ; lâidĂ©e de Geoffroy selon laquelle les squelettes des vertĂ©brĂ©s et des crustacĂ©s Ă©taient homologues lui est restĂ©e personnelle74 ; de mĂȘme, les nerfs spinaux ne prennent pas naissance dans la moelle, mais dans une sĂ©rie de ganglions spinaux en direction des extrĂ©mitĂ©s quâils innervent75. 76 T. Lufkin et al., Homeotic transformation of the occipital bones of the skull by ectopic express ... 77 B. I. Balinsky, op. cit., p. 351-352. 45Ceci dit, Ă la dĂ©charge de Geoffroy, beaucoup de ses thĂ©ories ont au moins un fond de vĂ©ritĂ©. Bien que lâensemble du crĂąne ne soit pas constituĂ© de vertĂšbres modifiĂ©es, la perturbation dâun gĂšne HOX chez les souris montre que lâos occipital celui qui intĂ©ressait particuliĂšrement Geoffroy chez ses nouveau-nĂ©s monstrueux peut se transformer en vertĂšbres76 ; la spina bifida rĂ©sulte en effet dâun dĂ©faut dâattraction », ou si lâon prĂ©fĂšre la terminologie actuelle, dâadhĂ©sion cellulaire ; alors que les nerfs peuvent trouver leur origine dans le ganglion spinal, les ganglions spinaux ne proviennent pas directement de la moelle Ă©piniĂšre, mais plutĂŽt de cellules de crĂȘtes neuronales ayant subi une migration Ă©laborĂ©e Ă partir dâautres localisations77. 46VoilĂ qui concorde grosso modo avec la loi du dĂ©veloppement excentrique », du moins dans la mesure oĂč elle conçoit la formation du corps comme rĂ©sultant de migrations et de fusions cellulaires et tissulaires diverses. 78 A. Leroi, op. cit., 2004. 47En outre, alors que les thĂ©ories de lâanatomie transcendantale dĂ©rivent invariablement vers des gĂ©nĂ©ralitĂ©s â certes pourvues dâun peu de vĂ©ritĂ© mais incapables de restituer les subtilitĂ©s du dĂ©veloppement organique, lâattitude de Geoffroy frappe par sa modernitĂ©. Ainsi en est-il de sa quĂȘte dâune preuve des lois » de la fabrication du corps dans les nouveau-nĂ©s monstrueux les gĂ©nĂ©ticiens modernes cherchent eux aussi dans les difformitĂ©s la logique molĂ©culaire des programmes du dĂ©veloppement mais en se servant de mutants produits Ă partir dâanimaux de laboratoire comme les vers, les mouches et les souris. Alors quâon dĂ©couvre un nombre sans cesse croissant de mutations humaines responsables de difformitĂ©s congĂ©nitales, il devient toutefois Ă©vident que celles-ci peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour dĂ©construire et comprendre la formation du corps78. 79 OMIM. Sept. 2004. Online Mendelian Inheritance in ... 48Au moment oĂč nous Ă©crivons le 10 septembre 2004, on a ainsi identifiĂ© les mutations responsables de la perturbation de 1 622 gĂšnes causant des difformitĂ©s congĂ©nitales79. Quand les gĂšnes responsables de lâanencĂ©phalie seront identifiĂ©s â et ils le seront Ă coup sĂ»r, ils lĂšveront un peu le voile sur le programme gĂ©nĂ©tique qui Ă©labore la structure la plus complexe du corps humain, le cerveau. Conclusion 80 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1826, p. 233. 81 Nous remercions Dr. Hannelore Kischkewitz de lâĂgyptisches Museum und Papyrussammlung Ă Berlin pou ... 49De lâancienne Ăgypte Ă lâĂ©poque contemporaine, le destin Ă©trange de lâanencĂ©phale fut de rĂ©vĂ©ler les lois cachĂ©es du monde. Loin de lâinterprĂ©ter comme une rupture effrayante de lâordre cosmique, les Ăgyptiens le classĂšrent parmi les ĂȘtres en formation et le marquĂšrent de lâempreinte du dieu Thot, capable de le rĂ©gĂ©nĂ©rer. Tenu de naĂźtre et de mourir au mĂȘme moment »80, son existence Ă©phĂ©mĂšre Ă©pargna Ă ses semblables toute exhibition. Pour les tĂ©ratologues et biologistes du XIXe siĂšcle et dâaujourdâhui, lâanencĂ©phale dĂ©montre la qualitĂ© du monstre » comme instrument de dĂ©couvertes », dont les Ă©carts permettent de saisir la structure du vivant81. Notes 1 Ă cĂŽtĂ© de lâibis, plus de trente espĂšces dâoiseaux ont ainsi Ă©tĂ© identifiĂ©es par J. Boessneck et A. von den Driesch in J. Boessneck Ă©d., Tuna el-Gebel I, Die Tiergalerien, Hildesheim, Gerstenberg, 1987, p. 56-202. 2 J. Passalacqua, Catalogue raisonnĂ© et historique des antiquitĂ©s dĂ©couvertes en Ăgypte, Paris, Galeries dâantiquitĂ©s Ă©gyptiennes, 1826, p. 148-149. 3 J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 230 ; D. Kessler, Forschungsstand bis 1983 », in J. Boessneck, op. cit., 1987, p. 6 ; D. Kessler, Die Galerie C von Tuna el-Gebel », Mitteilungen des Deutschen ArchĂ€ologischen Instituts, Abteilung Kairo, 39, 1983, p. 107-124. 4 D. Kessler, A. El Halim Nurredin, Der Tierfriedhof von Tuna el-Gebel, Stand der Grabungen bis 1993 », Antike Welt, 25, 1994, p. 252-266. 5 D. Kessler, Die heiligen Tiere und der König, I, BeitrĂ€ge zu Organisation, Kult und Theologie der spĂ€tzeitlichen Tierfriedhöfe, Wiesbaden, Harrassowitz, 1989, spĂ©c., p. 194-219 ; id. Tierkult », Lexikon der Ăgyptologie, VI, Wiesbaden, Harrassowitz, 1986, col. 571-587 ; id. Tuna el Gebel », ibid., col. 797-804. 6 D. Kessler, op. cit., 1987, p. 12 ; D. Kessler, A. El Halim Nurredin, op. cit., p. 262, fig. 14. 7 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire in J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 230. 8 I. Geoffroy Saint-Hilaire, Histoire gĂ©nĂ©rale et particuliĂšre des anomalies de lâorganisation chez lâhomme et les animaux, Paris, BailliĂšre, 1832-1836. 9 Histoire des Monstres, Paris, Reinwald, 1880 ; rééd. Grenoble, JĂ©rĂŽme Millon, 2002, p. 29-30. 10 Monstres. Histoire du corps et de ses dĂ©fauts, Paris, Syros, 1991, p. 26-28. 11 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, Description dâun monstre humain nĂ© avant lâĂšre chrĂ©tienne et considĂ©rations sur le caractĂšre des monstres dits AnencĂ©phales », Annales des Sciences Naturelles, 6, 1825, p. 357-388, pl. 18. ; id. Communication faite Ă lâAcadĂ©mie royale des Sciences », in J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 231-233. 12 W. R. Dawson, E. P. Uphill, M. L. Bierbrier, Who was who in Egyptology, London, Egypt Exploration Society, 1995 3e Ă©d., p. 321. 13 A. Erman, AusfĂŒhrliches Verzeichnis der Ăgyptischen AltertĂŒmer und GipsabgĂŒsse, Berlin, W. Spemann, 1899, p. 314. Trad. Momie dâun fĆtus mal formĂ© qui Ă©tait enterrĂ© dans une tombe de singe Ă Schmun, avec dans ses bandelettes la figurine en faĂŻence dâun singe accroupi. On a donc supposĂ© que la femme concernĂ©e avait accouchĂ© dâun singe ». 14 Communication du Dr. H. Kischkewitz. 15 Lettre du 16 Trad. Constat radiologique de lâanencĂ©phale objet 724. Ăge de dĂ©veloppement environ 7 mois. En raison de la position assise forcĂ©e lâa. est difficile Ă interprĂ©ter du point de vue radiologique. On remarque que la mĂąchoire infĂ©rieure 1 manque, dâoĂč lâaspect de tĂȘte dâoiseau de la partie supĂ©rieure de la face. CavitĂ©s orbitales anormalement grandes 2. Selon la radiographie, la mĂąchoire infĂ©rieure a pu Ă©ventuellement ĂȘtre rabattue vers le bas pour reposer sur la paroi ventrale du thorax 3. Il nâest cependant pas exclu que la mĂąchoire infĂ©rieure ait manquĂ©. Ă la place de la calotte crĂąnienne inachevĂ©e on trouve des dĂ©formations osseuses 4. Les vertĂšbres cervicales sont recourbĂ©es en forme de crosse 5. Les os tendres du spĂ©cimen ont probablement Ă©tĂ© fortement fracturĂ©s lors de la momification et au cours de la mise en position assise ; câest ainsi que lâon observe nettement une fracture de lâos du fĂ©mur 6. En outre les os du tibia ont Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s du squelette du pied 7 avec brutalitĂ© et partiellement fracturĂ©s. Les os des extrĂ©mitĂ©s supĂ©rieures ont Ă©tĂ© Ă©galement fortement disloquĂ©s lors du bandelettage. Les os paraissent trĂšs Ă©pais par rapport Ă la taille de lâa. La colonne vertĂ©brale prĂ©sente la spina bifida typique 8 ». 17 Gorlin, M. M. Cohen, R. C. M. Hennekam, Syndromes of the Head and Neck, Oxford, Oxford University Press, 2001 4e Ă©d.. 18 Cf. R. J. Oostra, B. Baljet, R. C. M. Hennekam, Congenital anomalies in the teratological collection of the Museum Vrolik in Amsterdam, The Netherlands. IV Closure Defects of the Neural Tube », American Journal of Medical Genetics, 80, 1998, p. 60-73. 19 Voir F. Drilhon, Un fĆtus humain dans un obĂ©lisque Ă©gyptien en bois », ArchĂ©ologie et mĂ©decine. VIIe rencontres internationales dâarchĂ©ologie et dâhistoire, Antibes, Octobre 1986, Juan-les-Pins, APDCA, 1987, p. 499-521. 20 Cf. C. Andrews, Amulets of Ancient Egypt, London, British Museum Press, 1994, spĂ©c. p. 39-40 BĂšs, p. 49, p. 66-67 singe. 21 J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 232-233. 22 Man nahm wohl an, die betreffende Frau habe einen Affen geboren », op. cit. 23 E. Martin, op. cit., 2002, p. 30. 24 Par ex. Pline, Histoire naturelle, ; Tite-Live, ; ; ValĂšre Maxime Sur le topos littĂ©raire du serpent, voir A. AllĂ©ly, Les enfants mal formĂ©s et considĂ©rĂ©s comme prodigia Ă Rome et en Italie sous la RĂ©publique », Revue des Ătudes Anciennes, 105 1, 2003, p. 144. 25 Pline, Histoire naturelle, 26 GĂ©nĂ©ration des Animaux, ; LucrĂšce, De la nature, 27 Soranos, Des maladies des femmes, ; D. Gourevitch, Se mettre Ă trois pour faire un bel enfant, ou lâimprĂ©gnation par le regard », LâĂ©volution psychiatrique, 52 2, 1987, p. 559-563. Sur lâinscription de cette croyance dans la longue durĂ©e, P. Darmon, Le mythe de la procrĂ©ation Ă lâĂąge baroque, Paris, Seuil, 1981, p. 158-178. 28 P. Derchain, Anthropologie. Ăgypte pharaonique », in Y. Bonnefoy dir., Dictionnaire des mythologies, Paris, Flammarion, 1981, p. 87-95 ; D. Meeks, Zoomorphie et image des dieux dans lâĂgypte ancienne », in C. Malamoud, Vernant dir., Le corps des dieux, Le temps de la rĂ©flexion VIII, Paris, Gallimard, 1986, p. 171-191 ; E. Hornung, Les dieux de lâĂgypte. Le un et le multiple, Paris, 1986. HĂ©rodote ne sây trompe pas en affirmant que les Ăgyptiens ne croient pas que le dieu de MendĂšs Pan/Khnoum a une tĂȘte de bouc, mĂȘme sâils le figurent ainsi. 29 Sur les compĂ©tences de Thot, voir par exemple D. Kurth, Thot », Lexikon der Ăgyptologie, VI, Wiesbaden, Harrassowitz, 1986, col. 498-523, spĂ©c. 505-509, sur ses rapports au cycle lunaire, Ă la mĂ©decine et Ă la magie. 30 L. Lortet, C. Gaillard, La faune momifiĂ©e de lâancienne Ăgypte, IIe sĂ©rie, Archives du musĂ©um dâhistoire naturelle de Lyon, IX, Lyon, H. Georg, 1907, p. 32-38 momies de singes ? ; id., X, 1909, p. 188-189 nouvelle interprĂ©tation momies de fĆtus humain ?. 31 S. Sauneron, J. Yoyotte, La naissance du monde selon lâĂgypte ancienne », La naissance du monde Sources Orientales I, Paris, Seuil, 1959, p. 52-67. 32 Cf. lâenfant Ă face de grenouille nĂ© en 1517 ; A. ParĂ©, Des monstres et des prodiges, ch. IX, Exemple des monstres qui se font par imagination », GenĂšve, Droz, 1971, fig. 28 le jour la conception, la mĂšre a tenu une grenouille dans la main pour guĂ©rir une fiĂšvre. 33 Je remercie C. Spieser de ces informations. Voir aussi E. Feucht, Der Weg ins Leben », in Dasen V. Ă©d., Naissance et petite enfance dans lâAntiquitĂ©, Actes du colloque de Fribourg, 28 novembre-1er dĂ©cembre 2001, Fribourg/Göttingen, Academic Press/Vandenhoeck Ruprecht, 2004, p. 33-54 ; C. Spieser, Femmes et divinitĂ©s enceintes dans lâĂgypte du Nouvel Empire », ibid., p. 55-70. 34 J. Assman, Ăgyptische Hymnen und Gebete, Fribourg/Göttingen, UniversitĂ€tsverlag/Vandenhoeck & Ruprecht, 1999, p. 219, n° 92, 1. 62. 35 Sur le rĂŽle protecteur dâAtoum, Khnoum, Chou E. Feucht, op. cit., 2004, p. 42-43. Serket C. Spieser, Serket, protectrice des enfants Ă naĂźtre et des dĂ©funts Ă renaĂźtre », Revue dâĂgyptologie, 52, 2001, p. 251-264. De maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, C. Spieser, Les dieux et la naissance dans lâĂgypte ancienne, in Dasen V. Ă©d., Regards croisĂ©s sur la naissance et la petite enfance. Actes du cycle de confĂ©rences NaĂźtre en 2001 », Fribourg, Ăditions universitaires, 2002, p. 285-296. 36 V. Dasen, Dwarfs in Ancient Egypt and Greece, Oxford, Clarendon Press, 1993, spĂ©c. p. 52-53, 67-75, 84-98 ; ead., Der Gott Bes und die Zwergin. Eine Figur zum Schutz der Mutterschaft », in S. Bickel Ă©d., In Ăgyptischer Gesellschaft. Aegyptiaca der Sammlungen Bibel + Orient der UniversitĂ€t Freiburg, Freiburg, Academic Press, 2004, p. 64-69. 37 Sur ces trouvailles, voir aussi J. Baines, P. Lacovara, Burial and the dead in ancient Egyptian society. Respect, formalism, respect », Journal of Social archaeology, 2 1, 2002, p. 5-36, spĂ©c. 14. 38 B. BruyĂšre, Rapport sur les fouilles de Deir el MĂ©dineh 1934-1935, II, La nĂ©cropole de lâest, Le Caire, Institut français dâarchĂ©ologie orientale, 1937 FIFAO 15, p. 11-15. Voir aussi E. Feucht, op. cit., 2004, p. 128, n. 632. 39 E. Feucht, op. cit., 2004, p. 128-130. Plus rarement, lâenfant se trouve avec le pĂšre, ou avec le couple ; ibid., p. 130. 40 Louvre E 3708, N 3959 Basse Ă©poque ; Drilhon, op. cit., 1987, p. 503-506, fig. 4-6. 41 F. Filce Leek, The Human Remains from the Tomb of Tutâankhamun, Oxford, Griffith Institute, 1972, p. 21-23 ; Drilhon, op. cit., 1987, p. 512-514. 42 Louvre, Coll. Rousset Bey, E 5723 n° 1945 ; Coll. Clot Bey, n° 4205, 1940 ; Lortet/ Gaillard, op. cit., IX, p. 201-205. 43 Lortet/ Gaillard, op. cit., 1907 et 1909. 44 G. E. Smith, The Royal Mummies, Le Caire, Institut français dâarchĂ©ologie orientale, 1912 CGC, p. 98-101 n° 61088-61089 ; R. B. Partridge, Faces of Pharaohs. Royal Mummies and Coffins from Ancient Thebes, London, The Rubicon Press, 1994, p. 195-197, fig. 174 ; F. Dunand, R. Lichtenberg, Les momies et la mort en Ăgypte, Paris, Errance, 1998, p. 145 et 242. 45 Trad. P. Vernus, Sagesses de lâĂgypte pharaonique, Paris, Imprimerie nationale, 2001, p. 324. 46 Dasen, op. cit., 1993, p. 50, fig. 47 M. de Rochemonteix, S. Cauville, D. Devauchelle, Le temple dâEdfou, I, Le Caire, Institut français dâarchĂ©ologie orientale, 1984 2e Ă©d., p. 289, pl. XXIXb. 48 Par ex. la momie dâenfant atteint dâosteogenesis imperfecta Nouvel empire ; H. K. Gray, Mummies and Human Remains. Catalogue of Egyptian Antiquities in the British Museum, I, London, 1968, p. 13-13, n° 24 ; Dasen, op. cit., 1993, p. 19-20, 323, cat. S 18. Voir aussi Ă Deir el-Medineh le sarcophage du petit Itiky prĂ©sentant des anomalies du squelette une forme de nanisme ? ; BruyĂšre, op. cit., 1937, p. 14. 49 Histoire naturelle, 50 I. E. S. Edwards, Hieratic Papyri in the British Museum, Fourth Series, Oracular Amuletic Decrees of the Late New Kingdom, London, British Museum, 1960, p. 65-67 ; Dasen, op. cit., 1993, p. 99. 51 T. Appel, The Cuvier-Geoffroy Debate French Biology in the Decade before Darwin, Oxford, Oxford University Press, 1987 ; H. Le Guyader, Geoffroy Saint-Hilaire un naturaliste visionnaire, Paris, Belin, 1998. 52 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825 ; I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1836 p. 61-68. 53 Voir bibliographie dans I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1836 ; p. 61-68 ; I. Geoffroy Saint-Hilaire, Vie, travaux et doctrine scientifique dâĂ. Geoffroy Saint-Hilaire, Paris, Strasbourg, P. Bertrand-Levrault, 1847, p. 459-464. 54 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 68. 55 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1836, p. 63. 56 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 523-529. 57 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825. 58 Descartes, La description du corps humain ; De la formation de lâanimal », 1648, in C. Adam, P. Tannerry Ă©d., Ćuvres de Descartes, Paris, Vrin, 1974. 59 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822. 60 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 88-89. 61 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 88. 62 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825 ; 1826. 63 De Beer, op. cit., 1937, p. 7-15. 64 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825, 373-375. 65 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 371-372. 66 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 388. 67 E. Serres, Recherches dâanatomie transcendante et pathologique. ThĂ©orie des formations et des dĂ©formations organiques, appliquĂ©e Ă lâanatomie de Christina, et de la duplicitĂ© monstrueuse, Paris, Firmin Didot, 1832, p. 4. 68 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 381-386. 69 L. D. Botto et al., Neural tube defects », New England Journal of Medicine, 341, 1999, p. 1509-1519. 70 J. Coppa, Greene, J. N. Murdoch, The genetic basis of mammalian neurulation », Nature Genetics Reviews, 4, 2003, p. 784-793. 71 M. Lucock, Folic Acid nutritional biochemistry, molecular biology and role in disease processes », Molecular Genetics and Metabolism, 71, 2000, p. 121-138. 72 A. M. Leroi, Mutants On the Form, Variety and Errors of the Human Body, London, Harper Collins, 2004. 73 G. R. De Beer, The Development of the Vertebrate Skull, Oxford, Clarendon, 1937. 74 T. Appel, The Cuvier-Geoffroy Debate French Biology in the Decade before Darwin, Oxford, Oxford University Press, 1987 ; H. Le Guyader, op. cit. 75 B. I. Balinsky, An Introduction to Embryology, Philadelphia, W. B. Saunders, 1965 2e Ă©d., p. 351-352. 76 T. Lufkin et al., Homeotic transformation of the occipital bones of the skull by ectopic expression of a homeobox gene », Nature, 356, 1992, p. 835-841. 77 B. I. Balinsky, op. cit., p. 351-352. 78 A. Leroi, op. cit., 2004. 79 OMIM. Sept. 2004. Online Mendelian Inheritance in USA. 80 Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1826, p. 233. 81 Nous remercions Dr. Hannelore Kischkewitz de lâĂgyptisches Museum und Papyrussammlung Ă Berlin pour toutes ses informations sur le destin de la momie et les illustrations ainsi que Jeremy Pollard pour nous avoir autorisĂ©s Ă reproduire leurs photographies ; merci aussi Ă Saskia Bode pour son aide lors de nos recherches. Les recherches dâArmand M. Leroi ont Ă©tĂ© soutenues par des subsides du Biology and Biotechnology Research Council.
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RĂ©sumĂ©: Dans ce monde oĂč seuls les plus puissants deviennent cĂ©lĂšbres, l'un des pays les moins attendus abrite la plus puissante arme de destruction au monde. Cela n'Ă©ttonerai personne qu'une puissance malĂ©fique doublĂ© d'une personnalitĂ© tordue veuille conquĂ©rir ce monde protĂ©gĂ© depuis un temps par des toupies exeptionnelles qui ont, jusqu'Ă prĂ©sent, fais
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l oeil d horus résumé par chapitre